[40,3] Καὶ ἵνα ποτὲ ἀπαλλαγῶμεν τῶν σωμάτων, οἷς
ἀναμέμικται ἡ ῥώμη καὶ τὸ κάλλος, εἰ τὴν Ἀνδρομάχην
τῇ Πηνελόπῃ ἀντεξετάζοις, οὐχὶ σώφρων μὲν ἑκατέρα
καὶ φίλανδρος; προτιμήσεις δὲ τὴν Πηνελόπην, οὐχ
ὅσα γυναικὸς βαρβαρικῆς Ἑλληνίδα, ἀλλὰ τῷ περιόντι
κατὰ τὴν ἀρετὴν τὸ πλεῖον νέμων. Συμβουλεύει δὲ
καὶ ὁ Νέστωρ τῷ Ἀγαμέμνονι· ἆρ´ ἀνοήτῳ φρόνιμος;
ἢ οὐκ ἂν ἐθελήσαις τὸν τῶν Πανελλήνων βασιλέα,
τὸν διογενῆ καὶ λαῶν ποιμένα, καθυβρίσαι δυσφήμῳ
αἰτίᾳ; ἀλλὰ καὶ ὣς ἐδέησεν αὐτῷ φρονίμῳ ὄντι φρονιμωτέρων συμβούλων, τοῦ Νέστορος. Πείθω δέ γε
οὐδέν τι μᾶλλον περὶ τῶν ἀρετῶν διαλεγόμενος, τὰ
ὅμοια τοῖς ὁμοίοις, τῷ ἀνίσῳ κατὰ τὴν μετουσίαν, εἰς
ὑπεροχῆς καὶ ἐλαττώσεως μοῖραν παραβαλεῖν ἐθέλων·
ὅς γε καὶ τὴν ὑγίειαν ἡγεῖ ἁπλοῦν τι εἶναι. Τί δέ
ἐστιν ἁπλοῦν παντὸς ἧττον; αἱ γὰρ τῶν σωμάτων φύσεις
πολὺ τῶν τῆς ψυχῆς ἀμφιλαφέστεραι εἰς ὑγείας
μέτρον· καὶ αὐτὸ τοὐναντίον, ὁ μὲν διώκων ἀκρότητα
ἐν ὑγιεινῷ διώκει πρᾶγμα φεῦγον, καὶ οὔτε Ἀσκληπιῷ
οὔτε Χείρωνι ἐξ ἐπιδρομῆς ἁλώσιμον· ὁ δὲ ἐν τῷ ἀνίσῳ
τοῦ ἐφικτοῦ τὸ ληφθὲν ἀγαπῶν, εὐγνωμονέστερος μὲν
πρὸς τὴν τέχνην, οὐκ ἀνέλπιστος δὲ πρὸς τὴν ἀκρότητα.
Οὕτω τοι καὶ τοῖς ἀγαθοῖς ἔχει. Τριῶν γὰρ
ὄντων οἷς ἄν τις διαιτήσαι τὸ παρὸν τουτὶ τὸ σκέμμα,
ἑνὸς μὲν τείνοντος ἐπὶ τὸ ἀληθὲς αὐτό, δευτέρου δὲ
ἐπὶ τὸ δυνατόν, τρίτου δὲ ἐπὶ τὸ ὠφέλιμον, καθ´ ἕκα–
στον τούτων σκεψώμεθα, ἀνατρέψαντες αὐτῶν τὴν
ἀκολουθίαν, ἀπὸ τοῦ ὠφελίμου ἀρξάμενοι· μήπω γὰρ
δυνατὸν ἔσται μηδὲ ἀληθὲς τὸ λεγόμενον, ὡς ἔστιν
ἀγαθὸν ἀγαθοῦ μεῖζον, ἀλλὰ ἴδωμεν αὐτοῦ τὸ ὠφέλιμον·
πολλὰ γάρ που καὶ τῶν οὔτε ἀληθῶν οὔτε δυνατῶν
ὠφέλησεν πιστευθέντα.
| [40,3] C'est nous être assez occupés de qualités corporelles, de la force et
de la beauté. Si vous mettiez en parallèle Andromaque et Pénélope, chacune
d'elles ne vous paraîtrait-elle pas un modèle de chasteté et d'amour
conjugal? Néanmoins vous donneriez la palme à Pénélope, non parce qu'elle
est Grecque et l'autre Barbare, mais parce que vous croiriez devoir
l'accorder au plus haut degré de vertu. Nestor est consulté par Agamemnon.
Direz-vous que c'est un imbécile qui vient prendre l'avis d'un homme sensé ? Certes, vous ne voudriez point traiter avec cette indignité, insulter à
ce point le chef suprême des Grecs, le fils de Jupiter, le pasteur des
peuples. Et, néanmoins, tout prudent qu'il était lui-même, il eut besoin
d'un conseiller plus prudent que lui, de Nestor. Si nous mettons
actuellement en parallèle ceux d'entre les biens qui ont des points
de similitude, des rapports communs, je n'en réussirai pas mieux à vous
persuader qu'il existe entre eux du plus et du moins, et qu'ils sont
séparés par une différence d'intensité. Car vous prétendez que la
santé est une chose simple. Or, quelle est la chose du monde qui l'est
moins ? Car les corps, dans leur constitution organique, sont
susceptibles, quant à la mesure de la santé, d'un bien plus grand nombre
de modifications, que les âmes dans leur manière d'être. C'est tout le
contraire de votre opinion. Celui qui s'efforce d'atteindre le point
suprême de l'hygiène, poursuit une chimère, une chose fugitive, que ne
saisiraient pas sans peine Esculape même ou Chiron. Mais celui qui, au
milieu des divers degrés accessibles à ses efforts, se contente de celui
où il arrive, est assez entendu dans son art, sans désespérer d'ailleurs
de parvenir jusqu'au degré le plus élevé. Il en est de même des biens. Or,
comme il est trois points de vue qui mènent à la solution de la question
qui nous occupe, le premier, celui de la vérité, dans un sens intrinsèque,
le second celui de la possibilité, le troisième celui de l'utilité, nous
la considérerons sous chacun de ces rapports, après avoir renversé l'ordre
dans lequel nous venons de les présenter, pour commencer par le rapport de
l'utilité. Nous n'admettrons donc encore, ni comme possible, ni comme
vrai, ce que nous disons, qu'il est des biens plus grands que d'autres
biens. Examinons donc notre question, eu égard à l'utilité. Car il est
bien des choses, qui, quoiqu'elles ne fussent ni vraies, ni possibles,
n'ont pas laissé d'amener des résultats utiles par la confiance qu'on leur
accordait.
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