[11,2] Ἔχε ἀτρέμας· νῦν γάρ τοι ἠρέμα ἐννοῶ, οἷον ἂν
εἴη τὸ πάθος τοῦ τοιοῦδε λόγου· αὐτὸ ἐκεῖνο, οἷον τὸ
τῶν μεταλλέων· οὗτοι γάρ που κόπτοντες τὴν γῆν,
ὀρύσσοντες τὸν χρυσόν, οὐχ ἱκανοὶ διαγιγνώσκειν τὴν
τοῦ χρυσοῦ φύσιν, ἀλλὰ ἐστὶν ἔργον βασανίζον τὸν
χρυσὸν ἐν πυρί. Εἰκάζω δὴ τὴν μὲν πρώτην ὁμιλία
τῶν Πλάτωνος λόγων μετάλλῳ τινὶ ἀτεχνῶς χρυσοῦ·
τὸ δὲ ἐπὶ τούτῳ ἑτέρας δεῖται τέχνης, ἣ τὸ ληφθὲν
δοκιμάζουσα, καὶ ἐκκαθαίρουσα λόγῳ, οὐ πυρί, χρῆσθαι
ἤδη δύναται ἀκηράτῳ καὶ βεβασανισμένῳ τῷ χρυσῷ.
Εἰ τοίνυν δήλη μὲν ἡ μεταλλεία τοῦ ἀληθοῦς
καὶ μεγαλόδωρος καὶ ἄφθονος, δεῖ δὲ ἡμῖν τέχνης
ἑτέρας πρὸς βάσανον τοῦ ληφθέντος· φέρε παρακαλῶμεν
τὴν τέχνην ταύτην ξυνεπιλαβέσθαι ἡμῖν τοῦ παρόντος
λόγου, τί ποτέ ἐστι τὸ θεῖον κατὰ Πλάτωνα
σκοπουμένοις.
| [11,2] II. Un moment; il me vient une idée très propre à rendre sensible ce que j'ai à dire.
Je prends pour analogie le travail des mines. Ceux qui fouillent la terre, et qui
arrachent l'or de ses entrailles, ne sont pas capables de connaître la nature de ce
métal. C'est l'affaire des artistes qui l'éprouvent en le soumettant au feu. Je compare
donc la première lecture des ouvrages de Platon à de la mine d'or brut. À cette
première opération il faut joindre celle d'un autre art, celle de la raison, faisant ici la
fonction du feu, laquelle analyse, purifie le minerai soumis à l'épreuve; et, après l'avoir
dépouillé de tout ce qu'il renferme d'hétérogène, le rend propre à être mis en oeuvre.
Si donc la mine de la vérité se montre à nos yeux, si elle nous promet une exploitation
riche et abondante, et que nous ayons besoin d'ailleurs d'un art subsidiaire, qui nous
serve de creuset et de pierre de touche; allons; appelons cet art à notre secours, et
qu'il nous aide, dans l'objet présent de nos recherches, à découvrir ce que c'est que
DIEU, selon Platon.
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