HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, II

Chapitre 5

  Chapitre 5

[2,5] Μέμφομαι καὶ τὸν Αἰγυπτίων νόμον. Βοῦν ἐκεῖνοι τιμῶσιν καὶ ὄρνιν καὶ τράγον καὶ τοῦ ποταμοῦ τοῦ Νείλου τὰ θρέμματα· ὧν θνητὰ μὲν τὰ σώματα, δειλοὶ δὲ οἱ βίοι, ταπεινὴ δὲ ὄψις, ἀγεννὴς δὲ θεραπεία, αἰσχρὰ δὲ τιμή. Ἀποθνήσκει θεὸς Αἰγυπτίοις, καὶ πενθεῖται θεός· καὶ δείκνυται παρ´ αὐτοῖς ἱερὸν θεοῦ, καὶ τάφος θεοῦ. Καὶ Ἕλληνες μὲν θύουσιν καὶ ἀνθρώποις ἀγαθοῖς, καὶ τιμῶνται μὲν αὐτῶν αἱ ἀρεταί, ἀμνημονοῦνται δὲ αἱ συμφοραί· παρὰ δὲ Αἰγυπτίοις ἰσοτιμίαν ἔχει τὸ θεῖον τιμῆς καὶ δακρύων. Γυναικὶ Αἰγυπτίᾳ θρέμμα ἦν κροκόδειλος σκύλαξ· ἐμακάριζον οἱ Αἰγύπτιοι τὴν γυναῖκα, ὡς τιθηνουμένην θεόν τινα ἑαυτῶν, καὶ προσετρέποντο καὶ αὐτὴν καὶ τὸν τρόφιμον· ἦν αὐτῇ παῖς ἄρτι ἡβάσκων, ἡλικιώτης τοῦ θεοῦ, συναθύρων αὐτῷ καὶ συντρεφόμενος· δὲ τέως μὲν ὑπὸ ἀσθενείας ἦν τιθασός, προελθὼν δὲ εἰς μέγεθος ἤλεγξεν τὴν φύσιν, καὶ διέφθειρεν τὸν παῖδα· δὲ δύστηνος Αἰγυπτία ἐμακάριζεν τὸν υἱὸν τοῦ θανάτου, ὡς γενόμενον δῶρον ἐφεστίῳ θεῷ. [2,5] V. Je n'approuve pas davantage les institutions de l'Égypte. On y adore un bœuf, un oiseau, un bouc, les reptiles du Nil, êtres dont les corps sont périssables, l'existence abjecte, la vue rampante, les fonctions serviles, et qu'il est honteux d'adorer. Chez les Égyptiens, les Dieux meurent : on porte leur deuil. On voit à la fois et leurs tombeaux et leurs temples. Chez les Grecs, dans les solennités célébrées en l'honneur des héros, on offre des hommages à leurs vertus, mais on ne parle point des maux qui ont pu être leur ouvrage. Mais en Égypte, dans le culte qu'on rend aux Dieux, on mêle quelquefois les pleurs aux offrandes. Une femme égyptienne élevait un petit crocodile. Les Égyptiens regardaient comme un grand bonheur pour elle d'être la nourrice d'un Dieu. Quelques-uns même allaient jusqu'à faire des caresses à cette femme et à son nourrisson. Cette Égyptienne avait un fils, encore impubère, du même âge que le Dieu, avec lequel il était accoutumé de prendre ses ébats et de manger. Tant que le Dieu fut faible, il eut de la mansuétude. En grossissant, il développa sa férocité naturelle. Un jour il dévora l'enfant. L'infortunée Égyptienne envisagea comme un bonheur pour son fils son genre de mort, d'avoir été la proie d'un Dieu domestique. Voilà pour ce qui concerne l'Égypte.


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Dernière mise à jour : 24/04/2008