HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre III

Chapitre 22

  Chapitre 22

[3,22] Οὐδὲν δὲ εἶδος τοῦ περὶ ἡμῶν διασυρμοῦ καὶ καταγέλωτος καταλιπὼν βωμολόχος Κέλσος ἐν τῷ καθ´ ἡμῶν λόγῳ Διοσκούρους καὶ Ἡρακλέα καὶ Ἀσκληπιὸν καὶ Διόνυσον ὀνομάζει, τοὺς ἐξ ἀνθρώπων πεπιστευμένους παρ´ Ἕλλησι γεγονέναι θεούς, καί φησιν οὐκ ἀνέχεσθαι μὲν ἡμᾶς τούτους νομίζειν θεούς, ὅτι ἄνθρωποι ἦσαν καὶ πρῶτον, καίτοι πολλὰ ἐπιδειξαμένους καὶ γενναῖα ὑπὲρ ἀνθρώπων· τὸν δ´ Ἰησοῦν ἀποθανόντα ὑπὸ τῶν ἰδίων θιασωτῶν ὦφθαί φαμεν· προσκατηγορεῖ δ´ ἡμῶν καὶ ὡς λεγόντων αὐτὸν ὦφθαι, καὶ ταῦτα σκιάν. Καὶ πρὸς ταῦτα δὲ φήσομεν ὅτι δεινῶς Κέλσος οὔτε σαφῶς παρέστησε μὴ σέβειν τούτους ὡς θεούςεὐλαβεῖτο γὰρ τὴν δόξαν τῶν ἐντευξομένων αὐτοῦ τῇ γραφῇ, ὑποληψομένων αὐτὸν ἄθεον, εἰ τὰ τῆς φαινομένης αὐτῷ ἀληθείας ἐπρέσβευεν—, οὔτ´ αὖ προσεποιήσατο καὶ αὐτὸς αὐτοὺς θεοὺς νομίζειν· πρὸς ἑκάτερον γὰρ ἂν αὐτῶν ἀπεκρινάμεθα. Φέρε οὖν πρὸς μὲν τοὺς μὴ νομίζοντας αὐτοὺς εἶναι θεοὺς ταῦτ´ εἴπωμεν. Ἆρ´ οὐδὲ τὴν ἀρχήν εἰσιν οὗτοι, ἀλλ´ ὥσπερ οἴονταί τινες περὶ τῆς τῶν ἀνθρώπων ψυχῆς ὡς παραχρῆμα διαφθειρομένης, διεφθάρη καὶ τούτων ψυχή· κατὰ τὴν δόξαν τῶν λεγόντων ἐπιδιαμένειν ἀθάνατον αὐτὴν εἶναι ἐπιδιαμένουσιν οὗτοι ἀθάνατοί εἰσι, καὶ θεοὶ μὲν οὐκ εἰσὶν ἥρωες δέ· οὐδὲ ἥρωες ἀλλ´ ἁπαξαπλῶς ψυχαί; Εἰ μὲν οὖν οὐκ εἶναι ὑπολαμβάνετε αὐτούς, τὸν προηγούμενον ἡμῖν περὶ ψυχῆς κατασκευαστέον λόγον· εἰ δὲ εἰσί, καὶ οὕτω τὸν περὶ ἀθανασίας ἀποδεικτέον οὐ μόνον ἐκ τῶν καλῶς περὶ αὐτῆς εἰπόντων Ἑλλήνων ἀλλὰ καὶ κατὰ τὸ ἀρέσκον τοῖς θείοις μαθήμασι. Καὶ δείξομεν ὅτι οὐχ οἷόν τε τούτους πολυθέους γενομένους ἐν χώρᾳ καὶ μερίδι κρείττονι γεγονέναι μετὰ τὴν ἐντεῦθεν ἀπαλλαγήν, φέροντες τὰς περὶ αὐτῶν ἱστορίας, ἐν αἷς ἀναγέγραπται πολλὴ Ἡρακλέους ἀκολασία καὶ πρὸς τὴν Ὀμφάλην γυναικείως δουλεία, καὶ τὰ περὶ Ἀσκληπιοῦ ὡς κεραυνῷ βληθέντος ὑπὸ τοῦ Διὸς αὐτῶν. Λελέξεται δὲ καὶ τὰ περὶ τῶν Διοσκούρων, ὡς Ἄλλοτε μὲν ζώους´ ἑτερήμεροι, ἄλλοτε δ´ αὖτε τεθνᾶσιν· τιμὴν δὲ λελόγχασιν ἶσα θεοῖσιν οἱ πολλάκις ἀποθνῄσκοντες. Πῶς οὖν οἷόν τε κατὰ τὸ εὔλογον τούτων νομισθῆναί τινα θεὸν ἥρωα; [3,22] Il ne croit pas pourtant avoir encore assez fait connaître le noble caractère de son esprit; et pour n'oublier aucune des ingénieuses comparaisons dont il se peut aviser, pour se divertir à nos dépens, il nous allègue ensuite Castor et Pollux, Hercule, Bacchus et Esculape, qui d'hommes sont devenus dieux, si l'on s'en rapporte aux Grecs. Il dit que bien qu'ils aient fait plusieurs actions d'un grand éclat, à l'avantage du genre humain, nous ne pouvons nous résoudre à les regarder comme des dieux, parce que d'abord c'étaient des hommes; mais que pour notre Jésus, nous soutenons qu'après sa mort, il est apparu à ses disciples les plus affidés. Et afin que son accusation soit plus pressante, il ajoute: Que quand nous disons qu'il est apparu à ses disciples, c'est d'une ombre que cela se doit entendre. Je réponds, que Celse fait voir ici son adresse, en ce qu'il ne veut ni déclarer positivement qu'il n'adore point ces dieux dont il nous parle, de peur qu'en disant son sentiment avec liberté, il ne passât pour athée dans l'esprit de ceux entre les mains de qui son livre pourrait tomber, ni feindre aussi qu'il les reconnaît pour de véritables dieux. Pour nous, il ne nous serait pas plus difficile de le satisfaire sur l'une de ces suppositions, que sur l'autre. Supposant donc que nous disputons contre quelqu'un, qui ne les tienne pas pour des dieux, nous lui demanderons s'il croit qu'ils ne soient rien du tout, mais que leur âme soit tout à fait éteinte, comme il y en a qui disent que l'âme de tous les hommes s'éteint par la mort : ou s'il croit qu'ils subsistent toujours, non à la vérité comme des dieux ; mais soit comme des héros, soit comme de simples âmes, quoi qu'il en soit, comme des êtres immortels, selon la pensée de ceux qui disent que l'âme, séparée du corps, subsiste dans un état d'immortalité. S'il dit qu'ils ne sont rien du tout, ce sera à nous à lui prouver l'immortalité de l'âme, qui est le point fondamental de notre créance. S'il dit qu'ils subsistent, nous ne laisserons pas d'établir notre sentiment touchant l'autre vie, non seulement par rapport à ce que les Grecs en ont enseigné de raisonnable, mais conformément aussi à ce que la révélation divine nous en a appris ; et nous ferons voir par les histoires de ces prétendus héros, qui pendant leur vie ont adoré je ne sais combien de fausses divinités, qu'il est impossible qu'après leur mort, ils aient été reçus au nombre des bienheureux. Car quel jugement pouvons-nous faire d'Hercule, après ce que les auteurs païens nous racontent eux-mêmes de ses débauches et de la vile condition où il se mit chez Omphale déguisé en fille ? Que pouvons-nous penser d'Esculape foudroyé par leur Jupiter et de (Castor et Pollux) ces deux frères, "Qui partageant entre eux el la vie et la mort, Ne passent point de jours qu'ils ne changent de sort, Et qui, tels que des dieux, sont adorés des hommes"? (ODYSSÉE, liv. II. v. 502.) Comment veut-on que ceux-ci qui meurent tant de fois, et ces autres dont nous venons de parler, puissent soutenir le nom de dieux ou même celui de héros?


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Dernière mise à jour : 11/09/2008