HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XXXVII

Chapitre 4

  Chapitre 4

[37,4] Καὶ περὶ μὲν τῶν πόνων τάχα δὴ ἑξῆς διέξειμι· νῦν δὲ δὴ μουσικῆς πέρι, τοῦ πρεσβυτάτου τῶν ἐν ψυχῇ ἐπιτηδευμάτων, προχειρισάμενοι λέγωμεν τὰ εἰκότα· ὡς ἔστιν καλὸν μὲν καὶ ἀνδρὶ ἑνὶ μουσική, καλὸν δ´ αὖ καὶ πόλει καὶ γένει ξύμπαντι, τῶν θεῶν μοίρᾳ μουσικὴν συνέβη ἐπιτηδευθῆναι. Οὔτι τοι λέγω τὴν δι´ αὐλῶν καὶ ᾠδῇς καὶ χορῶν καὶ ψαλμάτων ἄνευ λόγου ἐπὶ τῇ ψυχῇ ἰοῦσαν, τῷ τερπνῷ τῆς ἀκοῆς τιμηθεῖσαν. Ταύτην μὲν γὰρ ἔοικεν ἀνθρωπίνη ἀγαπήσασα πλημμέλεια, ἑπομένη τῷ ἡδεῖ φαινομένῳ, νοθεύσασα διὰ τοῦ ἔρωτος τούτου τὴν ἀκρίβειαν τῆς μουσικῆς· τὸ γὰρ νῦν ἔχον ἐξίτηλος ἡμῖν γενομένη οἴχεται, ἀποδυσαμένη τὸ αὑτῆς κάλλος, τὸ ὑγιὲς ἐκεῖνο καὶ ἀρχαῖον, ἐξαπατῶσα ἡμᾶς, καθαπερεὶ ἑταίρας ἐπίχριστον, οὐκ αὐτοφυὲς ἄνθος· καὶ εἰδώλῳ τινὶ μουσικῆς ξυνόντες λανθάνομεν, αὐτὴν ἐκείνην ἀληθῆ καὶ ἐκ τοῦ Ἑλικῶνος μοῦσαν, τὴν Ὁμήρῳ φίλην, τὴν Ἡσιόδου διδάσκαλον, τὴν Ὀρφέως μητέρα, οὔτε ἔχοντες οὔτε εἰδότες· δὲ παρανομία, κατὰ σμικρὸν συμφορηθεῖσα ἡμῖν, τὴν ψυχὴν εἰς τὸν ὄλισθον τοῦτον κατέσπασεν καὶ ἰδίᾳ καὶ δημοσίᾳ· ὅτε Δωριεῖς μὲν οἱ ἐν Σικελίᾳ, τὴν ὄρειον ἐκείνην καὶ ἀφελῆ μουσικὴν οἴκοι καταλιπόντες, ἣν ἐπὶ ἀγέλαις καὶ ποίμναις εἶχον, Συβαριτικῶν αὐλημάτων ἐρασταὶ γενόμενοι, καὶ ὄρχησιν ἐπιτηδεύσαντες, οἵαν αὐλὸς ἠνάγκαζεν Ἰώνων, ἀφρονέστεροι μὲν τὸ εὐφημότατον, ἀκολαστότατοι δὲ τὸ ἀληθέστατον ἐγένοντο· Ἀθηναίοις δὲ μὲν παλαιὰ μοῦσα χοροὶ παίδων ἦσαν καὶ ἀνδρῶν, γῆς ἐργάται κατὰ δήμους ἱστάμενοι, ἄρτι ἀμητοῦ καὶ ἀρότου κεκονιμένοι, ᾄσματα ᾄδοντες αὐτοσχέδια· μεταπεσοῦσα δὲ ψυχὴ ἐπὶ τέχνην ἀκορέστου χάριτος ἐν σκηνῇ καὶ θεάτροις, ἀρχὴ τῆς περὶ πολιτείαν αὐτοῖς πλημμελείας ἐγένετο. δὲ ἀληθὴς ἁρμονία, ἣν ᾄδει μὲν μουσῶν χορός, ἐξάρχει δὲ αὐτῆς Ἀπόλλων μουσηγέτης, σώζει μὲν ψυχὴν μίαν, σώζει δὲ οἶκον, σώζει πόλιν, σώζει ναῦν, σώζει στρατόπεδον. [37,4] Peut-être ailleurs parlerons-nous de ces arts divers. Quant à présent, parlons préalablement de la Musique, le plus ancien des éléments d'institution appropriés à l'âme, et disons-en ce qui nous paraît convenable. Combien la musique est une belle chose et pour l'homme en particulier, et pour les Cités, et pour les Nations entières, que la providence des Dieux a mis à même de la cultiver. Non que j'entende désigner ici cette espèce de musique, dont les flûtes, les hymnes, la danse, et le chant, font tous les frais, qui arrive à l'âme sans lui rien dire, et dont tout le prix est dans le plaisir de l'oreille. C'est pour avoir attaché leur affection à cette espèce de musique, que les hommes, dans leur erreur, trompés par la spécieuse illusion de ses agréments, ont altéré les éléments originels de la vraie musique. Désormais elle s'est éloignée de nous, elle s'est dépouillée de sa beauté naturelle, de cette pureté saine et antique. Elle nous trompe, semblable au plumage coloré des colombes. Ce n'est plus cette fleur, enfant spontanée de la Nature. Sans nous en douter, ce n'est qu'à son simulacre que nous offrons nos hommages. Quant à cette autre musique ingénue et vraie, qui habite l'Hélicon, qui fut l'amie d'Homère, l'institutrice d'Hésiode, la mère d'Orphée, nous ne la possédons pas plus que nous ne la connaissons. Telle est l'aberration publique et privée où nous ont conduits cette illusion et les insensibles progrès que nous avons souffert qu'elle fît. C'est ainsi que les Doriens qui vinrent s'établir dans la Sicile, lorsqu'ils eurent abandonné cette musique simple et agreste, dont ils faisaient leurs délices, au milieu des montagnes de leur ancienne patrie, et de leurs troupeaux, et qu'ils eurent pris en affection la musique des Sybarites, et le genre de danse que la flûte ionienne les força d'aimer, devinrent (en ménageant l'expression) moins sages, et (en tranchant le met) plus vicieux qu'ils n'étaient auparavant. Chez les Athéniens, dans leurs temps antiques, des danses, où les hommes se mêlaient avec leurs enfants, des chansons, faites impromptu, dès la saison dès moissons et des labours, par ceux qui travaillaient à la culture des terres, et qui les chantaient couverts de poussière, et distribués selon leurs tribus, composaient toute leur musique. Mais, au moment où le charme de leurs jeux publics et de leurs représentations théâtrales en eut insensiblement fait un art aux agréments duquel il fallut ajouter sans cesse; là, fut l'origine de la corruption dans leurs éléments politiques. Au lieu que la vraie harmonie, celle qui est l'ouvrage commun des Muses, celle à laquelle préside Apollon leur chef, est en même temps la sauvegarde et des individus, et des familles, et des Cités, et des flottes, et des armées.


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Dernière mise à jour : 24/07/2008