[11,12] Εἰ δὲ ἐξασθενεῖς πρὸς τὴν τοῦ πατρὸς καὶ δημιουργοῦ
θέαν, ἀρκεῖ σοι τὰ ἔργα ἐν τῷ παρόντι
ὁρᾶν, καὶ προσκυνεῖν τὰ ἔγγονα πολλὰ καὶ παντοδαπὰ
ὄντα, οὐχ ὅσα Βοιώτιος ποιητὴς λέγει· οὐ γὰρ τρισμύριοι
μόνον θεοὶ θεοῦ παῖδες καὶ φίλοι, ἀλλ´ ἄληπτοι
ἀριθμῷ· τοῦτο μὲν κατ´ οὐρανὸν αἱ ἀστέρων φύσεις·
τοῦτο δ´ αὖ κατ´ αἰθέρα αἱ δαιμόνων οὐσίαι. Βούλομαι
δέ σοι δεῖξαι τὸ λεγόμενον σαφεστέρᾳ εἰκόνι. Ἐννόει
μεγάλην ἀρχήν, καὶ βασιλείαν ἐρρωμένην, πρὸς
μίαν ψυχὴν βασιλέως τοῦ ἀρίστου καὶ πρεσβυτάτου
συμπάντων νενευκότων ἑκόντων· ὅρον δὲ τῆς ἀρχῆς
οὐχ Ἅλυν ποταμόν, οὐδὲ Ἑλλήσποντον, οὐδὲ τὴν
Μαιῶτιν, οὐδὲ τὰς ἐπὶ τῷ ὠκεανῷ ἠϊόνας· ἀλλὰ οὐρανόν,
καὶ γῆν, τὸν μὲν ὑψοῦ, τὴν δ´ ἔνερθεν· οὐρανὸν
μὲν οἷον τεῖχος τὶ ἐληλαμένον ἐν κύκλῳ, ἄρρηκτον,
πάντα χρήματα ἐν ἑαυτῷ στέγον· τὴν δὲ οἷον
φρουρὰν καὶ δεσμοὺς ἀλιτρῶν σωμάτων. Βασιλέα δὲ
αὐτὸν δὴ τὸν μέγαν ἀτρεμοῦντα, ὥσπερ νόμον, παρέχοντα
τοῖς πειθομένοις σωτηρίαν ὑπάρχουσαν ἐν αὐτῷ·
καὶ κοινωνοὺς τῆς ἀρχῆς πολλοὺς μὲν ὁρατοὺς θεούς,
πολλοὺς δὲ ἀφανεῖς, τοὺς μὲν περὶ τὰ πρόθυρα αὐτὰ
εἱλουμένους, οἷον εἰσαγγελέας τινὰς καὶ βασιλεῖς
συγγενεστάτους, ὁμοτραπέζους αὐτοὺς καὶ συνεστίους, τοὺς
δὲ τούτων ὑπηρέτας, τοὺς δὲ ἔτι τούτων καταδεεστέρους.
Διαδοχὴν ὁρᾷς καὶ τάξιν ἀρχῆς καταβαίνουσαν
ἐκ τοῦ θεοῦ μέχρι γῆς.
| [11,12] XII. Mais, si, malgré tes efforts, tu ne peux t'élever à la contemplation du créateur
et de l'architecte de l'univers, contente-toi maintenant de contempler ses
ouvrages, et d'adorer les diverses Divinités supérieures, dont le poète de Béotie
n'a pas su le nombre. Car il y a plus de trente mille de ces Dieux, ou enfants de DIEU.
Ils sont innombrables. Tels sont les astres des cieux. Telles sont encore les Divinités
de l'Éther Mais je veux finir par donner de tout ce que je viens de dire le tableau
le plus sensible et le plus frappant. Concevons un empire très vaste et très peuplé,
souverainement gouverné par le génie d'un Prince, aussi excellent que
vénérable, à qui tous ses sujets obéissent volontairement; que les limites de cet
empire ne soient ni le fleuve Halys, ni l'Hellespont, ni les Palus-Méotides, ni les
rivages de l'Océan, mais le ciel et la terre : le ciel, comme un rempart circulaire et
indestructible, renfermant tout dans son enceinte ; et la terre, comme une forteresse
ou une prison remplie de coupables ; que ce grand Prince, par son pouvoir suprême,
répande, avec la plus exacte équité, sur ses sujets, le bonheur dont il est lui-même la
source; qu'il ait pour ministres de sa puissance plusieurs Dieux, les uns visibles et les
autres invisibles; les uns qui soient attachés à son palais, chargés de distribuer ses
ordres, qui lui soient unis par une sorte de consanguinité, qui vivent et mangent avec
lui; les autres, subordonnés à ceux-ci, et ayant eux-mêmes des subalternes. Voilà
l'ordre et les rangs de cet empire de DIEU, qui s'étend depuis les cieux jusqu'à la terre.
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