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[7,0] Πότερα χαλεπώτερα νοσήματα, τὰ τοῦ
σώματος, ἢ τὰ τῆς ψυχῆς.
| [7,0] DISSERTATION VII : Quelles sont les plus fâcheuses maladies, celles du corps,
ou celles de l'âme ?
| [7,1] I. Ἄιδεταί τι ἐξ ἀρχαίου ᾆσμα ἐν εὐχῆς μέρει,
ὑγεία πρεσβίστα μακάρων,
μετὰ σοῦ ναίοιμι τὸ λειπόμενον βιοτᾶς.
Ἐρωτῶ δὴ τὸν ποιητὴν τοῦ ᾄσματος, τίνα καὶ οὖσαν τὴν
ὑγείαν ταύτην ξύνοικον αὐτῷ ἐλθεῖν παρακαλεῖ κατὰ
τὴν εὐχήν. Ἐγὼ μὲν γὰρ ὑποπτεύω δαιμόνιόν τι εἶναι
χρῆμα καὶ εὐχῆς ἄξιον· οὐ γὰρ ἂν εἰκῇ οὐδὲ ἐκ τοῦ
προστυχόντος κατηξιώθη ᾠδῆς, καὶ ἔμεινεν ᾀδόμενον.
Εἰ δὲ καὶ τοιοῦτόν ἐστιν, ὁποῖον αὐτὸ ὑποπτεύω εἶναι,
ἀποκρινάσθω ἡμῖν ὑπὲρ τοῦ ποιητοῦ ὁ λόγος αὐτός·
δύο γὰρ ὄντοιν ἐν τῇ τοῦ ἀνθρώπου ἁρμονίᾳ, ψυχῆς
καὶ σώματος, εἰ μὲν οὐ πέφυκεν ψυχὴ νοσεῖν, ἦν ἂν
δήπου τὸ ᾆσμα τοῦτο εὐχὴ σώματος, τοῦ καὶ πεφυκότος
νοσεῖν καὶ ὑγείαν στέργοντος· εἰ δὲ ἀμφοῖν
ὁμοίως συγκεκραμένων μὲν πρὸς τὸ κάλλιστον ὑπὸ
τῆς φύσεως, ταραττομένων δὲ ὑπὸ τῆς παροινίας τῶν
μερῶν, ἐπειδὰν πλεονεκτήσῃ τὶ ἐν αὐτοῖς, ὡς ἐν πόλει
δῆμος ἢ τύραννος, κωλύει τὰ ἄλλα καὶ λυμαίνεται
αὐτῶν τῇ συμμετρίᾳ, καλοῦμεν δὲ ἑκατέραν τὴν πλεονεξίαν,
τὴν μὲν ψυχῆς, τὴν δὲ σώματος, καὶ πρὸς μὲν
αὐτὸ ἑκάτερον ὁμοίως ὑγείας ἐνδεές, πρὸς δὲ τὸ πλησίον
οὐ κατ´ ἰσηγορίαν τάττεται· τὴν ποτέρου αὐτοῖν
συμμετρίαν καὶ σωτηρίαν, πρεσβίσταν μακάρων ὀνομάζωμεν;
Ἵνα δὴ καὶ τὴν ἑκατέρου νόσον ἐκ τοῦ ἐναντίου
θεασώμεθα, ποτέρᾳ τῷ ἀνθρώπῳ μεῖζον κακόν,
φέρε δὴ οὑτωσὶ τὸ πᾶν διαιτήσωμαι.
| [7,1] I. ON chante dans une hymne antique, en guise de prière, « O Santé! la plus
ancienne des Déesses! puissé-je passer avec toi les jours qui me restent » ! Je
voudrais bien que l'auteur de cette hymne daignât me dire quelle est cette santé qu'il
invoque, avec laquelle il puisse habiter. J'imagine que c'est quelque Divinité, digne
qu'on lui adresse un semblable vœu. Car ce n'est, ni sans sujet, ni au hasard, que le
poète lui a consacré ces vers, et que l'on continue de les chanter. Or, si cette Divinité
est telle que je l'imagine, la saine raison va nous répondre pour justifier le poète. Il y a
deux choses dans l'harmonique organisation de l'homme, l'âme et le corps. Si l'âme
n'était point naturellement susceptible d'être malade, le vœu en question ne
concernerait que le corps, destiné à être tantôt malade, tantôt bien portant. Mais si la
nature a combiné l'âme et le corps ensemble, de manière qu'étant l'un et l'autre dans
le meilleur état, ils puissent néanmoins éprouver réciproquement le désordre que
chacun d'eux peut éprouver par le dérèglement de son voisin; ce qui arrive, lorsque
l'un prend le dessus sur l'autre, comme le peuple sur le chef du Gouvernement, ou le
chef du Gouvernement sur le peuple, dans une Cité, (car nous distinguons ces deux
genres de prépondérance, et nous appelons l'une, prépondérance de l'âme sur le
corps, et l'autre, prépondérance du corps sur l'âme, lesquels considérés l'un et l'autre,
en eux-mêmes, ont également besoin de santé, égalité de condition qui n'a pas lieu
lorsqu'on les envisage dans leurs rapports respectifs) entre les puissances
conservatrices de l'harmonie et de la santé du corps et de l'âme, quelle sera celle à
laquelle nous donnerons le nom de la plus ancienne des Déesses ? Afin donc que
du contraste de la maladie du corps, et de la maladie de l'âme, puisse sortir la solution
de notre question, savoir, quelle est celle des deux qui est le plus grand mal pour
l'homme, nous la discuterons sous le point de vue que voici.
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