[5,44] Ἐπεὶ δὲ βούλεται Κέλσος κοινοποιεῖν τὰ σεμνὰ
Ἰουδαίων ἐθνῶν τινων νόμοις, φέρε καὶ ταῦτα θεωρήσωμεν.
Νομίζει τοίνυν τὸ περὶ οὐρανοῦ δόγμα μηδὲν διαφέρειν τοῦ
περὶ τοῦ θεοῦ καί φησι παραπλησίως τοῖς Ἰουδαίοις τοὺς
Πέρσας τῷ Διῒ θυσίας ἐπιτελεῖν, ἐπὶ τὰ ὑψηλότατα τῶν
ὀρέων ἀναβαίνοντας· οὐχ ὁρῶν ὅτι Ἰουδαῖοι ὡς ἕνα θεὸν
ἠπίσταντο, οὕτως ἕνα τὸν τῆς προσευχῆς ἅγιον οἶκον καὶ
ἓν τὸ τῶν ὁλοκαρπωμάτων θυσιαστήριον καὶ ἓν τὸ τῶν
θυμιαμάτων θυμιατήριον καὶ ἕνα τὸν τοῦ θεοῦ ἀρχιερέα.
Οὐδὲν οὖν κοινὸν πρὸς Πέρσας ἦν Ἰουδαίοις, ἐπὶ τὰ ὑψηλότατα
τῶν ὀρέων, πλειόνων ὄντων, ἀναβαίνοντας καὶ θυσίας
ἐπιτελοῦντας, οὐδὲν παραπλήσιον ἐχούσας ταῖς κατὰ τὸν
Μωϋσέως νόμον· καθ´ ὃν «ὑποδείγματι καὶ σκιᾷ» ἐλάτρευον
«τῶν ἐπουρανίων» οἱ Ἰουδαίων ἱερεῖς, ἐν ἀπορρήτῳ
διηγούμενοι τὸ τοῦ νόμου περὶ τῶν θυσιῶν βούλημα καὶ ὧν
σύμβολα ἦσαν αὗται. Πέρσαι τοίνυν πάντα τὸν τοῦ οὐρανοῦ
κύκλον Δία καλείτωσαν, ἡμεῖς δὲ οὔτε Δία οὔτε τὸν θεόν
φαμεν εἶναι τὸν οὐρανόν, οἵ γε ἐπιστάμεθα καί τινα τῶν
ἡττόνων τοῦ θεοῦ ὑπεραναβεβηκέναι τοὺς οὐρανοὺς καὶ
πᾶσαν αἰσθητὴν φύσιν. Καὶ οὕτω γε συνίεμεν τοῦ· «Αἰνεῖτε
τὸν θεὸν οἱ οὐρανοὶ τῶν οὐρανῶν, καὶ τὸ ὕδωρ τὸ ὑπεράνω
τῶν οὐρανῶν· αἰνεσάτωσαν τὸ ὄνομα κυρίου.»
| [5,44] Mais puisque Celse prétend que ce que les Juifs ont de plus auguste dans
leurs lois, leur est commun avec d'autres peuples, voyons un peu ce qu'il
en dit. Il s'imagine que croire qu'il faut servir le ciel et croire qu'il
faut servir Dieu, n'est qu'un même dogme; et il veut que les Perses, qui
vont offrir leurs sacrifices à Jupiter sur les plus hautes montagnes (Is.,
LVI. 7), fassent en cela la même chose que les Juifs. Ce qu'il ne dirait
pas, s'il prenait garde que comme les Juifs ne reconnaissent qu'un seul
Dieu, ils ne reconnaissent non plus qu'un seul endroit qui soit la sainte
maison de prière, qu'un seul autel des holocaustes, qu'un seul autel des
parfums et qu'un seul pontife de Dieu. Les Juifs donc n'ont rien de commun
avec les Perses qui montent sur les plus hautes montagnes qu'ils trouvent
en plusieurs lieux différents, et qui offrent des sacrifices où il n'y a
rien de semblable à ceux que la loi de Moïse prescrit. Selon cette loi,
les sacrificateurs juifs rendaient à Dieu un culte qui consistait dans les
figures et dans l'ombre des choses célestes (Hébr., VIII, 5) : mais ils
expliquaient en secret quel était le but et le dessein de la loi dans
l'oblation de ces sacrifices, et ce qu'ils représentaient. Toute cette
étendue du ciel qui nous environne, peut être nommée Jupiter par les
Perses. Pour nous, nous ne donnons au ciel ni le nom de Jupiter, ni celui
de Dieu; sachant que des êtres inférieurs à Dieu sont élevés au-dessus des
deux et de toutes les créatures sensibles, et c'est ainsi que nous
entendons ce qui est dit : Cieux des cieux, louez Dieu; et que les eaux
qui sont au-dessus des cieux louent le nom du Seigneur (Ps. CXLVIII 4).
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