[8,5] Τί δή, νῦν ἀποροῦντες περὶ τοῦ δαιμονίου τοῦ
Σωκράτους, Ὁμήρῳ συνεγένοντο διηγουμένῳ; αὐτῷ
ἐκείνῳ, ἃ διηγεῖτο, περὶ μὲν τοῦ Ἀχιλλέως, ὅτι ἐν
ἐκκλησίᾳ στρατιωτικῇ δημηγορῶν, διενεχθεὶς πρὸς τὸν
Ἀγαμέμνονα, σπώμενος τὸ ξίφος, ὡς παίσων, κωλύεται
ὑπὸ δαιμονίου. Ἀθηνᾶν καλεῖ τὸ δαιμόνιον. Αὕτη
γάρ, φησιν, ὀργιζομένῳ αὐτῷ παρεγένετο,
στῆ δ´ ὄπιθεν, ξανθῆς δὲ κόμης ἕλε Πηλείωνα.
Τὴν δὲ αὐτὴν ταύτην Ἀθηνᾶν λέγει, καὶ τοῦ Διομήδους φησίν
ἀχλὺν δ´ αὖ τοι ἀπ´ ὀφθαλμῶν ἕλον, ἣ πρὶν ἐπῆεν,
ὄφρ´ εὖ γινώσκοι ἠμὲν θεόν, ἠδὲ καὶ ἄνδρα.
Πάλιν αὖ τῷ Τηλεμάχῳ, μέλλοντι συγγίγνεσθαι βασιλεῖ πρεσβυτέρῳ, αἰδουμένῳ καὶ ἀπορουμένῳ ὁ ἑταῖρος λέγει·
Τηλέμαχ´, ἄλλα μὲν αὐτὸς ἐνὶ φρεσὶ σῇσι νοήσεις,
ἄλλα δὲ καὶ δαίμων ὑποθήσεται·
καὶ προστίθησιν τὴν αἰτίαν τῆς παρὰ τοῦ δαιμονίου ἐλπίδος·
οὐ γὰρ ὀΐω
οὐδέ σε θεῶν ἀέκητι γενέσθαί τε τραφέμεν τε.
Καὶ ἐπ´ ἄλλου ἄλλος αὖθις,
τῷ γὰρ ἐπὶ φρεσὶ θῆκε θεὰ λευκώλενος Ἥρη,
καὶ ἐπ´ ἄλλου,
Τυδείδῃ Διομήδεϊ Πάλλας Ἀθήνη
δῶκε μένος καὶ θάρσος,
καὶ ἐπ´ ἄλλου,
γυῗα δ´ ἔθηκεν ἐλαφρά, πόδας καὶ χεῖρας
ὕπερθεν.
Ὁρᾶς τὸ πλῆθος τῶν συγγιγνομένων τῷ δαιμονίῳ
Βούλει τοίνυν, τὸν Σωκράτην ἐάσας, Ὁμήρου πυθέσθαι,
τί σοι ταυτὶ ἐθέλει, ὦ ποιητῶν γενναιότατε;
| [8,5] V. Eh quoi ! ceux qui ne savent que penser de l'Esprit familier de Socrate, n'ont
donc jamais entendu Homère dire les mêmes choses que, Socrate disait de lui-même ;
dire d'Achille, que discourant dans un Conseil de guerre, il s'emporta contre
Agamemnon, il tira son glaive pour le frapper, et que son bras fut retenu par une
puissance divine. Or, par cette puissance divine, il entend Minerve. « Elle accourut »,
dit-il, « au secours du fils de Pélée, lorsqu'elle le vit en colère; elle se mit derrière lui, et
le prit par sa blonde chevelure». C'est également de Minerve qu'il parle, lorsqu'il
dit de Diomède « J'ai fait disparaître le nuage qui t'offusquait auparavant les yeux, afin
que tu puisses facilement distinguer un homme d'un Dieu ». Ailleurs, lorsque
Télémaque est sur le point de se présenter chez un Roi beaucoup plus âgé que lui,
dont l'aspect va lui en imposer, et auquel il ne saura quel discours tenir, son
compagnon lui dit : « Télémaque, votre esprit vous offrira une partie de ce que vous
devrez dire, et un Dieu vous suggérera le reste » ; et il ajoute la raison pourquoi
Télémaque doit compter sur cette auguste assistance ;« car je ne pense point que
vous soyez venu au monde, ni que vous vous soyez conservé jusqu'à ce moment,
sans l'intervention des Dieux ». Ailleurs il dit, en parlant d'Achille : « La Déesse
Junon fit naître ce projet dans son esprit» : ailleurs il dit, au sujet de Diomède : «
Minerve donna de la force et de l'intrépidité à Diomède, fils de Tydée» : et dans
un autre endroit, il dit du même Héros : « Minerve donna de l'agilité à ses membres, à
ses pieds, et à ses mains ». Vous voyez combien de personnes ont été en contact
immédiat avec les Dieux.
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