[13,4] Τίς δὲ ὁ τρόπος τῆς θείας τέχνης, ὀνόματι μὲν
εἰπεῖν οὐκ ἔχω, εἴσῃ δὲ αὐτῆς τὴν δύναμιν ἐξ εἰκόνος
ἣ οἵα δήποτε· ἐθεάσω νεῶν ἐρύσεις ἐκ θαλάττης ἄνω,
καὶ λίθων ἀγωγὰς ὑπερφυῶν κατὰ μέγεθος, παντοδαποῖς
ἑλιγμοῖς καὶ ἀναστροφαῖς ὀργάνων· ὧν ἕκαστον
πρὸς τὸ πλησίον τὴν ῥώμην νειμάμενον, ἕτερον ἐξ
ἑτέρου διαδεχόμενον τὴν ἀγωγήν, κινεῖ τὸ πᾶν· καὶ
τὸ μὲν ὅλον ἔχει τὴν αἰτίαν τοῦ ἔργου· συνεπιλαμβάνει
δέ τι αὐτῷ καὶ τὰ μερικά. Κάλει τοίνυν τεχνίτην
μὲν τὸν θεόν, ὄργανα δὲ τοὺς λογισμοὺς τοὺς
ἀνθρωπίνους, τέχνην δὲ τὴν ἀνθρωπίνην σπῶσαν
ἡμᾶς ἐπὶ τὴν ἀγωγὴν τῆς εἱμαρμένης. Εἰ δέ σοι καὶ
σαφεστέρας εἰκόνος δεῖ, νόει μοι στρατηγὸν μὲν τὸν
θεόν, στρατείαν δὲ τὴν ζωήν, ὁπλίτην δὲ τὸν ἄνθρωπον,
σύνθεμα δὲ τὴν εἱμαρμένην, ὅπλα δὲ τὰς εὐπορίας,
πολεμίους δὲ τὰς συμφοράς, σύμμαχον δὲ τὸν λογισμόν,
ἀριστείαν δὲ τὴν ἀρετήν, ἧτταν δὲ τὴν μοχθηρίαν,
μαντικὴν δὲ τὴν τέχνην αὐτὴν τὴν ἐκ τῆς παρασκευῆς
ἐπισταμένην τὸ μέλλον. Καὶ γὰρ κυβερνήτης ναῦν
ἔχων, καὶ εἰδὼς τὰ ὄργανα, καὶ τὴν θάλατταν ὁρῶν,
καὶ αἰσθανόμενος τῶν πνευμάτων, οἶδεν τὸ ἀποβησόμενον.
Καὶ στρατηγὸς στρατόπεδον ἔχων, καὶ τὰ ὅπλα
εἰδώς, καὶ τῆς παρασκευῆς μεμνημένος, καὶ τῶν πολεμίων
αἰσθανόμενος, οἶδεν τὸ ἀποβησόμενον. Καὶ ἰατρὸς
τὸν κάμνοντα ἰδών, καὶ τῆς νόσου ξυνείς, καὶ τῆς
τέχνης αἰσθανόμενος, οἶδεν τὸ ἀποβησόμενον. Ὁρᾷς
τὸ πλῆθος τῶν μάντεων, ὡς σαφές, ὡς τεχνικόν, ὡς
εὔστοχον; Εἰ μὲν οὖν τὸ ἐφ´ ἡμῖν αὐτὸ ἦν καθ´ αὑτό,
ἀπήλλακτο δὲ εἱμαρμένης, οὐδὲν ἔδει μαντικῆς· εἰ δὲ
ἀνακέκραται τὸ ἐφ´ ἡμῖν τοῖς ὅλοις, μέρος ὅσον καὶ
τοῦτο τῆς εἱμαρμένης, κατὰ μὲν τὸ ἀναγκαῖον ἡ μαντικὴ
στήσεται· κατὰ δὲ τὸ δῆλον ἢ μή, βουλεύσεται.
| [13,4] IV. Mais quel est donc le mode de cet art divin ? car je n'ai point de terme pour
l'exprimer. Au moins la comparaison qui suit vous donnera-t-elle une idée de sa
puissance. Considérez, lorsqu'on tire un vaisseau à terre, lorsqu'on élève des pierres
d'une grandeur démesurée, les divers instruments et le mécanisme compliqué qui
servent à cette opération; comment chaque partie distribue la force à celle qui
l'avoisine; comment, de cette progressive communication d'efforts, résulte
l'entraînement du mobile. La machine entière est bien la cause du mouvement : mais
chaque rouage, chaque mouille, y participe également. Regardez donc DIEU comme
un architecte ; la Raison et la Prudence de l'homme comme son attirail mécanique, et
comme son art, cette espèce de divination, qui nous entraîne où nous conduit le
destin. Voulez-vous une comparaison plus frappante? Considérez DIEU, comme un
Général; la vie, comme une armée; l'homme, comme un soldat; le destin, comme un
étendard; toutes les choses qui composent le bonheur, comme des armes; toutes
celles qui composent l'infortune, comme des ennemis ; le raisonnement, comme un
allié; la vertu, comme la victoire; la méchanceté, comme la défaite; la divination,
comme un art qui apprend à prédire les événements, sur la foi des pronostics. Le
pilote, à son bord, s'il connaît sa manoeuvre, l'état de la mer, et la nature du vent,
prévoit ce qui doit arriver. Le Général, à la tête de son armée, s'il connaît ses troupes;
ses dispositions, et celles de son ennemi, prévoit ce qui doit arriver. Un médecin, qui
voit un malade, qui étudie la maladie, et qui sait son métier, prévoit ce qui doit arriver.
Vous voyez comme les devins sont nombreux ; comme ils sont clairvoyants; comme ils
sont habiles ; comme ils vont au but. Eh bien, si chacune des choses qui sont en notre
pouvoir ne dépendait que d'elle-même, et qu'il n'y eût point de destin, on n'aurait nul
besoin de divination. Mais, s'il existe une liaison entr'elles et toutes les autres choses,
et que cette liaison même soit une partie du destin, la divination aura lieu en ce qui
concerne les choses nécessaires; et quant à celles que la sagacité humaine pourra,
ou ne pourra pas atteindre, elles resteront soumises à la prévoyance de l'homme.
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