[20,4] Καὶ μὴν τῆς ψυχῆς δίχα νενεμημένης, ὡς ὁ Πλάτωνος
φησὶν λόγος, ἧς τῷ μὲν τῶν μερῶν ὄνομα λόγος, τῷ
δὲ πάθος, ἀνάγκη τὸν ἔρωτα, εἰ μὲν κακία εἴη, πάθος
τι εἶναι ἔρημον λόγου· εἰ δέ τι τῶν καλῶν, δυοῖν
θἄτερον, ἢ κατὰ τὸν λόγον τετάχθαι πάθους ἀπηλλαγμένον,
ἢ κατὰ τὸ πάθος λόγῳ συμπεπλεγμένον. Καὶ
εἰ μὲν ὁ ἔρως φιλίας ἐστὶν ὁρμή, καὶ ὄρεξις τοῦ ὁμοίου
πρὸς τὸ ὅμοιον ἄττοντος φύσει, καὶ ἀνακραθῆναι αὐτῷ
ὀρεγομένου (πάθος ἂν εἴη τοῦτο, οὐ λόγος), δεῖ προστεθῆναι
τῷ πάθει τούτῳ ἐπιστάτην λόγον, ἵνα ἀρετὴ
γένηται, καὶ μὴ νόσος. Καθάπερ γὰρ ἐπὶ τῆς τῶν
σωμάτων κράσεως καὶ ἡ ὑγεία πάθος τί ἐστιν ὑγρῶν
καὶ ξηρῶν καὶ ψυχρῶν καὶ θερμῶν δυνάμεων, ἢ ὑπὸ
τέχνης συγκραθεισῶν καλῶς, ἢ ὑπὸ φύσεως ἁρμοσθεισῶν
τεχνικῶς· ἂν δὲ ἀφέλῃς τῆς φύσεως ἢ τῆς τέχνης,
τὸ μὲν πάθος συνετάραξας, τὴν δὲ ὑγείαν ἐξήλασας·
οὕτως ἀμέλει καὶ ἐπὶ τοῦ ἔρωτος τὸ πάθος μὲν ὁμοίως
ἐστίν, κἂν ἔχῃ λόγον· ἐὰν δὲ ἀφέλῃς τὸν λόγον, ἐπετάραξας
αὐτοῦ τὴν συμμετρίαν, καὶ νόσον ἐποίησας τὸ πᾶν.
| [20,4] IV. Ne devons-nous donc pas juger de l'amour d'après ces principes, et le
regarder comme le nom commun d'une chose placée entre le vice et la vertu;
exposée aux impressions de l'un et de l'autre; modifiée par l'un ou par
l'autre, selon qu'elle s'identifie avec l'un des deux ; et recevant
définitivement une dénomination relative aux affections qui en sont le
résultat. Car, l'âme étant, ainsi que l'enseigne Platon, divisée en deux
parties, dont l'une s'appelle la raison, et l'autre la passion, il est
nécessaire que l'amour, joint au vice, soit une passion destituée de
raison. Si, au contraire, il est joint à la vertu, de deux choses l'une,
ou bien, affranchi de l'empire de la passion, il n'est subordonné qu'à la
raison ; ou bien, la passion et la raison le constituent également. Si
l'amour est l'impulsion de la Nature, l'appétit du semblable qui tend
à s'unir à son semblable, et qui désire d'avoir commerce avec lui, là est
la passion, et non la raison ; et à cette passion, il faut lui donner la
raison pour régulatrice, afin que la vertu s'y joigne, et qu'elle ne
dégénère point en maladie. Car, de même que, dans l'organisation animale,
la santé consiste dans les affections du sec et de l'humide, du froid et
du chaud, maintenues en harmonie, et dans un salutaire équilibre, ou par
le secours de l'art, ou par la Nature ; de manière qu'en ôtant la Nature
et l'art, on dissout la combinaison et l'on détruit la santé : de même
l'amour, uni à la raison, ne laisse pas d'être une passion. Mais, si vous
ôtez la raison, vous dérangez toute la symétrie; vous n'en faites plus
qu'une maladie.
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