HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XXI

Chapitre 3

  Chapitre 3

[21,3] Τί κωλύει, εἰ δεῖ καὶ ἡμᾶς ἀναμαχέσασθαι τήμερον, κατὰ τὸν Ἀνακρέοντα ἐκεῖνον δοῦναι δίκην τῷ ἔρωτι αὐτοὺς ἑκόντας γλώττης ἀδίκου; τὸ φάναι, ὅτι ἔρως ἐπὶ μοιχείαν ἀνάπτει, ὥσπερ τὸν Ἀλέξανδρον, ἐπὶ παρανομίαν, ὡς τὸν Ξέρξην, ἐπὶ ὕβριν, ὡς Κριτόβουλον, καὶ ἀνατιθέναι θεῷ πρᾶγμα ἄθεον, πῶς οὐ πλημμελές; οὑτωσὶ δὲ αὐτὸ θεασώμεθα. ἔρως ἄλλού του ἔρως, κάλλους ἐστίν; οὐδαμῶς. Σχολῇ γὰρ ἂν εἴη ἔρως, εἰ μὴ κάλλους εἴη. Ὁπόταν λέγωμεν ἐρᾶν χρημάτων Δαρεῖον, Ξέρξην τῆς Ἑλλήνων γῆς, Κλέαρχον πολέμου, Ἀγησίλαον τιμῆς, Κριτίαν τυραννίδος, Ἀλκιβιάδην Σικελίας, καὶ Γύλιππον χρυσίου, ἆρα κάλλος τὶ ὁρῶντες ἐμφαινόμενον, τὴν πρὸς αὐτὸ ἐπαγωγὴν ἔρωτα ἐπονομάζοντες, ἕκαστον τούτων ἐρᾶν φαμέν, τὸν μὲν τοῦδε, τὸν δὲ τοῦδε, ἄλλον ἄλλου; πολλοῦ γε καὶ δεῖ. γὰρ ἂν τὰ αἴσχιστα τῶν ἐν ἀνθρώποις πραγμάτων τῷ μὴ προσήκοντι ὀνόματι ἐπικοσμοῦντες πλημμελοῖμεν ἂν εἰς τὸ ἀληθὲς αὐτό. Ποῦ γὰρ ἐν χρήμασιν κάλλος, τῷ πάντων πραγμάτωνκαλλίστῳ;‘ ἐν πολέμῳ, τῷ πάντων ἀβεβαιοτάτῳ; ἐν τυραννίδι, τῷ πάντων ἀγριωτάτῳ; ἐν χρυσῷ, τῷ πάντων γαυροτάτῳ; Σικελίαν δὲ εἴ μοι λέγοις, τὴν Ἑλλήνων γῆν, ἐλπίδας λέγεις ἡδονῶν, κάλλος δὲ οὐδαμοῦ· εἰ δέ μοι, νὴ Δία, τὴν Αἰγυπτίων γῆν λέγοις τὴν τὰς πυραμίδας ἔχουσαν τὰς μεγάλας, καὶ τὸν πολὺν ποταμόν, 〈οὐδὲ ταύτην λέγεις ἔχουσαν τὸ καλόν〉, οὐδὲ Βαβυλῶνα αὐτὴν τὴν εὐτειχοτάτην, οὐδὲ Μηδίαν τὴν εὐιπποτάτην, οὐδὲ τὴν Φρυγῶν γῆν τὴν εὐβοτωτάτην, οὐδὲ Σάρδεις τὰς εὐχρυσοτάτας. Ἕκαστον γὰρ τούτων τοσούτου δεῖ εἶναι καλόν, ὅσουπερ καὶ ἡδύ· μᾶλλον μὲν ἡδὺ τῷ δυναμένῳ πορίσασθαι ἐξ αὐτοῦ ἡδονήν, καλὸν τῷ μὴ δυναμένῳ ἐξ αὐτοῦ ὄνασθαι· οὐδὲν γὰρ καλὸν ἐπιβλαβές, οὐδὲ {εἰς} σφαλερόν, οὐδὲ εἰς μοχθηρίαν συντελοῦν, οὐδὲ εἰς δυστυχίαν ἄγον, οὐδὲ εἰς συμφορὰν χειραγωγοῦν, οὐδὲ εἰς μετάγνωσιν τελευτῶν. [21,3] III. Qui nous empêche d'expier, à l'instar d'Anacréon, et spontanément, le mal que nous avons dit de l'Amour? Car, avoir montré qu'il commet l'adultère, comme dans l'exemple de Paris, qu'il viole les lois de la consanguinité, comme dans l'exemple de Xerxès, qu'il méconnaît celle des sexes, comme dans l'exemple de Critobule, attribuer à un Dieu des actions impies, comment ne serions-nous pas coupables? Considérons donc notre sujet sous ce point de vue. L'Amour s'applique-t-il à toute autre chose qu'à la beauté? Non ; car il n'y aurait rien moins que de l'amour, s'il n'y avait point de beauté. Lors donc que nous disons que Darius aime l'argent, que Xerxès aime les contrées de la Grèce, que Cléarque aime la guerre, qu'Agésilas aime les hommes, que Critias aime la tyrannie, qu'Alcibiade aime la Sicile, que Gylippus aime l'or, et cela par l'effet d'une séduction résultante de l'aspect d'une beauté qui n'existe qu'en apparence, appellerons-nous amour l'impulsion qui les porte chacun vers son objet? Dirons-nous que chacun d'eux aime, l'un une chose, et l'autre une autre? A Dieu ne plaise. Ce serait outrager la vérité, que de parer les plus honteuses des actions humaines d'un nom qui ne leur convient pas. Et comment le Beau pourrait-il exister dans les richesses, la chose du monde la pire de toutes ; dans la guerre, la chose du monde la plus sujette aux vicissitudes; dans la tyrannie, la chose du monde la plus atroce ; dans les trésors, la chose du monde qui inspire le plus d'insolence? Si vous me parlez de la Sicile, ou des contrées de la Grèce ; eh bien! vous me parlez de plaisirs en perspective, mais point du tout du Beau. Vous ne gagneriez même rien à me parler de l'Egypte, si célèbre par la majesté de ses pyramides, et par son grand fleuve; de Babylone, si renommée par ses murailles; de la Médie, si vantée par ses chevaux; de la Phrygie, si connue par ses pâturages; de la ville de Sardes, si fameuse par son opulence. Tant s'en faut que ces choses soient réellement belles, qu'elles ne sont pas même agréables. Néanmoins elles devraient être plutôt rangées parmi les choses de cette dernière classe, parce qu'on peut en retirer du plaisir, que parmi les choses belles, parce, qu'il est impossible d'en recueillir aucun avantage solide. Car rien de ce qui est beau ne peut, ni être nuisible, ni être sujet aux vicissitudes, ni aider à la méchanceté, ni mener à la misère, ni se terminer par le repentir. A la bonne heure.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 24/04/2008