HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XIV

Chapitre 4

  Chapitre 4

[14,4] Τῷ οὖν διακρινοῦμεν τὸν κόλακα τοῦ φίλου; μήτε τῷ τέλει, μήτε ἡδονῇ, μήτε βλάβῃ· φέρε χωρὶς ἑκάτερον θεασώμεθα. Ἆρά γε πρὸς ἡδονὴν ὁμιλῶν φίλος; καὶ πάνυ εἰκός· καὶ μὴν εἰ ἐχθρὸς λύπης παρασκευαστικός, φίλος ἂν εἴη ἡδονῆς παρασκευαστικώτατος. Τὸ δὲ οὐχ οὕτως ἔχει· καὶ γὰρ ἰατρῶν φιλάνθρωπος λυπηρότατος, καὶ στρατηγῶν ἀκριβέστατος, καὶ κυβερνητῶν ἀσφαλέστατος. Φιλοῦσιν δέ που καὶ παῖδας πατέρες, καὶ διδάσκαλοι μαθητάς· καὶ τί ἂν εἴη ἀνιαρότερον, παιδὶ πατήρ, καὶ μαθητῇ διδάσκαλος; ἐπεὶ καὶ Ὀδυσσεὺς ἐφίλει δή που τοὺς ἑαυτοῦ ἑταίρους, ὡς πολλὰ καὶ δεινὰ ἀνέτλη ἀρνύμενος ἥν τε ψυχήν, καὶ νόστον ἑταίρων· ἀλλ´ ἐντυχὼν ἀνδρῶν γένει ἀκολάστῳ καὶ φιληδόνῳ, οἳ διῆγον, καθάπερ τὰ θρέμματα, λωτὸν ἐρεπτόμενοι - - - μελιηδέα, (οὕτω γάρ που τὴν ἡδονὴν ὀνομάζει Ὅμηρος), ἀναμιχθέντας αὐτῷ τοὺς ἑταίρους τῇ τούτων τρυφῇ, καὶ γευσαμένους τῆς ἀτοπίας τοῦ λωτοῦ, ἄκοντας καὶ δακρύοντας λαβὼν ἐπὶ ναῦν ἄγει. Ἀλλ´ οὐχ Εὐρύμαχος τοῖς μνηστῆρσι τοιοῦτος, ἀλλὰ τοῦ ἑτέρου γένους τοῦ κολακευτικοῦ, οἵου σιάλους σῦς αἶγας εὐτραφεῖς συγκατακόπτειν αὐτοῖς, καὶ τοῦ οἴνου ἅδην συνεκροφεῖν, καὶ συγκυλινδεῖσθαι ἐᾶν τῆς νυκτὸς θεραπαινιδίοις, καὶ κείρειν οἶκον ἀνδρὸς βασιλέως, καὶ διεπιβουλεύειν τῷ γάμῳ. [14,4] IV. Comment distinguerons-nous donc l'amitié de la flatterie, si ce n'est par les résultats, c'est-à-dire, ou par les avantages, ou par les inconvénients ? Voyons, examinons-les séparément l'une et l'autre. Celui qui nous conduit à la volupté est-il un ami? Il y a grande apparence : car, si celui-là est un ennemi, qui nous procure de la douleur, celui-là est un ami, qui se donne tous les soins possibles pour nous procurer de la volupté. Mais il n'en est pas ainsi. Car le Médecin le plus philanthrope, le Général le plus vigilant, le Pilote avec lequel on a le plus de sécurité, sont ceux qui causent le plus de douleur. D'un autre côté, les pères aiment leurs enfants, et les maîtres aiment leurs disciples. Qu'y a-t-il cependant de plus fâcheux pour un enfant, que son père, pour un disciple, que son maître? Ulysse aussi aimait beaucoup ses compagnons, lui, qui, selon l'expression d'Homère, « brava beaucoup de dangers, pour se sauver lui-même, et pour ramener ses compagnons à Ithaque ». Mais ses compagnons n'étaient que des hommes intempérants, sensuels, qui se conduisaient comme des quadrupèdes, en mangeant le succulent loto, (c'est le terme par lequel le poète désigne ce genre de volupté). Ils se plongèrent dans toutes les dissolutions; ils se livrèrent à toutes les voluptés que leur offrirent leurs hôtes; et ce ne fut que malgré eux, et en faisant couler leurs larmes, qu'Ulysse put les ramener à ses vaisseaux. Ce n'était pas ainsi que se comportait Eurymaque, parmi les amants de Pénélope. C'était un tout autre genre de flatterie. Il permettait à ses rivaux de manger les cochons gras, les plus belles chèvres, de boire le vin, à longs traits, de s'amuser la nuit avec les petites servantes, de ruiner la maison d'Ulysse, et de proposer à sa femme de convoler.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 20/12/2007