HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XXIX

Chapitre 2

  Chapitre 2

[29,2] Τί λέγω βασιλεῖς βαρβάρους; οὐχ ὁρᾷς τὸν Πεισίστρατον τὸν Ἕλληνα, τὸν Ἀθηναῖον ἐπὶ τὴν ἀκρόπολιν ἀεὶ θέοντα, ὥσπερ τῆς εὐδαιμονίας αὐτῷ κατορωρυγμένης ἐκεῖ σὺν τῇ ἐλαίᾳ τῇ παλαιᾷ, κἂν ἐκπέσῃ, μὴ ἀνεχόμενον καθ´ ἡσυχίαν ζῆν; Πολυκράτην μὲν γὰρ οὐδὲ τὸ ἐξ Αἰγύπτου νουθέτημα ἔπεισεν μὴ φρονεῖν μέγα ἐπὶ εὐδαιμονίᾳ, ὅτι ἐκέκτητο θάλατταν Ἰωνικήν, καὶ τριήρεις πολλάς, καὶ σφενδόνην καλήν, καὶ Ἀνακρέοντα ἑταῖρον, καὶ παιδικὰ Σμερδίην. Ἀλλ´ οἵδε μὲν ἐοίκασιν οἱ δυνάσται ἐξηπατημένοις ὑπὸ ἁβρότητος καὶ ἡδονῆς, εὐπροσώπων κακῶν. Ὁμήρου δὲ οὐκ ἀκούεις ἐγκωμιάζοντος τοὺς Αἰακίδας, ὅτι ἦσαν ἄνδρες - - - πολέμῳ κεχαρηότες, ἠΰτε δαιτί; Καὶ τί ἂν εἴη πολέμου ἀχαριστότερον; ἀλλὰ καὶ ὣς τὸ ἄχαρι δήπου πρᾶγμα ἔτυχεν καὶ τοῦτο οὐ φαύλων ἐραστῶν. Οἷος ἦν καὶ Φίλιππος αὖθις ποτέ, κατὰ Μακεδονίαν ἐξὸν μένειν, καὶ ζῆν ἐπὶ τοῖς Ἀμύντου ἀγαθοῖς, καὶ τῇ Περδίκκου εὐδαιμονίᾳ, ἐζήτει ταύτην περϊιὼν ἄλλοθι, ὥσπερ ἐκπεπτωκυῖαν τῆς Μακεδόνων γῆς. Καὶ διὰ τοῦτο, ὡς ἔοικεν, Τριβαλλοῖς ἐπολέμει, Ἰλλυριοῖς ἐπῄει, ἐπολιόρκει Βυζάντιον, κατέσκαπτεν Ὄλυνθον, Ἀθηναίους ἐξηπάτα, Θετταλοῖς συνετίθετο, Θηβαίοις ἐσπένδετο, Ἐλάτειαν ἐλάμβανεν, Φωκέας ἀνίστη, ἐπιώρκει, ἐψεύδετο, ἐπηροῦτο· οὐδὲν ἦν Φιλίππῳ ἀπώμοτον, οὐ ῥῆμα, οὐκ ἔργον, οὐκ αἰσχύνη, οὐκ ἀδοξία. Ἐρώμεθα τὸν Φίλιππον· ’Τίνος ἀντικαταλλάττῃ πόνους τοσούτους, καὶ κινδύνους πραγμάτων, καὶ πηρώσεις σωμάτων; κακοδαιμονίας ἐρᾶς;‘ Γελοῖον τὸ ἐρώτημα. Ἀλλ´ οὐχ εὗρε δήπου τὸ ζητούμενον Φίλιππος, ἀλλ´ ἐξαναςτᾶσα ἔλαθεν αὐτὸν εὐδαιμονία. Καὶ διὰ τοῦτο Ἀλέξανδρος, χαίρειν τὲ τῇ Εὐρώπῃ φράσας, ὡς ἐρήμῳ ἀγαθῶν, εἰς τὴν Ἀσίαν ἐπεραιοῦτο, ὑποπτεύων τὴν εὐδαιμονίαν ἐν Σάρδεσιν ἐν τῷ χρυσῷ ψήγματι κατορωρύχθαι, ἐν Καρίᾳ ἐν τοῖς Μαυσωλοῦ θησαυροῖς, ἐν τοῖς Βαβυλωνίων τείχεσιν, ἐν τοῖς Φοινίκων λιμέσιν, ἐν ταῖς Αἰγυπτίων ἠόσιν, ἐν ταῖς Ἀμμωνίων ψάμμοις. Οὐκ ἐξήρκεσεν δ´ αὐτῷ οὐ Δαρεῖος φεύγων, οὐκ Αἴγυπτος ληφθεῖσα, οὐκ Ἄμμων πατήρ, οὐ Βαβυλὼν ἁλοῦσα· ἀλλ´ ἐπὶ τὴν Ἰνδῶν γῆν ἔδραμεν αὐτοῖς ὅπλοις. Ἐρώμεθα τὸν Ἀλέξανδρον τὴν αἰτίαν τοῦ δρόμου· ’Τί ποθεῖς; τίνος ἐρᾷς; ἐπὶ τί σπεύδεις;‘ Ἄλλο τί φησίν, εὐδαιμονίαν; [29,2] Mais pourquoi parler des Princes Barbares? Ne voyez-vous point Pisistrate, un Grec, un Athénien, marchant, sans relâche, vers la citadelle, comme si le bonheur y avait été déposé pour lui avec l'antique olivier ? On dirait qu'il n'y a plus pour lui de repos, s'il ne parvient à s'en rendre maître. La prédiction égyptienne ne fut point capable de persuader à Polycrate de ne point s'enorgueillir de sa prospérité, tandis qu'il dominait sur toute la mer d'Ionie, tandis qu'il avait à sa disposition de nombreuses flottes ; tandis qu'il possédait une bague du plus grand prix, et qu'il avait à sa Cour, dans Anacréon un ami, et dans Smerdis un Ganymède. Mais Pisistrate et Polycrate ressemblaient à ceux qui se laissent éblouir par les prestiges spécieux et par les funestes illusions du luxe et des jouissances. N'entendez-vous point Homère, louant les Æacides, « de ce qu'ils allaient à la guerre» avec autant de gaîté de cœur qu'à un festin» ? Et néanmoins, quelque peu aimable que soit la guerre, elle a été aimée par des hommes qui n'étaient pas sans-mérite. Tel fut autrefois ce Philippe, qui pouvait fort bien rester tranquille dans la Macédoine, vivre content des trésors d'Amyntas, s'en tenir au bonheur de Perdiccas, au lieu de l'aller chercher ailleurs, comme s'il s'était envolé de son royaume. Tel fut, à ce qu'il paraît, le motif qui le poussa à combattre contre les Triballes, à faire une irruption en Illyrie, à assiéger Byzance, à renverser de fond en comble Olynthie, à tromper les Athéniens, à se coaliser avec les Thessaliens, à faire alliance avec les Thébains, à s'emparer d’Elatée, à saccager la Phocide, à se rendre parjure, menteur, et à se faire mutiler. Il ne respectait ni sa parole, ni ses traités. Il n’avait égard ni à la honte, ni à l'infamie. Demandons à Philippe, en échange de quoi il s'est exposé à tant de fatigues, à tant de dangers, et à se faire crever les yeux. Aimais-tu donc le malheur ? Question ridicule. Sans doute, Philippe ne rencontra point ce qu'il cherchait, mais ce fut le désir du bonheur qui le lança dans la carrière. Ce fut pour la même raison qu'Alexandre, ayant dit adieu à l'Europe, comme dénuée d'éléments de bonheur, passa en Asie, dans l'idée qu'il était, à Sardes, au milieu de ses richesses ; en Carie, dans le trésor de Mausole ; à Babylone, dans ses murailles; en Phénicie, dans ses ports; en Egypte, sur ses rivages, ou dans les sables des Hammoniens. Ce ne fut pas assez pour lui de Darius en fuite, de l'Egypte envahie, de la salutation du grand-prêtre de Jupiter Hammon, et de Babylone en sa puissance. Il poussa ses armes jusqu'aux Indes. Demandons-lui la cause de tant d'expéditions. Que désires-tu? Qu'ambitionnes-tu? Quel est l'objet que tu t'obstines à poursuivre? Que répondra-t-il, sinon, le bonheur ?


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Dernière mise à jour : 24/07/2008