HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

MUSÉE le grammairien, Héro et Léandre (texte complet)

Vers 100-149

  Vers 100-149

[100] ἠρέμα ποσσὶν ἔβαινε καὶ ἀντίος ἵστατο κούρης.
101 λοξὰ δ´ ὀπιπεύων δολερὰς ἐλέλιζεν ὀπωπὰς
102 νεύμασιν ἀφθόγγοισι παραπλάζων φρένα κούρης.
103 αὐτὴ δ´, ὡς συνέηκε πόθον δολόεντα Λεάνδρου,
104 χαῖρεν ἐπ´ ἀγλαΐῃσιν· ἐν ἡσυχίῃ δὲ καὶ αὐτὴ
105 πολλάκις ἱμερόεσσαν ἑὴν ἐπέκυψεν ὀπωπὴν
106 νεύμασι λαθριδίοισιν ἐπαγγέλλουσα Λεάνδρῳ
107 καὶ πάλιν ἀντέκλινεν. δ´ ἔνδοθι θυμὸν ἰάνθη,
108 ὅττι πόθον συνέηκε καὶ οὐκ ἀπεσείσατο κούρη.
109 Ὄφρα μὲν οὖν Λείανδρος ἐδίζετο λάθριον ὥρην,
110 φέγγος ἀναστείλασα κατήιεν εἰς δύσιν Ἠώς,
111 ἐκ περάτης δ´ ἀνέτελλε βαθύσκιος Ἕσπερος ἀστήρ.
112 αὐτὰρ θαρσαλέως μετεκίαθεν ἐγγύθι κούρης,
113 ὡς ἴδε κυανόπεπλον ἐπιθρῴσκουσαν ὀμίχλην.
114 ἠρέμα δὲ θλίβων ῥοδοειδέα δάκτυλα κούρης
115 βυσσόθεν ἐστενάχιζεν ἀθέσφατον. δὲ σιωπῇ
116 οἷά τε χωομένη ῥοδέην ἐξέσπασε χεῖρα.
117 ὡς δ´ ἐρατῆς ἐνόησε χαλίφρονα νεύματα κούρης,
118 θαρσαλέῃ παλάμῃ πολυδαίδαλον εἷλκε χιτῶνα
119 ἔσχατα τιμήεντος ἄγων ἐπὶ κεύθεα νηοῦ.
120 ὀκναλέοις δὲ πόδεσσιν ἐφέσπετο παρθένος Ἡρώ,
121 οἷά περ οὐκ ἐθέλουσα, τόσην δ´ ἀνενείκατο φωνὴν
122 θηλυτέροις ἐπέεσσιν ἀπειλείουσα Λεάνδρῳ·
123 «Ξεῖνε, τί μαργαίνεις; τί με, δύσμορε, παρθένον ἕλκεις;
124 ἄλλην δεῦρο κέλευθον, ἐμὸν δ´ ἀπόλειπε χιτῶνα.
125 μῆνιν ἐμῶν ἀλέεινε πολυκτεάνων γενετήρων.
126 Κύπριδος οὐκ ἐπέοικε θεῆς ἱέρειαν ἀφάσσειν,
127 παρθενικῆς ἐπὶ λέκτρον ἀμήχανόν ἐστιν ἱκέσθαι
128 τοῖα μὲν ἠπείλησεν ἐοικότα παρθενικῇσιν.
129 Θηλείης δὲ Λέανδρος ὅτ´ ἔκλυεν οἶστρον ἀπειλῆς,
130 ἔγνω πειθομένων σημήια παρθενικάων·
131 καὶ γὰρ ὅτ´ ἠιθέοισιν ἀπειλείουσι γυναῖκες,
132 Κυπριδίων ὀάρων αὐτάγγελοί εἰσιν ἀπειλαί.
133 παρθενικῆς δ´ εὔοδμον ἐύχροον αὐχένα κύσσας
134 τοῖον μῦθον ἔειπε πόθου βεβολημένος οἴστρῳ·
135 «Κύπρι φίλη μετὰ Κύπριν, Ἀθηναίη μετ´ Ἀθήνην,
136 οὐ γὰρ ἐπιχθονίῃσιν ἴσην καλέω σε γυναιξίν,
137 ἀλλά σε θυγατέρεσσι Διὸς Κρονίωνος ἐίσκω,
138 ὄλβιος, ὅς σε φύτευσε, καὶ ὀλβίη, τέκε μήτηρ,
139 γαστήρ, σε λόχευσε, μακαρτάτη. ἀλλὰ λιτάων
140 ἡμετέρων ἐπάκουε, πόθου δ´ οἴκτειρον ἀνάγκην.
141 Κύπριδος ὡς ἱέρεια μετέρχεο Κύπριδος ἔργα·
142 δεῦρ´ ἴθι μυστιπόλευε γαμήλια θεσμὰ θεαίνης.
143 παρθένον οὐκ ἐπέοικεν ὑποδρήσσειν Κυθερείῃ,
144 παρθενικαῖς οὐ Κύπρις ἰαίνεται. ἢν δ´ ἐθελήσῃς
145 θεσμὰ θεῆς ἐρόεντα καὶ ὄργια κεδνὰ δαῆναι,
146 ἔστι γάμος καὶ λέκτρα. σὺ δ´, εἰ φιλέεις Ἀφροδίτην,
147 θελξινόων ἀγάπαζε μελίφρονα θεσμὸν Ἐρώτων.
148 σὸν δ´ ἱκέτην με κόμιζε καί, ἢν ἐθέλῃς, παρακοίτην,
149 τόν σοι ἔρως ἤγρευσεν ἑοῖς βελέεσσι κιχήσας,
[100] il s'avance doucement et va se placer vis-à-vis de la prêtresse. Il jette sur elle des regards obliques et séducteurs, et entraîne par des signes muets le cœur de la jeune vierge. Dès qu'elle a compris la secrète passion de Léandre, elle s'applaudit de ses charmes, cache souvent son beau visage, adresse à Léandre quelques regards furtifs et correspond à son amour. Celui-ci se réjouit au fond de l'âme de ce que la jeune vierge a compris son ardeur et ne l'a pas dédaigné. (109) Mais pendant que Léandre cherche l'heure favorable, le soleil retire sa clarté, se plonge dans l'Océan, et l'étoile de Vénus, cet astre messager des ténèbres, apparaît à l'horizon. Léandre, voyant que des ombres épaisses enveloppent la terre, devient plus hardi et s'approchant de la jeune prêtresse, lui serre furtivement ses doigts de rose et pousse un profond soupir. (115) Elle, en silence, comme irritée, retire sa blanche main. Dès que le jeune homme a vu l'indécision de la prêtresse, il la saisit hardiment par sa robe éclatante et veut la conduire dans le lieu le plus reculé de ce temple auguste. Héro le suit lentement et comme à regret, puis, d'une voix menaçante, à la manière de son sexe, elle adresse ces mots à Léandre : (123) "Etranger, quelle est ta folie ! Malheureux, pourquoi entraîner ainsi une vierge ? Prends un autre chemin et laisse mes vêtements. Evite la colère de mes riches parents. Il ne t'est pas permis de porter la main sur la prêtresse de Vénus. Tu ne peux aspirer à la couche d'une vierge." (128) Héro menace Léandre en ces termes, langage ordinaire des jeunes filles. Léandre, dès qu'il entend ces foudroyantes menaces, reconnaît les aveux d'une amante vaincue, car, lorsque les femmes éclatent contre leurs amants, leur courroux est l'expression tacite d'une défaite prochaine. Aussitôt, Léandre couvre de baisers le cou d'albâtre, le cou parfumé de la prêtresse, et prononce ces paroles que lui arrache l'ardeur de son amour : (135) "O ma chère Vénus ! ô ma tendre Minerve ! toi que j'adore le plus après ces deux déesses, car je ne t'assimile point aux femmes de la terre, mais je te compare aux filles du puissant maître des dieux, heureux celui qui t'engendra ! heureuse la mère qui te donna le jour ! trois fois heureux les flancs qui te portèrent. Ecoute favorablement ma prière ! Prends pitié de mon amour invincible ! (141) Comme prêtresse de Vénus, livre-toi aux plaisirs de Vénus. Viens ici, viens t'initier aux lois conjugales de cette déesse. Une jeune vierge ne peut être la prêtresse de Vénus. Cypris ne voit pas les vierges d'un œil favorable. Si tu veux connaître les aimables lois et les rites fidèles de la déesse, l'hymen et le lit nuptial te les apprendront. Si tu aimes Cythérée, aime aussi le doux empire des amours qui ravissent l'âme. Reçois-moi pour ton esclave ou, si tu le préfères, pour un époux qu'a su t'asservir Cupidon, en l'atteignant de ses flèches.


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Dernière mise à jour : 5/11/2009