[34,3] Τοῦτό τοι καὶ περὶ τὸν βίον Ὅμηρος ᾐνίξατο·
δοιοὶ γάρ τε πίθοι κατακείαται ἐν Διὸς οὔδει,
φησίν· ὁ μὲν πλήρης κακῶν, ἀγαθῶν ἀνεπίμικτος· ὁ
δὲ ἐξ ἀμφοῖν κεκραμένος (τρίτον γὰρ πίθον οὐδαμοῦ
ἐν Διὸς εἷναι λέγει, ἀγαθῶν ἀκηράτων). Νέμει δὲ
Ζεὺς τῷ τῶν ἀνθρώπων γένει, κατὰ τὴν Ὁμήρου ᾠδήν,
ἐκ τοῖν πίθοιν τούτοιν ἀρυτόμενος· ἐκ μὲν τοῦ, κακῶν
ἀενάων ῥεῦμα ἰσχυρὸν καὶ βίαιον, μεστὸν ἐρίδων καὶ
ἐρινύων, καὶ πτοίας καὶ φόβου, καὶ ἄλλων μυρίων
δυσαντήτων τὲ καὶ ἀκράτων κακῶν· ἐκ δὲ τοῦ νέμει,
ὡς μὲν ἂν Ὅμηρος εἴποι, ῥεῦμα μικτὸν ἀγαθῶν καὶ
κακῶν· ἐγὼ δὲ ὁρῷ μὲν τὴν μῖξιν, καὶ πείθομαι τῷ
λόγῳ, εὐφημότερον δὲ ὀνομάζειν θέλω τὴν βελτίω παρὰ
Διὸς νομήν· ἔχει γὰρ δὴ ὧδε.
| [34,3] III. Homère nous offre cet emblème de la vie humaine. «Il est, dit-il, dans le palais
de Jupiter deux tonneaux l'un plein de maux, sans aucun mélange de biens ;
l'autre, mêlé de biens et de maux.» Mais nulle part il ne parle d'un troisième tonneau
qui ne soit rempli que de biens. Jupiter, selon Homère, puise dans ces deux tonneaux
ce qu'il doit distribuer au genre humain. Il fait sortir, de l'un, une source non
interrompue de maux cruels et violents, de querelles, de fureurs, d'angoisses, de
craintes, et la multitude des autres fléaux de ce genre qu'il est impossible d'éviter, et
dont rien ne tempère l'amertume. De l'autre, pour parler le langage d'Homère, il fait
sortir un mélange de biens et de maux. A la bonne heure, j'admets ce mélange.
J'applaudis à cette opinion. Mais je veux présenter, sous une dénomination plus noble
et plus relevée, cette dispensation du maître des Dieux, qui me paraît la plus
raisonnable. Voici de quelle manière.
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