HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XVII

Chapitre 3

  Chapitre 3

[17,3] Οὕτω τοίνυν ἐχόντων τούτων, μεταβάντες αὖ περὶ Ὁμήρου σκοποῦμεν ἀδεκάστως μάλα, οὔθ´ ὅστις Πλάτωνι χαίρει ἀτιμάζων Ὅμηρον, οὔθ´ ὅστις Ὅμηρον θαυμάζει μεμφόμενος Πλάτωνι· οὐ γὰρ διακεκλήρωται οὐδὲ ἀπέσχισται ἑκάτερον θἀτέρου· ἀλλ´ ἔξεστίν που καὶ τὰ Πλάτωνος τιμᾶν, καὶ θαυμάζειν Ὅμηρον· ἔξεστιν δὲ ὧδε. Πόλιν οἰκίζει Πλάτων τῷ λόγῳ, οὐ Κρητικήν, οὐδὲ Δωρικήν, οὐδὲ Πελοποννησίαν, οὐδὲ Σικελικήν, οὐδὲ, μὰ Δί´, Ἀττικήν· γὰρ ἂν τοιαύτην οἰκίζων πόλιν, μὴ ὅτι Ὁμήρου ἂν ἐδεήθη μόνου, ἀλλὰ καὶ πρὸ Ὁμήρου Ἡσιόδου καὶ Ὀρφέως, καὶ εἴ τις ἄλλη παλαιὰ μοῦσα ποιητικὴ κατεπᾴδειν ἱκανὴ τὰς τῶν νέων ψυχὰς καὶ δημαγωγεῖν, καὶ ἡδονῇ συνήθει ἀνακιρνάναι πράως ἀληθεῖς λόγους· ἀλλ´ ἔστιν αὐτῷ ξυνοίκησις καὶ πολιτεία γιγνομένη λόγῳ, κατὰ τὸ ἀκριβέστατον μᾶλλον χρειωδέστατον· ὅνπερ τρόπον καὶ τοῖς τὰ ἀγάλματα τούτοις διαπλάττουσιν, οἳ παντὸς παρ´ ἑκάστου καλὸν συναγαγόντες, κατὰ τὴν τέχνην ἐκ διαφόρων σωμάτων ἀθροίσαντες εἰς μίμησιν μίαν, κάλλος ἓν ὑγιὲς καὶ ἄρτιον καὶ ἡρμοσμένον αὐτὸ αὑτῷ ἐξειργάσαντο· καὶ οὐκ ἂν εὗρες σῶμα ἀκριβὲς κατὰ ἀλήθειαν ἀγάλματι ὅμοιον· ὀρέγονται μὲν γὰρ αἱ τέχναι τοῦ καλίστου· αἱ δὲ ἐν ποσὶν ὁμιλίαι καὶ χρεῖαι ἀπολείπονται τῶν τεχνῶν. Οἶμαι δέ, εἰ καί τις ἦν ἐν ἀνθρώποις δύναμις πλαστικὴ σωμάτων σαρκίνων, ξυμφορήσαντες ἂν οἱ δημιουργοὶ τὰς δυνάμεις ξυμμέτρως γῆς καὶ πυρός, καὶ τῶν ὅσα τούτοις ἁρμοσθέντα τὲ καὶ ὁμολογήσαντα συνίστησιν τὴν σωμάτων φύσιν, ἀπέφηναν, ὥστε εἰκός, ἂν σῶμα ἀδεὲς φαρμάκου καὶ μαγγανευμάτων καὶ διαιτημάτων ἰατρικῶν. Εἰ οὖν τις ἐκείνων τινὸς τῶν δημιουργῶν ἀκούσας νομοθετοῦντος τοῖς ὑπ´ αὐτοῦ πλασθεῖσιν τῷ λόγῳ, ὅτι ἄρα δεήσονται οὐδὲ Ἱπποκράτους ἰωμένου σφᾶς, ἀλλὰ χρὴ στέψαντας ἐρίῳ τὸν ἄνδρα καὶ χρίσαντας μύρῳ ἀποπέμπειν, παρ´ ἄλλου εὐδοκιμήσοντα, ἐκεῖ ὅπου τὴν τέχνην παρακαλεῖ νόσος, κᾆτα ἀγανακτοίη πρὸς αὐτόν, ὡς ἀτιμάζοντα τὴν Ἀσκληπιοῦ καὶ τὴν Ἀσκληπιάδων τέχνην, ἆρα οὐ καταγέλαστος ἂν γίγνοιτο, αἰτίαν προσφέρων τῷ μὴ κατὰ ἀτιμίαν παραιτουμένῳ ἰατρικήν, ἀλλὰ μήτε κατὰ χρείαν δεομένῳ αὐτῆς, μήτε καθ´ ἡδονὴν ἀσπαζομένῳ; [17,3] III. Ces préliminaires ainsi posés, examinons, avec la plus sévère impartialité, notre question touchant Homère. Que la prédilection pour le philosophe ne nous rende pas injustes envers le poète ; et que l'admiration pour le poète ne nous fasse pas accuser le philosophe. Car les voix n'ont point été prises; la prééminence n'est point décidée entre eux deux ; et l'on peut, à la fois, honorer et admirer Platon et Homère. Voici le moyen de concilier ces deux choses. Platon organise théoriquement une République, non pas à l'instar de celle de la Crète, de celle de la Doride, de celle du Péloponnèse, de celle de la Sicile, pas même de celle des Athéniens. S'il suivait le plan de quelqu'une de ces Républiques, non seulement il aurait besoin d'Homère, mais encore d'Hésiode, d'Orphée, et des autres poètes de l'Antiquité, propres à attacher, à intéresser la jeunesse par le charme des illusions, et accoutumés à faire un agréable mélange du langage de la vérité et des douceurs de la volupté. Mais sa République, sa Politie, est toute en spéculation. Elle est plutôt destinée à être parfaite (dans son type) qu'à être accommodée à l'usage des hommes. C'est ainsi que, parmi les Statuaires, il en est qui, rassemblant toutes les beautés éparses en divers corps, et les réunissant avec art dans un objet unique d'imitation, en forment un Beau, vrai, parfait, et en complète harmonie avec lui-même ; de manière qu'on ne trouverait point, dans la Nature, un corps d'homme d'une semblable beauté. Car les arts tendent au Beau suprême; au lieu que les choses ordinaires et communes sont éloignées de la perfection qu'elles reçoivent de la main des arts. Si les hommes avaient le secret de composer des corps humains, je pense que ceux qui le posséderaient, en réunissant tous les éléments organiques, dont la symétrique combinaison les constitue, auraient probablement soin de les composer de manière que l'individu qui serait leur ouvrage n'eût aucun besoin des remèdes, des traitements, du régime des médecins. Si donc quelqu'un de ces architectes entendait annoncer à ces individus par lui théoriquement organisés, qu'ils n'auraient plus besoin d'Hippocrate pour les guérir ; mais qu'après l'avoir couronné de laine et parfumé, ils pouvaient reconduire, et l'envoyer chez ceux dont les maladies donneraient de la réputation à son art ; et que néanmoins il se fâchât contre l'auteur d'un pareil avis, sous prétexte qu'il manquait de respect à Esculape, et à l'art que professent ses disciples; ne se couvrirait-il point de ridicule, en regardant comme un crime qu'on dédaignât la médecine, mon par mépris pour elle, mais comme incapable de procurer ni utilité ni plaisir ?


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 18/04/2008