HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XXI

Chapitre 4

  Chapitre 4

[21,4] Εἶεν. ἔρως ἡμῖν κάλλους ἦν ἔρως· δὲ ἐρῶν ἄλλού του, καὶ μὴ κάλλους, ἡδονῆς ἐρᾷ. Ἀφαιρῶμεν δέ, εἰ βούλει, τοὔνομα, καὶ ἐπιθυμεῖν λέγωμεν τοῦτον, ἀλλ´ οὐκ ἐρᾶν, ἵνα μὴ τῇ περὶ τὴν φωνὴν παρανομίᾳ πρᾶγμα ὑπαλλάξαντες λάθωμεν, ἀλλ´ οὐ τοὔνομα μόνον. Ἔστω τοίνυν ἔρως μὲν κάλλους, ἐπιθυμία δὲ ἡδονῆς. τοίνυν κάλλους ἐρῶν ἆρα οὐκ ἐπιθυμεῖ αὐτοῦ; καὶ μάλα. Σχολῇ γὰρ ἂν εἴη τι ἄλλο ἔρως, εἰ μὴ ὄρεξίς τις. Παραιτοῦμαι δὲ τοὺς σοφοὺς τῆς τῶν ὀνομάτων θήρας, εἰ τὸ αὐτὸ νῦν μὲν ὄρεξιν, νῦν δὲ ἐπιθυμίαν καλῶ· ἐγὼ γάρ τοι τά τε ἄλλα, καὶ ἐν τῇ τῶν ὀνομάτων ἐλευθερίᾳ πείθομαι Πλάτωνι. Ἔστω δέ, εἰ βούλονται, ὄρεξις, καὶ μὴ ἐπιθυμία ἔρως. Διῃρήσθω δὲ τῇδε· ἐὰν μὲν ἐπὶ τὸ καλὸν φαινόμενον ψυχὴ ἄξῃ, ἔρως καλείσθω τοῦτο, οὐκ ἐπιθυμία· ἐὰν δὲ μή, ἐπιθυμία καλείσθω τοῦτο, οὐκ ἔρως. Τί οὖν, εἰ ἀκόλαστος σοφιστὴς, τῇ τοῦ φαινομένου προσθήκῃ χρώμενος, τὸ ἡδὺ τοῦτο φῇ φαντάζεσθαι αὐτῷ καλὸν ἐρᾶν; Καὶ τούτῳ συγχωρήσομεν; Καὶ πάλιν αὖ, εἴ τις ἀποβλέψας εἰς τοὺς τῷ ὄντι ἐραστὰς τοὺς πρὸς τὸ καλὸν ὡρμημένους, καὶ θεασάμενος τὸ ἐν τῇ ὀρέξει τοῦ κάλλους ἡδύ, διὰ τὴν ἐπιμιξίαν τῆς ἡδονῆς ἐπιθυμεῖν καὶ τούτους φῇ, ἀλλ´ οὐκ ἐρᾶν· πῇ ἂν ταῦτα ἡμῖν διακριθείη; Εἰ γὰρ τά τε ἡδέα φαντάζεται καλά, τά τε καλὰ ἀνακέκραται ἡδοναῖς, κίνδυνος οὕτω καὶ τὴν ἐπιθυμίαν τῷ ἔρωτι ἐπιμιχθῆναι. Βούλει τοίνυν τοῦ μὲν καλοῦ ἀφαιροῦμεν τὸ φαινόμενον, ἵνα μήποτε λάθῃ σχηματισαμένη πρὸς αὐτὸ ἡδονή· τῆς δὲ ἡδονῆς οὐκ ἔτι; Τὸ μὲν γὰρ καλόν, τίμιον ὄν, κατὰ τὴν αὑτοῦ φύσιν εἶναι δεῖ καλόν, ἵνα καὶ ἐράσμιον · τῇ δὲ ἡδονῇ ἀπόχρη φαίνεσθαι, καὶ μὴ οὔσῃ· τῇ γὰρ τοῦ πεπονθότος εὐφροσύνῃ λαμβάνουσα τὴν σύστασιν, οὐ τῇ αὑτῆς φύσει, ἱκανῶς ἕξει, ἐὰν τὸ δοκεῖν ὑπάρχῃ, αὐτῇ καὶ μὴ οὔσῃ. [21,4] IV. L'amour du Beau est donc, à nos yeux, vraiment de l'amour ; et aimer toute autre chose que le Beau, c'est aimer la volupté. Faisons disparaitre, si vous voulez, ce mot d'amour, et appelons cela désirer, et non aimer, de peur que, par l'inconvenance de l'expression, nous ne changions, sans nous en apercevoir, non seulement le mot, mais la chose. Que l’amour soit donc pour le Beau, et le désir pour la volupté. Mais celui qui aime le Beau, ne le désirera-t-il pas? Beaucoup : car, que serait l’amour y si ce n'était un désir, un appétit? Si je donne à la même chose, tantôt le nom de désir, tantôt le nom d’appétit, j'en demande pardon aux puristes. Car, entre autres choses, j'imite l'exemple de Platon, en ce qui concerne l'indépendance et la liberté des termes. L’amour sera donc, si l'on veut, un appétit, et non point un désir, et nous déterminerons ainsi la nuance entre ces deux expressions. Lorsque l'âme se portera vers un objet qui lui paraît beau, ce sera amour, et non point désir; et lorsqu'elle se portera vers un objet qui ne lui paraîtra, pas beau, ce sera désir, et non point amour. Quoi donc! si un homme sans mœurs, imitant les sophistes, et ajoutant à un de ces objets qui ne sont qu'agréables une spécieuse apparence, disait que cet objet lui paraît beau, accorderions-nous que cet homme eût de l'amour? Et, d'un autre côté, en considérant ceux, qui ont vraiment de l’amour, ceux qui se portent vers le Beau, si nous apercevons un objet agréable au travers de cet appétit pour le Beau, et que la volupté vienne s'y mêler, appellerons-nous cela désir, et non point amour? Comment déterminerons-nous, ici, ces différences? Car, si les choses propres à la volupté prennent l'apparence du Beau, et que les choses qui appartiennent au Beau souffrent le mélange de la volupté, il est à craindre, sur ce pied-là, que nous ne puissions pas distinguer le désir de l’amour. Voulez-vous donc que nous séparions du Beau ce qui n'en a que l'apparence ; afin que les choses qui appartiennent à la volupté ne puissent plus nous en imposer sous ses dehors, et que nous laissions intacte cette dernière. Car ce qui appartient au Beau, étant digne d'être estimé et recherché par sa nature, doit être Beau pour être aimable. Quant aux choses qui appartiennent à la volupté, il leur suffit d'en avoir l'apparence sans réalité. Car toute leur consistance ayant son fondement dans la satisfaction de celui qui en jouit, et non dans leur propre essence, c'est assez pour elles de paraître ce qu'elles ne sont pas en effet.


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Dernière mise à jour : 24/04/2008