[3,4] Εἰ δὲ ταῦθ´ οὕτως ἔχει, πῶς περὶ ὄνου σκιᾶς πρὸς ἀλλήλους
ζητοῦσιν Ἰουδαῖοι καὶ Χριστιανοί, ἐξετάζοντες ἀπὸ τῶν
προφητειῶν, αἷς κοινῇ πεπιστεύκασι, πότερον ὁ προφητευόμενος
ἐλήλυθεν ἢ οὐδαμῶς μὲν ἐπιδεδήμηκεν ἔτι δὲ
προσδοκᾶται; Κἂν καθ´ ὑπόθεσιν δὲ τῷ Κέλσῳ δοθῇ μὴ
τὸν Ἰησοῦν εἶναι, ὃν κατήγγειλαν οἱ προφῆται, καὶ οὕτως
οὐδὲν ἧττον οὐ περὶ ὄνου σκιᾶς ἐστιν ἡ τοῦ νοῦ τῶν προφητικῶν
γραφῶν ζήτησις· ἵν´ ἐναργῶς ἀποδειχθῇ ὁ προκηρυσσόμενος,
ὁποῖός τε εἶναι ἐπροφητεύετο καὶ τί ποιήσων,
εἰ δὲ οἷόν τε, καὶ πότε ἐπιδημήσων. Ἐν δὲ τοῖς ἀνωτέρω
προείπομεν ὀλίγας ἀπὸ πλειόνων παραθέμενοι προφητείας
περὶ τοῦ τὸν Ἰησοῦν εἶναι τὸν προφητευόμενον Χριστόν·
οὐ σφάλλονται τοίνυν κατὰ τὸ προσίεσθαι θεόθεν τοὺς
προφήτας λελαληκέναι οὔτε Ἰουδαῖοι οὔτε Χριστιανοί, ἀλλ´
οἱ σφαλλόμενοι περὶ τοῦ προφητευομένου προσδοκωμένου
ψευδοδοξοῦσιν, ὅστις καὶ ποταπὸς κατὰ τὸν ἀληθῆ τῶν
προφητῶν λόγον κεκήρυκται.
| [3,4] Et cela étant, peut-on dire que les Juifs
et les chrétiens se querellent pour l'ombre d'un âne, lorsqu'ils discutent
par les prophéties, qu'ils reçoivent également, si ce Sauveur qu'elles
désignent est venu ou non, s'il a déjà paru dans le monde ou s'il le faut
encore attendre? On ne le pourrait pas dire, quand on accorderait à Celse,
par supposition, que Jésus n'est pas celui que les prophètes avaient
désigné; car il y aurait toujours de l'utilité à chercher le vrai sens des
prophéties, afin de se faire une idée bien distincte du Sauveur qu'elles
promettent, de savoir quelles sont les qualités et les actions qu'elles
lui attribuent, et de connaître, s'il était possible, en quel temps il
devrait venir. Nous avons déjà fait voir, au reste, par quelques-unes de
ces prophéties auxquelles on en pourrait joindre plusieurs autres, que
Jésus est ce messie que l'on attendait. Ainsi donc les Juifs ni les
chrétiens ne se trompent en croyant que les prophètes ont été divinement
inspirés; mais ceux-là se trompent, qui attendent un messie tout différent
de celui qui a été prédit, jugeant mal des particularités que les
prophètes ont écrites de lui dans leurs livres, qui peuvent à juste titre
être appelés discours véritables.
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