HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XVI

Chapitre 3

  Chapitre 3

[16,3] Καὶ τὰ μὲν ἐμὰ ταύτῃ ἔχει· ὅτι δὲ καὶ περὶ ὑμᾶς τὰ ἄριστα καὶ τὰ δικαιότατα βουλεύομαι ταύτῃ ἰών, νῦν ἐρῶ. Τὰ γὰρ κοινὰ σώζεσθαι φιλεῖ, οὐκ ἐὰν τὰ τείχη ὑμῖν ἀραρότα , οὐδὲ νεὼς οἶκοι σωζόμενοι, οὐδὲ νῆες αὐταὶ πλέουσαι, οὐδέ γε στοαί, καὶ ἄλση, καὶ γυμνάσια, καὶ τεμένη, καὶ πομπεῖα (ταῦτα γὰρ δὴ εἰ καὶ μὴ οἱ πολέμιοι, μηδὲ πῦρ, μηδὲ ἄλλή τις συμφορά, ἀλλ´ γε χρόνος λαβὼν οἰχήσεταιτὸ δὲ σῶζον τὰς πόλεις ἁρμονία, καὶ τῆς πολιτείας κόσμος· φημὶ κἀγώ. Ταῦτα δὲ ὑπὸ τῆς εὐνομίας γίγνεται, τὴν δὲ εὐνομίαν τῶν χρωμένων ἀρετὴ φυλάττει, τὴν δὲ ἀρετὴν διδόασιν οἱ λόγοι, τοὺς δὲ λόγους ἄσκησις, τὴν δὲ ἄσκησιν ἀλήθεια, τὴν δὲ ἀλήθειαν περὶ αὐτὴν σχολή. Οὐ γάρ ἐστιν, οὐκ ἔστιν ἄλλο ὄργανον, κτητὸν ἀρετή, πλὴν ἀληθὴς λόγος, ὑφ´ οὗ παροξύνεται ψυχὴ καὶ ζωπυρεῖται, καὶ οὐκ εἰδυῖα μὲν μανθάνει, μαθοῦσα δὲ φυλάττει ἔμαθεν, φυλάττουσα δὲ χρῆται, χρωμένη δὲ οὐ σφάλλεται. Τοῦτο διατριβή, τοῦτο σχολή, ἀληθείας μελέτη, καὶ τέχνη βίου, καὶ ῥώμη λόγου, καὶ παρασκευὴ ψυχῆς, καὶ ἄσκησις καλοκαγαθίας. Εἰ μὲν οὖν ταῦτα ἐπ´ οὐδὲν συντελεῖ τῶν καλῶν, συντελοῦντά γε οὐ δεδίδακται οὐδὲ ἤσκηται, ἀλλὰ εἰκῇ καί, εἰ ἔτυχεν, παραγιγνόμενα, σκηνὴ τὸ χρῆμα, εἰσαγγελίας ἄξιον ὄντα φῇς· εἰ δὲ τοῦτο μὲν οὐδεὶς φήσει, οὐχ οὕτω μέμηνεν. Ἀλήθειάν γε καὶ ὑγιῆ λόγον, καὶ ἀρετήν, καὶ γνῶσιν νόμου καὶ δίκης, οὐκ ἔστιν ἑτέρως λαβεῖν, περὶ αὐτὰ πραγματευόμενον, οὐ μᾶλλον τὰ σκυτοτομικὰ μὴ περὶ αὐτὰ ἄγοντας σχολήν, τὰ χαλκευτικὰ μὴ πρὸς τῷ βαύνῳ καὶ τῷ πυρὶ διημερεύοντας, τὰ κυβερνητικὰ μὴ θαλαττουργοῦντας καὶ ναυτιλλομένους· πράττοντες μὲν ταῦτα ἀδικοῦμεν οὐδέν, ἀπολειπόμενοι δὲ αὐτῶν, καὶ μηλόβοτον ἐῶντες τὴν ψυχὴν καὶ ἄγονον, ἦμεν ἂν γραφῆς καὶ εἰσαγγελίας. Ἐγὼ μέν, νομίζω καὶ δίκαια ἅμα καὶ ἀληθῆ εἶναι, ἀπελογησάμην πρὸς ὑμᾶς, ἄνδρες Κλαζομένιοι· ἀξιῶ δὲ ὑμᾶς μὴ αὐτόθεν διενέγκαι τὴν ψῆφον, ἀλλ´ ἐπισχεῖν τὸ νῦν ἔχον, αὐτόπτας δὲ καὶ θεατὰς γενομένους τῶν αὐτῶν ἐμοί· εἰ μέν τι χρηστὸν περιγίγνεται, δόξετε, διδαχθέντες ἔργῳ, ἀφεῖναι τῆς γραφῆς· εἰ δὲ μή, τότε ὑμεῖς μὲν ψηφιεῖσθαι τὰ ὑμῖν δοκοῦντα· ἡμεῖς δὲ καὶ ὣς περὶ αὐτῶν καλῶς βουλευσόμεθα.‘ [16,3] III. Voilà pour ce qui me concerne. Je vais montrer maintenant, que cette conduite de ma part est ce que je pouvais faire de mieux, par rapport à vous. Le salut des Cités ne consiste pas à avoir de bonnes murailles, d'excellents ports, des vaisseaux bons voiliers, des édifices publics, des lieux sacrés, des gymnases, des temples, et un riche attirail pour les cérémonies. Car, quand bien même toutes ces choses ne seraient détruites, ni par la guerre, ni par le feu, ni par aucune autre calamité de ce genre, elles deviendraient un jour la proie du temps. Ce qui maintient les Cités, c'est l'harmonie, c'est la symétrique organisation du Gouvernement. Or, c'est à une saine législation à produire ce résultât. C'est à la vertu des Citoyens à garantir une saine législation. C'est à l'instruction à produire la vertu. C'est à l'étude à engendrer l'instruction. C'est à la vérité à présider à l'étude. C'est à la contemplation de la vérité à la propager, et à la rendre féconde. Car, il n'existe point, non, il n'existe point d'autre moyen pour faire de la vertu un bien effectif et de possession, que l'étude et la science de la vérité. Elles aiguisent l'âme, elles la ravissent; lorsqu'elle est dans l'ignorance, elles l'instruisent ; lorsqu'elle est instruite, elle conserve ses lumières. En les conservant, elle en fait usage ; et lorsqu'elle en fait usage, elle ne tombe pas dans l'erreur. Telles sont les vues finales de la contemplation, la recherche de la vérité, l'art de régler ses mœurs, l'art du raisonnement, la manière d'ordonner l'âme au bien, et l'exercice de la probité. Dire que cette marche ne conduit pas au beau moral ; ou bien en convenir, et prétendre qu'elle n'est point susceptible d'être soumise à des règles, et d'être enseignée, mais qu'elle tient au hasard et aux conjonctures; c'est se moquer des gens, ou plutôt, c'est professer une erreur digne de provoquer la vindicte publique. Mais, si personne n'est assez insensé pour mettre en avant un semblable paradoxe, il est donc impossible de connaître la vérité, d'acquérir une logique saine, de devenir vertueux par la science des lois et de la justice, autrement qu'en étudiant, en cultivant, et en pratiquant toutes ces choses : de même qu'il est impossible de devenir armurier, si l'on ne s'adonne à la fabrication des armes; taillandier, si l'on ne travaille chaque jour à faire rougir le fer et à le forger; pilote, si l'on n'apprend la navigation, et si l'on ne hante les mers. En se livrant donc à ces occupations, on ne cause aucun dommage quelconque. Au lieu que, si l'on s'en abstenait, et qu'on laissât son âme inculte et en friche, ce serait alors que l'on serait coupable, et que l'on mériterait d'être traduit devant les Tribunaux. Citoyens de Clazomène, je viens de me justifier, devant vous, touchant ce que je regarde, à la fois, comme la justice et la vérité. Je pense donc que vous ne précipiterez point votre jugement, et que vous y surseoirez, quant à présent, jusqu'à ce que vous ayez été vous-mêmes les spectateurs et les témoins des résultats de ma manière de vivre. Si ces résultats sont utiles, vous m'acquitterez de l'accusation qu'on m'a intentée. Dans le cas contraire, vous me condamnerez à la peine que vous jugerez convenable ; et alors je serai mieux en état de prendre un parti éclairé là-dessus.


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Dernière mise à jour : 24/04/2008