[9,2] Τοῦτό τοι νόμιζε γίγνεσθαι καὶ ἐν τῇ φύσει, ὥσπερ
ἐν ἁρμονίᾳ τελεωτάτῃ· καὶ τίθεσο θεὸν μὲν κατὰ τὸ
ἀπαθὲς καὶ ἀθάνατον, δαίμονα δὲ κατὰ τὸ ἀθάνατον
καὶ ἐμπαθές, ἄνθρωπον δὲ κατὰ τὸ ἐμπαθὲς καὶ θνητόν,
θηρίον δὲ κατὰ τὸ ἄλογον καὶ αἰσθητικόν, φυτὸν
δὲ κατὰ τὸ ἔμψυχον καὶ ἀπαθές. Καὶ τὰ μὲν ἄλλα
ἡμῖν, τὸ νῦν ἔχον, κατὰ χώραν ἔστω· ἐπεὶ δὲ τῆς δαιμονίων
φύσεως πέρι σκοπούμεθα, ἣν φαμὲν μεσότητα
εἶναι πρὸς ἄνθρωπον καὶ θεόν, ἴδωμεν εἴ πῃ δυνατὸν
ἐξελέσθαι αὐτήν, καὶ διασῶσαι τὰ ἄκρα. Ἆρ´ οὖν ὁ
θεός, ἀθάνατον μὲν γάρ, ἐμπαθὲς δέ; οὐδαμῶς, ἀλλὰ
ἀθάνατον μέν, ἀπαθὲς δέ· τί δὲ ἄνθρωπος; θνητὸν
μέν, ἀπαθὲς δέ; οὐδὲ τοῦτο· ἀλλὰ θνητὸν μέν, οὐ
μὴν ἀπαθές. Ποῦ τοίνυν ἡμῖν οἰχήσεται τὸ ἀθάνατον
ὁμοῦ καὶ ἐμπαθές; δεῖ γὰρ συστῆναι ἐξ ἀμφοῖν οὐσίαν
κοινήν, κρείττονα μὲν ἀνθρώπου, θεοῦ δὲ ἐλάττονα,
εἰ μέλλει ἔσεσθαι τῶν ἄκρων πρὸς ἄλληλα ἀναλογία·
δύο γὰρ πραγμάτων κεχωρισμένων τῇ φύσει, χωρισθήσεται
καὶ ἡ ἐπιμιξία παντάπασιν, ἐὰν μή τις
κοινὸς ὅρος ἀμφότερα ὑποδέξηται.
| [9,2] II. Pensez donc qu'il en est de l'ordre de la nature, comme de celui de la plus
parfaite harmonie; et placez DIEU dans la classe de la substance impassible et
immortelle, les Dieux subalternes dans la classe de la substance immortelle et
passible, l'homme dans la classe de la substance passible et mortelle, la brute dans la
classe de la substance dénuée de raison et sensible, la plante dans la classe de la
substance qui a une âme, et qui est impassible. Pour le moment, nous laisserons à
l'écart tout le reste; et nous ne nous occuperons que des Dieux du second ordre, que
nous disons tenir le milieu entre DIEU et l'homme. Voyons, s'il est un moyen de les
retrancher de l'échelle des êtres, sans détruire les extrémités. DIEU est-il immortel
d'un côté, et passible de l'autre ? Nullement. Mais il est immortel et impassible à la fois.
Et l'homme est-il mortel d'un côté, et impassible de l'autre? Nullement. Il est bien
mortel, mais il n'est pas impassible. Que deviendra donc la substance qui est en
même temps immortelle et passible? Car il doit nécessairement exister une substance
qui tienne de DIEU et de l'homme, supérieure à l'homme, inférieure à DIEU, s'il doit
exister une analogie entre ces deux extrêmes. Deux choses, en effet, étant distinctes
et séparées par leur nature, elles ne pourront jamais se rapprocher l'une de l'autre, à
moins qu'un intermédiaire commun ne vienne les mettre réciproquement en contact.
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