[28,3] Τί δὴ οὖν τούτων ἐπιμέμνημαι; Ὅτι τὸ ἀλγεῖν καὶ
ἀπὸ ψυχῆς σώματι ἐπιπεμπόμενον, καὶ ἀπὸ σώματος
ἐπὶ ψυχὴν παραγινόμενον, εἰκότως ἄρα δέοιτο ἂν καὶ
ἰατρικῆς μιᾶς πρὸς ἀλυπίαν, καθάπερ ὁ Εὔριππος
κυβερνητικῆς μιᾶς πρὸς εὔπλοιαν. Καὶ τοῦτο μὲν
ταῦτά μοι ἔστω ἀποπεφασμένον· τὴν δὲ ἰατρικὴν
αὐτήν, ἥτις ἀμυνεῖται τὰ δεινὰ ἀμφοτέρωθεν ἐπιόντα,
τίς ἡμῖν λέξει; Ἐγὼ μὲν γὰρ ἀπορῶ, εἴ τινα ἐξευρήσω
δεινὸν τὴν τέχνην κατὰ τὸν Χείρωνα κεῖνον, ἵνα μοι
διπλᾶ τἀγαθὰ ἔλθῃ· καὶ οὔτε πιστεύω τῷ τεχνιτεύματι
(τὸ γὰρ ἔργον μέγα, τῆς Ὄσσης καὶ τοῦ Ὀλύμπου
ὑψηλότερον), οὔτε ἀπιστῷ κομιδῇ. Τί γὰρ οὐκ ἂν
ἐθελήσασα πάντολμος ψυχὴ ἐπιτεχνήσαιτο;
| [28,3] Mais à quoi bon tous ces détails ? Ils servent à montrer que, soit
que la douleur arrive au corps par l'entremise de l'âme, soit qu'elle
arrive à l'âme par l’entremise du corps, on ne doit avoir besoin contre
elle que d'un seul et unique médecin ; comme pour traverser l'Euripe avec
succès, on n'a besoin que d'un seul pilote. Tenons cela pour démontré.
Mais ce médecin, capable d'écarter la douleur, de quelque côté qu'elle
vienne, qui nous l'indiquera? Car je doute, quant à moi, si je trouverai
le pareil de ce Chiron, dont je viens de parler, pour me procurer le
double genre de bien que je cherche. D'ailleurs, je n'ai pas une pleine
foi à sa recette. Car c'est une grande affaire ; il y a plus qu'à gravir
le mont Ossa et le mont Olympe. Mais je n'ai pas non plus une entière
défiance. Car à quoi l'âme qui ose tout, ne réussit-elle point,
lorsqu'elle le veut. ?
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