HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XXXV

Chapitre 3

  Chapitre 3

[35,3] Τῷ μὲν Λυκίῳ Γλαύκῳ χρυσὸν δόντι καὶ λαβόντι χαλκόν, καὶ ἑκατόμβοι´ ἐννεαβοίων ἀλλαξαμένῳ ὀνειδίζει Ὅμηρος· εἰ δὲ παρωσάμενοι τὴν τούτων ἀξίαν τῇ γνώμῃ τὰς ἀντιδόσεις διεμετροῦντο, ἦν ἂν δήπου τὸ χρῆμα ἰσόρροπον. Νῦν δὲ καπηλείας πάντα μεστά, καὶ ἐμπορίας, καὶ συμβολαίων πικρῶν, ἀγοραίων τὲ καὶ θαλαττίων καὶ ἠπειρωτικῶν, ξενικῶν τε καὶ ἀστικῶν, καὶ ἐπιχωρίων καὶ διαποντίων, ἄνω καὶ κάτω στρεφομένης τῆς γῆς καὶ τῆς θαλάττης, τὰ ἀθήρατα ἐκθηρωμένων, καὶ τὰ ἀφανῆ μεταλλευόντων, καὶ τὰ πόρρω διωκόντων, καὶ τὰ σπάνια ποριζομένων, καὶ θησαυροὺς κατορυττόντων, καὶ κατώρυχας ἐμπιμπλάντων, καὶ ταμεῖα σωρευόντων. Τὸ δὲ τούτων αἴτιον ἀπιστία φιλίας, καὶ πλεονεξίας ἔρως, καὶ ἀπορίας δέος, καὶ μοχθηρίας ἔθος, καὶ ἡδονῆς πόθος· ὑφ´ ὧν τὸ φιλεῖν ἐλαυνόμενον, καὶ κατορυττόμενον, καὶ βαπτιζόμενον, μόγις που σώζει ἀμαυρὰ ἴχνη καὶ ἀσθενῆ· καὶ τὸ κοινότατον καὶ ἀταμίευτον καὶ ἀφθονώτατον, διὰ τὴν τῶν χρωμένων σπάνιν, εἴ που καὶ γένοιτο τῆς Ἑλλάδος τῆς βαρβάρου γῆς, ᾄδεται τοῦτο, καὶ μύθου σχῆμα ἔχει, καὶ ἀπιστεῖται αὐτοῦ ἀκρίβεια. Καὶ μάλα εἰκότως. [35,3] III. Homère reproche à Glaucus, le Lydien, d'avoir donné de l'or pour de l'airain, d'avoir échangé une armure qui valait cent pièces de bétail contre une autre qui n'en valait que neuf. Or si, écartant la valeur intrinsèque des deux objets échangés, ils n'étaient appréciés que sous le rapport de l'affection, les deux valeurs seraient en parfait équilibre. Mais maintenant tout est plein de magasins et de boutiques. On ne voit que ventes et emplettes ; que denrées de terre et de mer, domestiques ou foraines, indigènes ou étrangères. On tourmente de toutes les manières les flots et le continent. On va à la chasse des animaux les plus difficiles à prendre, à la recherche de ce qui est le plus dérobé à nos yeux ; on importe les produits des plus lointains climats ; on étale les choses les plus rares ; on creuse la terre pour y cacher ses richesses ; on remplit d'or et d'argent les creux qu'on a faits ; on entasse coffres forts sur coffres forts. La cause de tout cela est dans la défiance où l'on est de la philanthropie; dans la passion de l'avarice, dans la crainte du besoin, dans l'habitude de la méchanceté, dans l'amour de la volupté. D'où il résulte que les sentiments affectueux, éconduits, éliminés, étouffés, conservent à peine quelques faibles, quelques imperceptibles vestiges. Et ces sentiments qui devraient être les plus communs, les plus universels, les plus répandus, le nombre de ceux qui les éprouvent est si peu de chose, que, si l'on dit qu'ils ont existé jadis, soit dans la Grèce, soit chez les Barbares, on n'ajoute aucune foi à ce qui en est raconté : on le regarde comme une fiction poétique : on le met au nombre des fables, et ce n'est pas sans raison.


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Dernière mise à jour : 10/01/2008