HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XXIV

Chapitre 2

  Chapitre 2

[24,2] Οὑτωσὶ δὲ θεασώμεθα. Τῶν ἀνθρώπων οἱ μὲν δίκαιοι, οἱ δὲ ἄδικοί εἰσιν. Πολεμοῦσιν δέ, ἆρα οἱ δίκαιοι τοῖς δικαίοις; οὐδαμῶς· ἴσοι γὰρ ταῖς γνώμαις ὄντες, τί ἂν τοῦ πολεμεῖν δέοιντο; Πολεμοῦσιν οὖν οἱ ἄδικοι τοῖς δικαίοις, τοῖς ὁμοίοις· ἄνισοι γὰρ καὶ πρὸς ἀλλήλους, καὶ πρὸς τοὺς δικαίους. Πολεμοῦσιν δὲ καὶ ἀσθενεῖς, ὀρεγόμενοι τοῦ ἴσου· οἱ δὲ ἰσχυροί, τοῦ πλέονος. Εἶεν. Τρία ταυτὶ συστήματα ἡμῖν πεφώρακεν λόγος· ὧν τὸ μὲν ἐκεχειρίαν ἀεὶ πρὸς ἑαυτὸ καὶ σπονδὰς ἄγει, τὸ δίκαιον· τοῖν δὲ ἄλλοιν πολεμεῖ ἑκάτερον, τὸ μὲν αὐτὸ αὑτῷ, τὸ δὲ τῷ δικαίῳ. Φαίνεται τοίνυν πόλεμος τοῖς μὲν δικαίοις ἀναγκαῖος ὤν, τοῖς δὲ ἀδίκοις ἑκούσιος. Καὶ περὶ μὲν τῶν ἀδίκων τί χρὴ σκοπεῖν; οὐ γὰρ δέος, μή τις αὐτοῖς προσθῇ ἐπαίνου μοῖραν. Ἐπεὶ δὲ οἱ δίκαιοι οὐ βουλήσει πολεμοῦσιν, ἀλλὰ ἀνάγκῃ, σωφρονίζοντες τὸ ἄδικον πᾶν, ὥσπερ Ἡρακλῆς, ἐπιόντας ἀμυνόμενοι, ὡς τοὺς Μήδους οἱ Ἕλληνες, πότερα δέξοιντο ἂν οἱ αὐτοὶ οὗτοι, ἀπηλλαγμένοι τῆς τοῦ πολεμεῖν ἀνάγκης, ἀφῃρῆσθαι καὶ τὴν ἐν ὅπλοις ἀρετήν, σὺν τῷ ἀβουλήτῳ τῆς χρείας τὸ ἀναγκαῖον τῆς ἀρετῆς ἔχειν; ἐγὼ μὲν οἶμαι θάτερον, τὸ πρότερον. Καὶ γὰρ οἱ ἰατροί, εἴπερ δίκαιοι εἶεν καὶ φιλάνθρωποι, εὔξαιντο ἂν ἀπολωλέναι τὴν τέχνην σὺν ταῖς νόσοις. [24,2] II. Voici le point de vue sous lequel nous allons envisager cette nécessité. Les hommes sont les uns bons, les autres méchants. Or, les bons se font-ils la guerre entre eux? Nullement. Ayant les mêmes principes et les mêmes intentions, où serait pour eux le besoin de se faire la guerre? Mais les méchants font la guerre, et aux gens de bien, et aux méchants qui leur ressemblent. Car ils n'ont ni les principes, ni les intentions des gens-de-bien; et, entre eux-mêmes, ils ne s'accordent pas sur ce point. Les plus faibles d'entre eux se mettent en état de guerre, pour s'élever au niveau des autres, et les plus forts, dans la vue de prédominer. C'est fort bien. Voilà donc trois classes d'individus bien distinctes, dont l'une, celle des gens de bien, est toujours en bonne intelligence en paix avec elle-même. Les deux autres sont en état de guerre, tantôt l'une contre l'autre, tantôt contre la classe des gens de bien. D'où il paraît que la guerre est une affaire de nécessité pour les gens de bien, et de spontanéité pour les méchants. Mais pourquoi nous occuper des méchants? Nous n'avons pas à craindre que personne leur fasse l'honneur de les louer. Puis donc que les gens de bien ne se mettent point en état de guerre, de leur gré, mais parce que la nécessité les y force; et que, semblables à Hercule, ils contraignent tous les méchants à respecter les règles de la justice, ou qu'ils les traitent, s'ils en sont attaqués, comme les Grecs traitèrent les Mèdes; que préféreraient-ils, ou d'être délivrés de cette nécessité de combattre, et de perdre en même temps le talent de faire usage de leurs armes, ou bien de rester dans la nécessité de s'en servir sans en avoir l'intention? Quant à moi, je pense que de ces deux choses, ils préféreraient la première. Car les médecins, s'ils avaient de la probité et de la philanthropie, feraient des vœux pour l'abolition de leur art, si cette abolition devait entraîner celle de toutes les maladies.


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Dernière mise à jour : 25/04/2008