[5,16] Ἐκ δὲ τῶν εἰρημένων τοῖς συνετώτερον ἀκούουσι
δῆλον, πῶς ἀπαντητέον καὶ πρὸς τό· Τὸ μὲν ἄλλο πᾶν
ἐξοπτήσεσθαι γένος, αὐτοὺς δὲ μόνους διαμενεῖν. Οὐ θαυμαστὸν
δ´ εἰ τοιαῦτα νενόηκε «τὰ» ἐν ἡμῖν ὑπὸ τοῦ λόγου
«μωρὰ τοῦ κόσμου» ὀνομαζόμενα καὶ «ἀγενῆ» καὶ
«ἐξουδενωμένα» καὶ «μὴ ὄντα», ἅτινα «διὰ τῆς μωρίας
τοῦ κηρύγματος εὐδόκησεν ὁ θεὸς σῶσαι τοὺς πιστεύοντας
αὐτῷ, ἐπεὶ μὴ ἐν τῇ σοφίᾳ τοῦ θεοῦ ἔγνω ὁ κόσμος διὰ
τῆς σοφίας τὸν θεόν», οὐ δυνάμενα διαρθρῶσαι τὰ κατὰ
τοὺς τόπους οὐδὲ βουληθέντα σχολάσαι τῇ ἐρεύνῃ τῆς
γραφῆς, καίτοι γε τοῦ Ἰησοῦ λέγοντος· «Ἐρευνᾶτε τὰς
γραφάς», καὶ τοιαῦτα ὑπείληφε περὶ τοῦ ἐπαγομένου πυρὸς
ὑπὸ τοῦ θεοῦ καὶ περὶ τῶν συμβησομένων τοῖς ἁμαρτήσασι.
Καὶ τάχα ὥσπερ τοῖς παισὶν ἁρμόζει τινὰ λέγεσθαι κατάλληλα
τῇ νηπιότητι αὐτῶν πρὸς τὸ ὡς παῖδας κομιδῇ νηπίους
ἐπιστρέφειν αὐτοὺς ἐπὶ τὸ βέλτιον, οὕτως οἷς ὠνόμασεν ὁ
λόγος μωροῖς τοῦ κόσμου καὶ ἀγενέσι καὶ ἐξουδενωμένοις ἡ
πρόχειρος ἁρμόζει περὶ τῶν κολάσεων ἐκδοχή, οὐ χωροῦσιν
ἄλλην ἢ τὴν διὰ φόβου καὶ φαντασίας τῶν κολάσεων ἐπιστροφὴν
καὶ τῶν πολλῶν κακῶν ἀποχήν. Ὁ λόγος οὖν μόνους
μὲν ἀγεύστους τοῦ πυρὸς καὶ τῶν κολάσεών φησι διαμενεῖν
τοὺς τὰ δόγματα καὶ τὰ ἤθη καὶ τὸ ἡγεμονικὸν ἄκρως
κεκαθαρμένους· τοὺς δὲ μὴ τοιούτους, κατὰ τὴν ἀξίαν
χρῄζοντας τῆς διὰ πυρὸς κολάσεων οἰκονομίας, ἐν τούτοις
ἐπί τινι τέλει φησὶν ἔσεσθαι, ὃ τῷ θεῷ ἁρμόζει ἐπάγειν τοῖς
«κατ´ εἰκόνα» αὐτοῦ πεποιημένοις καὶ παρὰ τὸ βούλημα
τῆς «κατ´ εἰκόνα» φύσεως βεβιωκόσι. Καὶ ταῦτα δὲ πρὸς
τό· Τὸ μὲν ἄλλο πᾶν ἐξοπτήσεσθαι γένος, αὐτοὺς δὲ μόνους
διαμενεῖν.
| [5,16] Ce que nous venons de dire peut faire comprendre aux
personnes intelligentes, comment il faut répondre à ce qu'il ajoute, que
tout le reste sera grillé, mais qu'eux seuls demeureront. Pour ceux que
nos Écritures appellent, Ce qu'il y a de moins sage, selon le monde, ce
qu'il y a de plus vil et de plus méprisable, ce qui n'est rien (I Cor., 1,
27, 28), il ne faut pas s'étonner s'ils ont de semblables pensées. Car
puisque le monde n'a pas su se servir de la sagesse pour connaître Dieu
dans sa sagesse divine, il a plu à Dieu de sauver, par la folie de la
prédication, ceux qui croiraient en lui ( Ibid., v. 21 ). Ce sont des
esprits qui ne peuvent pénétrer dans le sens des passages et qui ne
veulent pas même se donner la peine de les examiner, quoique Jésus-Christ
ait dit : Examines avec soin les Écritures (Jean. V, 39). De là vient
qu'ils se forment de telles idées du feu que Dieu fera allumer et de ce
qui arrivera aux pécheurs. Il se peut faire, au reste, que comme on est
obligé de dire aux enfants des choses proportionnées à leur faiblesse,
pour les porter à la vertu par des motifs qu'ils puissent comprendre :
ainsi, le sens que ces menaces de peines et de supplices présentent le
premier à l'esprit, est propre pour ces personnes que l'Écriture nomme les
moins sages, les plus viles et les plus méprisables, selon le monde (I
Cor.., I, 27, 28), qui ne sont pas capables de se convertir autrement que
par crainte, et qui ne renonceraient jamais aux vices qui les possèdent,
sans cette terreur dont la dénonciation du châtiment leur remplit l'âme.
La parole de Dieu nous apprend donc que le feu n'épargnera que ceux qui
seront parfaitement purifiés, et dans leur doctrine, et dans leurs mœurs,
et dans leur entendement ; qu'il n'y aura, dis-je, que ceux-là qui
demeureront exempts de punition : mais que pour ceux qui ne se trouveront
pas tels et qui auront besoin d'être châtiés par un feu dispensé selon
leurs mérites, Dieu leur fera souffrir, dans une vue digne de sa sagesse,
ce qu'il est juste qu'il fasse souffrir à des personnes qui, ayant été
formées à son image, n'ont pas vécu d'une manière conforme à ce
qu'exigeait d'eux une nature formée à l'image un Dieu. Voilà pour ce qu'il
dit, que tout le reste sera grillé, mais qu'eux seuls demeureront.
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