[14,2] Ταῦτά τοι λεγόντων ποτέρῳ πείσεται; καὶ ποίαν
ἄπεισιν; Ἀποκρινώμεθα τῷ ποιητῇ τοῦ μύθου, ὅτι εἰ
μὲν Ἀσσύριός τις οὗτος εἴη κακοδαίμων ἀνήρ, ἢ Φοῖνιξ
Στράτων, ἢ Νικοκλῆς ὁ Κύπριος, ἢ ὁ Συβαρίτης
ἐκεῖνος, τὸν μὲν καὶ μισήσει τῶν ἡγεμόνων, καὶ ἡγήσεταί
τινα εἶναι ἄξεινον καὶ ἀηδῆ καὶ ἄμουσον, τὸν
δὲ ἕτερον χαρίεντα καὶ προσηνῆ καὶ φιλάνθρωπον
δεινῶς. Ἀγέτω δὴ λαβὼν τὸν ἄνδρα τοῦτον ὁ καλὸς
ἡγεμών· οὐκοῦν ἄξει τελευτῶν ἢ ἐπὶ πῦρ, ὡς τὸν
Ἀσσύριον· ἢ ἐπὶ πενίαν, ὡς τὸν Φοίνικα· ἢ ἐπὶ δεσμά,
ὡς τὸν Κύπριον, καὶ ἐπί τι ἄλλο διὰ ψευδοῦς ἡδονῆς
ἀληθὲς κακόν. Εἰ δὲ εἴη ἀνὴρ κατὰ τὸν Ἡρακλέα,
αἱρήσεται τὸν ἀληθῆ τῶν ἡγεμόνων, τὸν φίλον, ὥσπερ
ἐκεῖνος τὴν Ἀρετήν.
| [14,2] II. D'après ces discours, auquel des deux guides le voyageur donnera-t-il
sa confiance? Auquel des deux la refusera-t-il? Répondons à l'auteur de
cet apologue, que s'il s'agit d'un malheureux Assyrien, de Straton
de Phénicie, de Nicoclès de Chypre, ou du célèbre Sybarite, il
dédaignera l'ami, il le prendra pour un rustre, sans politesse et sans
aménité; il regardera le flatteur comme un homme gracieux, honnête, d'une
philanthropie admirable. Que ce guide merveilleux se charge donc de cet
étranger. Il le conduira, ou au feu, comme il advint à l'Assyrien, ou
à la misère, comme il advint à Straton, ou aux fers, comme il advint à
Nicoclès, ou à tout autre mal véritable, sous l'appas d'un faux plaisir.
Mais, si cet étranger est de la trempe d'Hercule, il choisira celui qui
conduit au vrai; il choisira l'ami, comme Hercule choisit la Vertu.
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