[2,4] Τὸ δὲ βαρβαρικόν, ὁμοίως μὲν ἅπαντες ξυνετοὶ τοῦ
θεοῦ, κατεστήσαντο δὲ αὐτοῖς σημεῖα ἄλλοι ἄλλα. Πέρσαι
μὲν πῦρ, ἄγαλμα ἐφήμερον, ἀκόρεστον καὶ ἁδηφάγον·
καὶ θύουσιν Πέρσαι πυρί, ἐπιφοροῦντες αὐτῷ τὴν
πυρὸς τροφήν, ἐπιλέγοντες·
πῦρ δέσποτα, ἔσθιε.
Ἄξιον δὲ πρὸς τοὺς Πέρσας εἰπεῖν, Ὦ πάντων γενῶν
ἀνοητότατον, οἱ τοσούτων καὶ τηλικούτων ἀγαλμάτων
ἀμελήσαντες, γῆς ἡμέρου, καὶ ἡλίου λαμπροῦ,
καὶ θαλάττης πλοΐμου, καὶ ποταμῶν γονίμων, καὶ
ἀέρος τροφίμου, καὶ αὐτοῦ οὐρανοῦ, περὶ ἓν μάλιστα
ἀσχολεῖσθε τὸ ἀγριώτατον καὶ ὀξύτατον, οὐ ξύλων
αὐτῷ τροφὴν χορηγοῦντες μόνον, οὐδὲ ἱερείων, οὐδὲ
θυμιαμάτων· ἀλλὰ τούτῳ τῷ ἀγάλματι καὶ τούτῳ τῷ
θεῷ καὶ τὴν Ἐρετρίαν ἀναλῶσαι δεδώκατε, καὶ τὰς Ἀθήνας
αὐτάς, καὶ τὰ Ἰώνων ἱερά, καὶ τὰ Ἑλλήνων ἀγάλματα.
| [2,4] IV. Quant aux Barbares, admettant tous également l'existence des Dieux, ils les
représentèrent les uns sous une figure, les autres sous une autre. Les Perses sous
l'image fugitive du feu, élément dévorateur et insatiable. Dans les sacrifices, ils lui
offrent son aliment ordinaire, en lui disant : « Feu, souverain maître, mange.». Ils
mériteraient ces Perses qu'on leur dît,« O les plus insensés des hommes, qui,
dédaignant de prendre pour représenter vos Dieux les nombreux, les divers objets que
vous offrait la nature, ou cette terre nourricière, ou ce brillant soleil, ou cette mer,
théâtre de la navigation, ou ces fleuves pères de la fécondité, ou cet air qui donne la
vie, ou le ciel lui-même, ne vous êtes principalement occupés que de celui-là seul qui
en est le plus violent, le plus propre à la destruction; et qui, sans vous contenter d'offrir
à ce Dieu que vous vous êtes choisi, à cet emblème sous lequel il vous a plu de le
représenter, ce qui est son naturel aliment, ou des sacrifices, ou des parfums, lui avez
donné à dévorer Érétrie, Athènes, les temples de l'Ionie, et les statues de la Grèce » !
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