HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XVI

Chapitre 4

  Chapitre 4

[16,4] Ταῦτα λέγοντος καὶ ἀπολογιζομένου τοῦ Ἀναξαγόρου, γελάσονται, ὡς τὸ εἰκός, οἱ Κλαζομένιοι· οὐ γὰρ δὴ πιθανώτερός γε δόξει εἶναι τῆς γραφῆς, ἀληθῆ δὲ οὐδὲν ἧττον αὐτῷ λελέξεται, κἂν ἐκεῖνοι καταψηφίσωνται. Εἰ δέ που τὶς οἷος δικαστοῦ χώραν ἔχειν μὴ κυάμῳ λαχόντος, ἀλλ´ ᾗπερ δεῖ χειροτονίᾳ δικαστοῦ μόνῃ, αὐτῷ τῷ εἰδέναι, πρὸς τοῦτον οὐχ ὡς ἀδικῶν, οὐδ´ ὡς φεύγων γραφήν, ἀπολογιεῖται, εἴτε Ἀναξαγόρας ἐν Κλαζομεναῖς, εἴτε ἐν Ἐφέσῳ Ἡράκλειτος, εἴτε ἐν Σάμῳ Πυθαγόρας, εἴτε ἐν Ἀβδήροις Δημόκριτος, εἴτε ἐν Κολοφῶνι Ξενοφάνης, εἴτε ἐν Ἐλαίᾳ Παρμενίδης, εἴτε ἐν Ἀπολλωνίᾳ Διογένης, εἴτέ τις ἄλλος τῶν δαιμονίων ἐκείνων ἀνδρῶν· ἀλλ´ ἐξ ἰσοτιμίας οὑτωσὶ πείθων καὶ διαλεγόμενος, συνετὰ συνετοῖς λέγων, καὶ πιστὰ πιστοῖς, καὶ ἔνθεα ἐνθέοις· ὅτι τῇ τοῦ ἀνθρώπου ψυχῇ ἔνειμεν θεὸς δυνάμεις τρεῖς καὶ χώρας καὶ φύσεις, ὥσπέρ τινα ἀθροίζων ξυνοίκησιν πόλεως· ἧς τὸ μὲν ἄρχον καὶ προβουλευόμενον εἰς ἀκρόπολιν ἀναγαγών, ἱδρύσας αὐτοῦ, πλέον οὐδὲν αὐτῷ προσέταξεν λογισμοῦ· τὸ δ´ ἀκμάζον, καὶ πράττειν δεινόν, καὶ τελεσιουργεῖν ἱκανὸν τὰ βουλευθέντα, συνῆψέν τε καὶ ξυνεκέρασεν δι´ ὑπηρεσίας προσταγμάτων τῷ βουλευτικῷ· τρίτον δ´ αὖ, τὸ ἀργὸν τοῦτο πλῆθος καὶ ἀκόλαστον καὶ βάναυσον, καὶ μεστὸν μὲν ἐπιθυμιῶν, μεστὸν δὲ ἐρώτων, μεστὸν δὲ ὕβρεως, μεστὸν δὲ ἡδονῶν παντοδαπῶν, τρίτην ἔχειν μοῖραν, οἷον δῆμόν τινα ἀργόν, καὶ πολύφωνον, καὶ πολυπαθῆ, καὶ ἔμπληκτον. Ταύτῃ δὴ νενεμημένης τῆς ψυχῆς τὴν οἰκονομίαν τῆς τοῦ ἀνθρώπου συντάξεως, στάσις ἐγγίγνεσθαι φιλεῖ, αὐτὸ ἐκεῖνο τὸ ἐν πόλει πάθος· ὧν μὲν εὐδαίμων πόλις βασιλεύεται, τῶν ἄλλων μερῶν εἰκόντων κατὰ τὸν τοῦ θεοῦ νόμον τῷ δυναμένῳ καὶ πεφυκότι ἐξηγεῖσθαι· δὲ ταύτης ἐλλειπεστέρα κατ´ εὐδαιμονίαν πόλις, ἀριστοκρατίαν ὀνομάζουσα τὴν τῶν ἐν δυνάμει ξυνεληλυθότων ἀρχήν, ἐλάττων μέν ἐστιν βασιλευομένης, κρείττων δὲ δημοκρατουμένης, ἰσχυρὰ μέν τις καὶ πρακτική, κατὰ τὴν Λακωνικήν, Κρητικήν, Μαντινικήν, Πελληνικήν, Θετταλικὴν πολιτείαν ἱσταμένη, φιλότιμος δὲ ἄγαν καὶ φιλόνεικος, καὶ δύσερις, καὶ πολυπράγμων, καὶ ἰτητική, καὶ θαρσαλέα. Τρίτον δ´ αὖ πολιτείας γένος, ὄνομα μὲν εὔφημον δημοκρατία, τὸ δὲ ἀληθὲς ὀχλοκρατία, κατὰ τὴν Ἀττικήν, Συρακοσίαν, Μιλησίαν, τινα ἄλλην πλήθους ἰσχύν, πολύφωνόν τε καὶ ἀκόλαστον καὶ παντοδαπόν. [16,4] IV. Un tel discours, une pareille apologie exciterait, sans doute, les éclats de rire du peuple de Clazomène. Car Anaxagoras ne paraîtrait pas plus digne de foi que ses accusateurs. Mais, fût-il condamné à ce Tribunal, il n'en serait pas moins sûr qu'il aurait dit la vérité. Supposons, au contraire, des Juges dignes de ce titre, non de ceux qui sont élus par le sort des fèves, mais de ceux qui doivent leurs dignités à leurs lumières (ce qui seul, en effet, donne des droits à l'élection), sans doute, ce ne serait point devant des Juges pareils que seraient traduits comme accusés, et qu'auraient à se défendre, Anaxagoras à Clazomène, Héraclite à Ephèse, Pythagore à Samos, Démocrite à Abdère, Xénophane à Colophon, Parménide à Élée, Diogène à Apollonie, ou quelque autre de ces hommes divins : ou, s'ils comparaissaient devant eux, comme devant leurs pairs, ils auraient beau jeu avec des hommes intelligents, religieux, susceptibles de persuasion, à parler des choses qui regardent les Dieux, la Raison, et l'entendement humain : à développer, par exemple, cette vérité, que Jupiter a donné à l'âme de l'homme trois facultés, trois sièges, trois natures, à l'instar de l'organisation politique d'une Cité qu'il a placé, comme dans la citadelle, la faculté dominante, celle qui a la prépondérance dans les décisions ; qu'il l'y a fixée, en ne lui assignant d'autre fonction que celle du raisonnement; qu'il a attaché et subordonné à cette première faculté, pour exécuter ses ordres, la seconde, qui a reçu en partage la vigueur, la force, et l'activité nécessaire, pour effectuer ce qui a été déterminé par la volonté de la première; et qu'il a mis à la troisième place cette multitude d'affections dé paresse, d'intempérance, de sordidité, cette foule de désirs, de passions, de goûts déréglés, d'appétits de toute espèce, qui ressemblent à une sorte de populace oisive, tumultueuse, susceptible de divers genres d'impressions, et dans un état de démence. Telle étant la distribution de l'âme humaine, par rapport à son économie intérieure, la sédition doit y naître des mêmes causes que dans les Corps politiques. Le plus heureux, parmi ces derniers, est celui qui est gouverné par un Monarque, celui où toutes les parties de l'Etat sont soumises, selon la loi de Dieu, à celui qui est né avec les talents et la capacité nécessaires pour commander. Celui qui vient ensuite dans l'échelle du bonheur, est celui qui a un Gouvernement aristocratique ; c'est-à-dire, un Gouvernement qui est dans la main des Grands: ce Gouvernement tient le milieu entre la monarchie, et la démocratie; il a de la force, du mouvement. Telle est la constitution de la Laconie, de la Crète, de Mantinée, de Pellène, de Thessalie. Mais la carrière y est grandement ouverte à l'ambition, aux dissensions, à l'esprit de parti, à l'intrigue, à l'effronterie, à l'audace. La troisième espèce de Gouvernement, qui porte le nom spécieux de démocratie, n'est en effet qu'une ochlocratie. Tel est celui d'Athènes, de Syracuse, et de Milet; gouvernement éternellement livré au tumulte, à la licence, aux révolutions.


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Dernière mise à jour : 24/04/2008