[7,42] Εἶτα μετὰ ταῦτα ὡς ἐπὶ ἐνεργέστερον διδάσκαλον τῶν
θεολογίας πραγμάτων ἀναπέμπει ἡμᾶς ἐπὶ τὸν Πλάτωνα,
παρατιθέμενος αὐτοῦ τὰς ἀπὸ τοῦ Τιμαίου λέξεις οὕτως ἐχούσας·
«Τὸν μὲν οὖν ποιητὴν καὶ πατέρα τοῦδε τοῦ παντὸς
εὑρεῖν τε ἔργον καὶ εὑρόντα εἰς πάντας ἀδύνατον λέγειν.»
Εἶτ´ ἐπιφέρει τούτοις λέγων· Ὁρᾶτε ὅπως ζητεῖται θεοπρόποις
καὶ φιλοσόφοις ἀληθείας ὁδός, καὶ ὡς ᾔδει Πλάτων
ὅτι ταύτῃ βῆναι πᾶσιν «ἀδύνατον». Ἐπειδὴ δὲ τούτου
χάριν ἐξηύρηται σοφοῖς ἀνδράσιν, ὡς ἂν τοῦ ἀκατονομάστου
καὶ πρώτου λάβοιμέν τινα ἐπίνοιαν, διαδηλοῦσαν αὐτὸν ἢ
τῇ συνθέσει τῇ ἐπὶ τὰ ἄλλα ἢ ἀναλύσει ἀπ´ αὐτῶν ἢ ἀναλογίᾳ,
τὸ ἄλλως ἄρρητον θέλω μὲν διδάξαι θαυμάσαιμι δ´ ἂν εἰ
ἀκολουθῆσαι δυνήσεσθε, παντελῶς τῇ σαρκὶ ἐνδεδεμένοι καὶ
μηδὲν καθαρὸν βλέποντες.
Μεγαλοφυῶς μὲν οὖν καὶ οὐκ εὐκαταφρονήτως τὴν
ἐκκειμένην λέξιν ὁ Πλάτων προφέρεται. Ὅρα δὲ εἰ μὴ
φιλανθρωπότερον ὁ θεῖος λόγος εἰσάγει τὸν «ἐν ἀρχῇ πρὸς
τὸν θεὸν» θεὸν λόγον γινόμενον σάρκα, ἵνα εἰς πάντας
δυνατὸς ᾖ φθάνειν ὁ λόγος, ὃν καὶ τὸν «εὑρόντα εἰς πάντας
ἀδύνατον λέγειν» φησὶν ὁ Πλάτων. Πλάτων μὲν οὖν λεγέτω
«τὸν ποιητὴν καὶ πατέρα τοῦδε τοῦ παντὸς ἔργον» εἶναι
«εὑρεῖν», οὐκ «ἀδύνατον» ἐμφαίνων εἶναι τῇ ἀνθρωπίνῃ
φύσει τὸ εὑρεῖν κατ´ ἀξίαν τὸν θεόν, ἢ εἰ μὴ κατ´ ἀξίαν
ἀλλ´ ἐπὶ πλεῖόν γε καὶ παρὰ τοὺς πολλούς· ὅπερ εἰ ἦν
ἀληθὲς καὶ θεὸς κατ´ ἀλήθειαν εὕρητο Πλάτωνι ἤ τινι
Ἑλλήνων, οὐκ ἂν ἄλλο τι ἔσεβον καὶ θεὸν ἐκάλουν καὶ
προσεκύνουν, ἤτοι τοῦτον καταλιπόντες ἢ συμπαραλαμβάνοντες
τὰ μὴ συμπαραληπτὰ τῷ τηλικούτῳ θεῷ· ἡμεῖς δὲ
ἀποφαινόμεθα ὅτι οὐκ αὐτάρκης ἡ ἀνθρωπίνη φύσις ὁπωσποτανοῦν
ζητῆσαι τὸν θεὸν καὶ εὑρεῖν αὐτὸν καθαρῶς, μὴ
βοηθηθεῖσα ὑπὸ τοῦ ζητουμένου, εὑρισκομένου τοῖς ὁμολογοῦσι
μετὰ τὸ παρ´ αὐτοὺς ποιεῖν ὅτι δέονται αὐτοῦ, ἐμφανίζοντος
ἑαυτὸν οἷς ἂν κρίνῃ εὔλογον εἶναι ὀφθῆναι, ὡς
πέφυκε θεὸς μὲν ἀνθρώπῳ γινώσκεσθαι ἀνθρώπου δὲ ψυχὴ
ἔτι οὖσα ἐν σώματι γινώσκειν τὸν θεόν.
| [7,42] Celse ensuite nous renvoie à Platon, comme à un maître
beaucoup plus capable de nous éclairer l'esprit sur les matières de
théologie ; et il nous rapporte ces paroles de son Timée : Il est
difficile de trouver le créateur et le père de cet univers, et, après
l'avoir trouvé, il est impossible de le découvrir à tout le monde. A
quoi il ajoute : Vous voyez comme les hommes divins cherchent la
voie de la vérité, et comme Platon a reconnu qu'il est impossible
que tout le monde la suive. Mais puisque les sages ne l'ont trouvée
qu'afin de nous pouvoir donner quelque idée du premier Être, qui
est ineffable, une idée qui nous le représentât par celles de
quelques autres sujets, soit en joignant et rassemblant celles-ci, soit
en séparant et rejetant celles-là, soit en tâchant de faire concevoir,
par analogie, ce qui ne se peut autrement exprimer, je serais
surpris si vous pouviez prendre ce chemin, étant tout attachés à la
chair, et n'ayant d'yeux que pour des choses impures. J'avoue que
ces paroles de Platon sont belles et nobles, mais voyez si l'Écriture
sainte ne nous donne pas l'exemple d'un amour bien plus grand
pour le genre humain, en Dieu le Verbe, qui étant au
commencement avec Dieu, s'est fait chair (Jean, I, 1 et 14), afin de
pouvoir révéler à tous les hommes des vérités qu'il serait impossible
de découvrir à tout le monde, selon le sentiment de Platon, quand
même on les aurait trouvés. Nous laissons au reste dire à Platon
qu'il est difficile île trouver le créateur et le père de cet univers, par
où il insinue qu'il n'est pas entièrement impossible aux hommes de
trouver Dieu d'une manière qui soit digne de lui, ou qui, si elle n'en
est pas tout à fait digne, le soit au moins à peu près, et bien au
delà du commun. Cependant, s'il était vrai que, soit Platon, soit
quelqu'autre d'entre les Grecs, eussent véritablement trouvé Dieu,
jamais ils n'eussent rendu leurs adorations et leurs hommages, ni
donné le nom de Dieu à d'autres qu'à lui; ils eussent abandonné
tout le reste, bien loin d'associer avec ce grand Dieu, des sujets
avec lesquels il ne peut avoir aucune société. Pour ce qui est de
nous, nous soutenons que la nature humaine : aucunement capable
de chercher Dieu, ni de le trouver clairement, sans le secours de
celui-là même qu'elle cherche. Il se fait trouver à ceux qui, après
avoir fait tout ce qui dépend d'eux, confessent qu'ils ont besoin qu'il
les aide; lui qui se fait connaître à ceux à qui il juge à propos,
autant que Dieu peut être connu de l'homme, et que l'âme
humaine, renfermée encore dans un corps, est en état de connaître Dieu.
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