[2,8] Κελτοὶ σέβουσιν μὲν Δία, ἄγαλμα δὲ Διὸς Κελτικὸν
ὑψηλὴ δρῦς. Παίονες σέβουσιν μὲν Ἥλιον, ἄγαλμα
δὲ Ἡλίου Παιονικὸν δίσκος βραχὺς ὑπὲρ μακροῦ ξύλου.
Ἀράβιοι σέβουσι μέν, ὅντινα δέ, οὐκ οἶδα· τὸ δὲ ἄγαλμα
εἶδον, λίθος ἦν τετράγωνος. Παφίοις ἡ μὲν Ἀφροδίτη
τὰς τιμὰς ἔχει· τὸ δὲ ἄγαλμα οὐκ ἂν εἰκάσαις ἄλλῳ
τῳ ἢ πυραμίδι λευκῇ, ἡ δὲ ὕλη ἀγνοεῖται. Λυκίοις ὁ
Ὄλυμπος πῦρ ἐκδιδοῖ, οὐχ ὅμοιον τῷ Αἰτναίῳ, ἀλλ´
εἰρηνικὸν καὶ σύμμετρον· καὶ ἐστὶν αὐτοῖς τὸ πῦρ
τοῦτο καὶ ἱερὸν καὶ ἄγαλμα. Φρύγες οἱ περὶ Κελαινὰς
νεμόμενοι τιμῶσιν ποταμοὺς δύο, Μαρσύαν καὶ
Μαίανδρον· εἶδον τοὺς ποταμούς· ἀφίησιν αὐτοὺς πηγὴ
μία, ἣ προελθοῦσα ἐπὶ τὸ ὄρος ἀφανίζεται κατὰ νώτου
τῆς πόλεως, καὖθις ἐκδιδοῖ ἐκ τοῦ ἄστεος, διελοῦσα
τοῖς ποταμοῖς καὶ τὸ ὕδωρ καὶ τὰ ὀνόματα· ὁ μὲν ἐπὶ
Λυδίας ῥεῖ, ὁ Μαίανδρος· ὁ δὲ αὐτοῦ περὶ τὰ πεδία
ἀναλίσκεται. Θύουσιν Φρύγες τοῖς ποταμοῖς, οἱ μὲν
ἀμφοτέροις, οἱ δὲ τῷ Μαιάνδρῳ, οἱ δὲ τῷ Μαρσύᾳ·
καὶ ἐμβάλλουσιν τὰ μηρία εἰς τὰς πηγάς, ἐπιφημίσαντες
τοὔνομα τοῦ ποταμοῦ, ὁποτέρῳ ἔθυσαν· ἀπενεχθέντα
δὲ ἐπὶ τὸ ὄρος, καὶ ὑποδύντα ὄρος σὺν τῷ ὕδατι,
οὔτ´ ἂν ἐπὶ τὸν Μαρσύαν ἐκδοθείη τὰ τοῦ Μαιάνδρου,
οὔτ´ ἐπὶ τὸν Μαίανδρον τὰ τοῦ Μαρσύου· εἰ δὲ ἀμφοῖν
εἴη, διαιροῦνται τὸ δῶρον. Ὄρος Καππαδόκαις
καὶ θεὸς καὶ ὅρκος καὶ ἄγαλμα, Μαιώταις λίμνη, Τάναϊς
Μασσαγέταις.
| [2,8] VIII. Les Celtes adorent Jupiter, et le Jupiter des Celtes est un grand chêne.
Les Poeons adorent le soleil, et le soleil des Poeons est un petit disque pendu à une
longue perche. Les Arabes adorent aussi, mais je ne sais quoi. Quant à l'objet sensible
de leurs adorations, je l'ai vu, c'est une pierre quadrangulaire. Vénus était adorée
à Paphos. La figure sous laquelle on la représentait ne ressemblait guère qu'à une
pyramide blanche, de l'on ne sait quelle matière. Chez les Lyciens, le mont Olympe
jette des flammes, mais non point à l'instar de l'Etna. Ce sont des flammes périodiques
et qui ne font aucun mal. Ce feu est pour eux l'objet de leur culte. Il leur représente
leur Dieu. Les Phrygiens, qui habitent Célène, rendent leurs hommages à deux fleuves
que j'ai vus, le Marsyas et le Méandre. Ils partent de la même source. L'eau qui en
sort, après avoir traversé une montagne, disparaît à côté de la ville. Elle reparaît au
delà, et se distribue en deux courants sous des noms divers. Celui qui se dirige vers la
Lydie est le Méandre. L'autre va se perdre dans les campagnes. Les Phrygiens
sacrifient à ces fleuves, les uns à tous les deux, les autres au Méandre, et les autres
au Marsyas. Ils jettent leurs offrandes dans la fontaine qui leur sert de source, en
prononçant à haute voix le nom du fleuve auquel elles sont destinées. Ces offrandes
suivent le courant des eaux au travers de la montagne, s'engloutissent, ressortent
avec elles, et l'on ne voit point que celles qui sont adressées au Méandre prennent le
chemin du Marsyas, ni que celles qui doivent appartenir au Marsyas prennent le
chemin du Méandre. Si elles sont pour l'un et pour l'autre, elles se partagent entre eux. C'est une montagne qui est le Dieu des habitants de la Cappadoce. C'est par elle
qu'ils jurent. C'est elle qui leur représente la Divinité. Chez les peuples qui habitent les
rivages du Palus-Méotide, c'est le Palus-Méotide lui-même. Chez les Massagètes,
c'est le Tanaïs.
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