[28,4] Διὰ μέσου δὴ ἥκων πίστεως καὶ ἀπιστίας, καὶ πρὸς
ἄγνοιαν τοῦ εἰδέναι τῇδέ μοι δοκῶ διαιτήσειν τὴν
στάσιν. Ὑποπτεύω τοι μίαν μὲν εἶναι τὴν τέχνην, μὴ
μέντοι δυοῖν, ψυχῆς καὶ σώματος, ἀλλὰ τῇ πραγματείᾳ
τοῦ κρείττονος τὴν τοῦ ἑτέρου ἐλάττωσιν ἐξιωμένην.
Ὑπῆλθεν γάρ με λέγοντα ὁμοῦ τὸ τοῦ Σωκράτους
πρὸς τὸν Χαρμίδην, οὐκ αὐτὸ ἐκεῖνο, ἡ Θρᾴκιος ἐπῳδή,
ἀλλὰ ἀντιστρόφως. Ὁ μὲν γὰρ φησὶν σὺν τῷ ὅλῳ
ἰᾶσθαι καὶ τὸ μέρος, καὶ ἀδύνατον εἶναι σωτηρίαν
παραγίνεσθαι τῷ μορίῳ, πρὶν καὶ τῷ παντὶ ἔλθῃ·
ὀρθῶς λέγων, κἀγὼ πείθομαι, ὅσα γε ἐπὶ σώματος·
ἐν δὲ τῇ ψυχῆς καὶ σώματος συζυγίᾳ ἀντιστρόφως
φημὶ ἔχειν· ᾧ γὰρ ἂν τὸ μέρος καλῶς ἔχῃ, ἀνάγκη τὸ
πᾶν τούτῳ ἔχειν καλῶς, οὐχ ὁποτερονοῦν τοῖν μεροῖν,
θάτερον δέ· ἡ γὰρ τοῦ χείρονος πρὸς τὸ κρεῖττον
ὁμιλία ἐκ τῆς τοῦ κρείττονος σωτηρίας ἀνάπτει τὸ
χεῖρον· ἤ σοι δοκεῖ ἄνθρωπος ὑγιαίνων τῇ ψυχῇ λόγον
τινὰ ποιεῖσθαι προσπεσούσης ὀδύνης καὶ τραυμάτων
ἤ τινος ἄλλης κακουχίας σωμάτων; οὐδαμῶς μὰ Δία.
Ἐκείνην δὴ τὴν ἰατρικὴν μαστευτέον καὶ βασανιστέον,
καὶ ἐκείνην τὴν ὑγίειαν ποριστέον καὶ ἐκθηρατέον,
ᾗ τάχα μὲν καὶ περὶ τουτὶ τὸ σῶμα ῥᾳστώνη ἕψεται,
εἰ δὲ μή, πάντως γε ἡ ὑπεροψία τῶν ἐν αὐτῷ δεινῶν.
| [28,4] Au milieu de cette alternative de foi et de défiance, d'ignorance et
de savoir, voici comment je crois pouvoir me tirer d'affaire. Je pense
bien qu'il n'y a qu'un art unique pour l'âme et le corps, et qu'il n'y en
a point deux. Mais je pense qu'en opérant la guérison de celle de ces deux
choses qui est la plus excellente, cet art opère celle de l'autre. A ce
propos, je me rappelle ce que dit Socrate à Charmide : Ce n'est point
ce qu'on trouve dans les Vers magiques et dans l'enchantement du Thrace,
c'est tout le contraire. Socrate dit donc que la guérison du tout emporte
la guérison de la partie; et qu'il est impossible que la partie soit
guérie avant le tout. Il a raison; je suis de son avis, pour ce qui
concerne le corps. Mais dans la correspondance de l'âme et du corps, je
pense tout le contraire. Car, lorsqu'une de ces deux parties est en bon
état, il en doit nécessairement être de même de l'autre. Non que cela soit
vrai de ces deux parties sans distinction ; mais seulement de l'une
des deux. Car, dans l'agrégation de la partie la moins importante,
avec celle qui l'est le plus, du maintien en bon état de celle-ci résulte
celui de l'autre. Pensez-vous que l'homme qui est en pleine santé du côté
de l'âme, tienne aucun compte d'une douleur qui lui survient, d'une
blessure qu'il reçoit, ou de tout autre mal corporel? Non, par Jupiter !
voilà la médecine à laquelle il faut s'attacher, et qu'il faut mettre à
l'épreuve. Voilà le genre de santé qu'il faut se donner, et dont on doit
être avide. Il ne tardera pas à rendre le corps inaccessible à toute
douleur ; ou du moins il lui fera mépriser celle dont il subira l'atteinte.
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