[6,48] Εἶτα ἐὰν μὲν τὴν αὐτὴν ἀρετὴν λέγοντες ἀνθρώπου
καὶ θεοῦ οἱ ἀπὸ τῆς Στοᾶς φιλόσοφοι μὴ εὐδαιμονέστερον
λέγωσιν εἶναι τὸν ἐπὶ πᾶσι θεὸν τοῦ ἐν ἀνθρώποις κατ´ αὐτοὺς
σοφοῦ, ἀλλ´ ἴσην εἶναι τὴν ἀμφοτέρων εὐδαιμονίαν, Κέλσος
οὐ καταγελᾷ οὐδὲ χλευάζει τὸ δόγμα· ἐὰν δ´ ὁ θεῖος λόγος
φάσκῃ κολλᾶσθαι ὑπὸ τῆς ἀρετῆς καὶ ἑνοῦσθαι τῷ αὐτολόγῳ
τὸν τέλειον, ὡς κατὰ τοῦτο ἀναβεβηκότας μὴ χωρίζειν ἡμᾶς
τὴν Ἰησοῦ ψυχὴν τοῦ πρωτοτόκου «πάσης κτίσεως», γελᾷ
τὸ λέγεσθαι υἱὸν θεοῦ Ἰησοῦν, οὐχ ὁρῶν, τίνα ἐστὶ τὰ περὶ
αὐτοῦ ἐν ἀπορρήτῳ μυστικῶς ἐν ταῖς θείαις γραφαῖς λεγόμενα.
Ἵνα δὲ προσαγάγωμεν τῇ παραδοχῇ τοῦ λεγομένου τὸν
βουλόμενον ἀκολουθίαις δογμάτων ἕπεσθαι καὶ ὠφελεῖσθαι,
λέγομεν ὅτι σῶμα Χριστοῦ φασιν εἶναι οἱ θεῖοι λόγοι ὑπὸ
τοῦ υἱοῦ τοῦ θεοῦ ψυχούμενον τὴν πᾶσαν τοῦ θεοῦ ἐκκλησίαν,
μέλη δὲ τούτου τοῦ σώματος εἶναι ὡς ὅλου τούσδε τινὰς
τοὺς πιστεύοντας· ἐπείπερ ὥσπερ ψυχὴ ζῳοποιεῖ καὶ κινεῖ
τὸ σῶμα οὐ πεφυκὸς ἀφ´ ἑαυτοῦ κινεῖσθαι ζωτικῶς, οὕτως ὁ
λόγος κινῶν ἐπὶ τὰ δέοντα καὶ ἐνεργῶν τὸ ὅλον σῶμα τὴν
ἐκκλησίαν κινεῖ καὶ ἕκαστον μέλος τῶν ἀπὸ τῆς ἐκκλησίας,
οὐδὲν χωρὶς λόγου πράττοντα. Εἴπερ οὖν τοῦτο οὐκ εὐκαταφρόνητον
ὡς οἶμαι ἔχει ἀκολουθίαν, τί χαλεπὸν τῇ ἄκρᾳ
καὶ ἀνυπερβλήτῳ κοινωνίᾳ πρὸς τὸν αὐτολόγον τὴν Ἰησοῦ
ψυχὴν καὶ ἁπαξαπλῶς τὸν Ἰησοῦν μὴ κεχωρίσθαι τοῦ
μονογενοῦς καὶ πρωτοτόκου «πάσης κτίσεως» μηδ´ ἕτερον
ἔτι τυγχάνειν αὐτοῦ; Ἀλλὰ ταῦτα μὲν ταύτῃ.
| [6,48] Les stoïciens disent que la vertu étant la même en l'homme qu'en Dieu, le
Dieu souverain n'est pas plus heureux que leur sage, mais que la félicité
de l'un est égale à celle de l'autre, et Celse ne s'en moque point ni ne
tâche point de tourner leur dogme en ridicule. Mais quand l'Ecriture
sainte dit que l'homme parfait est attaché et uni par la vertu à celui qui
est essentiellement le Verbe, d'où nous inférons qu'à plus forte raison
l'âme de Jésus ne peut être séparée du premier-né de toutes les créatures,
il s'en moque et ne peut souffrir que Jésus soit nommé le Fils de Dieu :
ce qu'il n'aurait garde de faire, s'il pénétrait le sens mystique et caché
de ce que les livres divins nous en disent. Mais pour les personnes qui
désirent entendre des vérités bien suivies et en profiter nous les
disposerons à recevoir ce que l'Écriture sainte nous apprend là–dessus, en
leur faisant remarquer que, selon les enseignements, toute l'Église de
Dieu est le corps de Jésus-Christ ( Col., I, 24) animé par le Fils de
Dieu, et que les particuliers qui croient sont les membres de ce corps
considéré comme un tout: car comme l'âme anime le corps et lui donne le
mouvement animal qu'il n'a pas de lui-même, ainsi le Verbe agissant dans
tout son corps qui est l'Église, pour lui donner les mouvements
convenables, fait aussi mouvoir chacun des membres qui la composent, de
sorte que toutes leurs actions étant dirigées par le Verbe, elles le sont
par la raison. Si donc il n'y a rien là, comme je me le persuade qui ne se
suive parfaitement, est-il déraisonnable de dire que l'âme de Jésus soit
unie au Verbe essentiel d'une union très étroite et d'une manière
inconcevable ; que Jésus même tout entier ne puisse être séparé de ce Fils
unique de Dieu, le premier-né de toutes les créatures, et qu'il ne soit
plus qu'une même chose avec lui?
Mais cela suffit.
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