HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, VII

Chapitre 2

  Chapitre 2

[7,2] Ψυχὴ καὶ σῶμα ἄνθρωπος, τὸ μὲν αὐτοῦ ἄρχον, τὸ δὲ ἀρχόμενον, ὡς ἐν πόλει ἄρχων καὶ ἀρχόμενος· καὶ ἐστὶν καὶ ἄρχων πόλεως μέρος, καὶ οἱ ἀρχόμενοι παραπλησίως· πότερον δὴ τῶν μερῶν τούτων πράττον κακῶς λυμαίνεται τῇ πόλει; Νοσείτω δῆμος ἐν δημοκρατίᾳ, ἀλλὰ Περικλῆς ὑγιαίνων, ἄρχων ἀγαθός, ἐπανορθοῖ τὴν τοῦ δήμου νόσον· νοσείτω Συρακοσίοις Διονύσιος τυραννικὴν νόσον, ἀλλ´ δῆμος ὑγιαίνων ἐξασθενεῖ πρὸς τὴν σωτηρίαν. Βούλει δὴ τὸ μὲν σῶμα εἶναι σοι οἷον δῆμον, τὴν δὲ ψυχὴν ὥσπερ δυνάστην; θέασαι τοίνυν, καὶ παράβαλε τὴν εἰκόνα. δῆμος πλέον ἄρχων, καὶ τὸ σῶμα πλέον ψυχή· δῆμος ἔμπληκτον, καὶ τὸ σῶμα ὅμοιον· δῆμος πολυμερὲς καὶ πολύφωνον καὶ πολυπαθές, καὶ τὸ σῶμα πολυμερὲς καὶ πολύφωνον καὶ πολυπαθές· δῆμος ἐξ ἀνομοίων πολλῶν καὶ παντοδαπῶν συγκεκραμένον, καὶ τὸ σῶμα ἐξ ἀνομοίων πολλῶν καὶ παντοδαπῶν συγκεκραμένον· δῆμος χρῆμα ὀξὺ ἐν ὀργαῖς, ἰσχυρὸν ἐν ἐπιθυμίαις, ὑγρὸν ἐν ἡδοναῖς, δύσθυμον ἐν λύπαις, χαλεπὸν ἐν θυμοῖς· ταὐτὰ καὶ σώματος πάθη, καὶ γὰρ ἐπιθυμητικόν, καὶ αἰτητικόν, καὶ φιλήδονον, καὶ ὁρμητικόν. Φέρε, καὶ τὸν ἄρχοντα τῷ ἄρχοντι εἰκάζωμεν Ἄρχων ἐν πόλει προστακτικώτατον, καὶ τιμιώτατον, καὶ ἰσχυρότατον, ψυχὴ ἀνθρώπῳ προστακτικώτατον, καὶ τιμιώτατον, καὶ ἰσχυρότατον· ἄρχων τῇ φύσει φροντιστικώτατον, καὶ λογιστικώτατον, τὸ δὲ αὐτὸν καὶ ψυχή· ἄρχων αὐτεξούσιον, καὶ ψυχή. Τούτων τοίνυν οὕτως ἐχόντων, τὴν ποτέρου νόσον χαλεπωτέραν φήσομεν, καὶ ἐν ἀνθρώπῳ, καὶ ἐν πόλει; οὐ τὸ κρεῖττον νοσοῦν ἀνιαρότερον τῷ ὅλω; δῆμος μὲν γὰρ κάμνων, ὑγιαίνοντος ἄρχοντος, ἐν ἐλευθέρᾳ τῇ πόλει νοσεῖ· ἄρχοντος δὲ νοσοῦντος, δουλεία πόλεως. Συνελόντι δ´ εἰπεῖν, ψυχὴ σώματος τιμιώτερον· τὸ δὲ τοῦ τιμιωτέρου ἀγαθόν, μεῖζον· τὸ δὲ τῷ μείζονι ἀγαθῷ ἐναντίον, μεῖζον κακόν· ἀγαθὸν δὲ μεῖζον ὑγεία ψυχῆς ὑγείας σώματος· μεῖζον οὖν κακὸν νόσος ψυχῆς νόσου σώματος. Ὑγεία μὲν σώματος τέχνης ἔργον, ὑγεία δὲ ψυχῆς, ἀρετῆς ἔργον· νόσος ψυχῆς μοχθηρία, νόσος σώματος δυστυχία· ἑκούσιον μοχθηρία, ἀκούσιον δυστυχία· ἐλεεῖται τὰ ἀκούσια, μισεῖται τὰ ἑκούσια· τὰ ἐλεούμενα βοηθεῖται, τὰ μισούμενα κολάζεται· τὰ βοηθούμενα μέτρια, τὰ κολαζόμενα χείρω. [7,2] II. L'âme et le corps composent l'homme. L'un des deux commande, l'autre obéit. Il en est comme dans une Cité, où les uns ont l'autorité, et les autres doivent l'obéissance. Les uns et les autres font également partie de la Cité. Quelle est celle de ces deux parties dont la maladie nuit à la Cité ? Que le peuple d'Athènes soit malade de démagogie; mais que Périclès, habile dans la science de gouverner, entreprenne de les guérir, il relèvera les Athéniens de leur maladie. Qu'à Syracuse, Denis soit malade de tyrannie, quoique le peuple soit sain en ce qui le concerne lui-même, il manquera de moyens pour rendre la santé à Denis. Veut-on que le corps joue le rôle du peuple, et l'âme celui du chef du Gouvernement ? Qu'on voie, qu'on compare. Les gouvernés ont plus de masse que les gouvernails, le corps a plus de masse que l'âme. Le peuple n'a point de bon sens. Il en est de même du corps. Le peuple n'a aucune tenue, ni dans son opinion, ni dans son langage, ni dans ses affections. Le corps est encore à cet égard comme le peuple. Le peuple est une agrégation d'éléments nombreux et de qualités diverses. Le corps est encore un assemblage, un mélange du même genre. Le peuple est véhément dans ses transports, impétueux dans ses désirs, sans retenue dans la volupté, désespéré dans la douleur, insupportable dans son exaspération. Telles sont les passions du corps; il est continuellement en proie à des désirs, à des appétits, aux amorces de la volupté, à l'ardeur que les passions inspirent. D'un autre côté, comparons la partie qui commande dans la Cité, avec la partie qui commande dans l'homme. Dans la Cité, le chef du Gouvernement a la suprême autorité, les suprêmes honneurs, le suprême pouvoir. Dans l'homme, la suprême autorité, les suprêmes honneurs, le suprême pouvoir appartiennent à l'âme. Le chef du Gouvernement est celui qui, par la nature de ses fonctions, a le plus de sollicitude, le plus à penser. Il en est de même de l'âme. Le chef du Gouvernement, comme l'âme, est pleinement indépendant. Cela posé, de laquelle de ces deux parties dans la Cité, comme dans l'homme, dirons-nous que la maladie est la plus nuisible ? Lorsque la partie la plus importante est malade, n'est-ce pas ce qui peut le plus nuire au tout? Que le peuple soit malade, pendant que le chef du Gouvernement est en pleine santé, la liberté de la Cité n'en souffrira point. Que le chef du Gouvernement soit malade, la Cité tombe dans la servitude. En un mot, l'âme est plus importante que le corps. Or, le bien de la partie la plus importante est le plus grand bien, et ce qui est contraire au plus grand bien, est le plus grand mal. La santé de l'âme est donc un plus grand bien que la santé du corps; et la maladie de l'âme un plus grand mal que la maladie du corps. La santé du corps est l'ouvrage de l'art, la santé de l'âme est l'ouvrage de la vertu. La maladie de l'âme est le vice. La maladie du corps est l'effet de quelque accident physique. Le vice est volontaire ; les accidents physiques sont involontaires. Ce qui est involontaire, excite la commisération; ce qui est volontaire, provoque la haine. On vient au secours de ce qui excite la commisération; on s'arme du châtiment contre ce qui provoque la haine. Il vaut mieux être dans le premier cas, que dans le second.


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Dernière mise à jour : 24/04/2008