[1,7] Ἢ κἀνταῦθα πάμμηκες διαφέρει ἔπαινος ἡδονῆς·
ἥδονται μὲν γὰρ πάντες ἀκροώμενοι, ὃς δ´ ἂν τῷ ὄντι
ἐπαινέσῃ, καὶ μιμήσεται· μέχρι δέ τις μὴ ζηλοῖ, οὐκ ἐπῄνεσεν.
Ἤδη τὶς καὶ ὑπὸ αὐλημάτων ἀνὴρ ἄμουσος
διετέθη μουσικῶς, καὶ τὰ ὦτα ἔναυλος ὢν διαμέμνηται
τοῦ μέλους, καὶ μινυρίζει πρὸς αὑτόν. Κἂν τοῦτο τὶς
ὑμῶν τὸ πάθος ζηλωσάτω· τάχα γάρ που ἐρασθήσεται
καὶ τῶν αὐλῶν αὐτῶν. Ἀνὴρ φιλοθρέμμων ὄρνιθας
εἶχεν τῶν ἡδὺ μὲν φθεγγομένων τὸ ὄρθριον δὴ τοῦτο,
ἄσημον δὲ, καὶ οἷον ὄρνιθας εἰκός. Ἦν αὐτῷ γείτων
αὐλητικός· ἀκροώμενοι δὲ οἱ ὄρνιθες διαμελετωμένου
τοῦ αὐλητοῦ, καὶ ἀντᾴδοντες αὐτῷ ὁσημέραι,
ἐτυπώθησαν τῇ ἀκοῇ πρὸς τὰ αὐλήματα, καὶ τελευτῶντες
ἀρξαμένου αὐλεῖν συνεπήχουν πρὸς τὸ ἐνδόσιμον,
δίκην χοροῦ· ἄνθρωποι δὲ ὄντες οὐδὲ κατὰ ὄρνιθας
ξυνᾴσονται ἡμῖν, ἀκούοντες θαμὰ οὐκ ἀσήμων
αὐλημάτων, ἀλλὰ νοερῶν λόγων καὶ διηρθρωμένων
καὶ γονίμων καὶ πρὸς μίμησιν εὖ πεφυκότων; Ὥστε
ἔγωγε τέως καὶ πρὸς ἅπαντας ὑπὲρ τῶν ἡμετέρων
σιγὴν ἔχων καὶ μηδὲν σεμνὸν μηδὲ ὑπέραυχον μήτε
ἰδίᾳ μήτε εἰς κοινὸν εἰπεῖν, νῦν μοι δοκῶ ὑμῶν εἵνεκεν
γαυρότατα ἂν καὶ μεγαλαυχότατα εἰπεῖν. Παρελήλυθεν
εἰς ὑμᾶς, ὦ νέοι, παρασκευὴ λόγων αὕτη πολύχους
καὶ πολυμερὴς καὶ πάμφορος, καὶ ἐπὶ πάσας ἐξικνουμένη
ἀκοὰς καὶ πάσας φύσεις, καὶ πάσας ζηλώσεις
λόγων, καὶ πάσας παιδευμάτων ἰδέας, ἀταμίευτος καὶ
ἄμισθος καὶ ἀπροφάσιστος καὶ ἄφθονος, ἐν μέσῳ κειμένη
τοῖς δυναμένοις λαβεῖν. Εἴτέ τις ῥητορείας ἐρᾷ,
οὗτος αὐτῷ δρόμος λόγου πρόχειρος καὶ πολυαρκὴς
καὶ εὔπορος, καὶ ὑψηλός, καὶ ἐκπληκτικός, καὶ ἄρρατος,
καὶ ἰσχυρός, καὶ ἄκμητος· εἴτέ τις ποιητικῆς ἐρᾷ, ἡκέτω
πορισάμενος ἄλλοθεν τὰ μέτρα μόνον, τὴν δὲ ἄλλην
χορηγίαν λαμβανέτω ἐντεῦθεν ἔκπλεων ποιητικῆς, τὸ
σοβαρόν, τὸ ἐπιφανές, τὸ λαμπρόν, τὸ γόνιμον, τὸ ἔνθεον,
τὴν οἰκονομίαν, τὴν δραματουργίαν, τὸ κατὰ
τὰς φωνὰς ἀταμίευτον, τὸ κατὰ τὴν ἁρμονίαν ἄπταιστον·
ἀλλὰ πολιτικῆς καὶ τῆς περὶ δήμους καὶ βουλευτήρια
παρασκευῆς ἥκεις ἐνδεὴς ὤν; σὺ μὲν καὶ
πεφώρακας τὸ ἔργον, ὁρᾷς τὸν δῆμον, ὁρᾷς τὸ βουλευτήριον,
τὸν λέγοντα, τὴν πειθώ, τὸ κράτος. Ἀλλὰ
τούτων μέν τις ὑπερορᾷ, φιλοσοφίαν δὲ ἀσπάζεται καὶ
ἀλήθειαν τιμᾷ; ἐνταῦθα ὑφαιρῶ, τῆς μεγαλαυχίας
ὑφίεμαι, οὐχ ὁ αὐτός εἰμι· μέγα τὸ χρῆμα καὶ δεόμενον
προστάτου οὐ δημοτικοῦ, μὰ Δία, οὐδὲ ἐρχομένου
χαμαί, οὐδὲ ἀνακεκραμένου τῷ τῶν πολλῶν τρόπῳ.
| [1,7] VII. Certes, dans ces représentations-là même, il y a une grande distance entre
l'éloge et la volupté. Car tous ceux qui écoutent, éprouvent de la volupté. Celui-là seul
décerne vraiment l'éloge qui se laisse emporter à l'émulation. Jusqu'alors nul éloge n'a
été décerné. On a vu des hommes qui ne s'étaient jamais occupés de musique,
montrer, au son de la flûte, de la disposition pour cet art ; on les a vus avec de l'oreille
retenir les airs exécutés sur cet instrument, et les fredonner, à voix basse. Avec de
l'émulation pour un pareil exemple, peut-être prendrait-on du goût pour la flûte.
Un homme qui aimait les bêtes avait des oiseaux, de ceux qui sont dressés à donner
agréablement le bon jour avec leur langage ; non toutefois sans quelque imperfection,
mais aussi bien que des oiseaux peuvent le faire. Cet homme avait pour voisin un
joueur de flûte. Ces oiseaux qui l'entendaient s'exercer sur son instrument, s'étant
accoutumés à le suivre chaque jour, formèrent leurs oreilles au son de la flûte, et
finirent par être en état de l'accompagner et de faire chorus avec lui, dans l'air qu'il
jouait, lorsqu'il commençait à l'exécuter. Et des hommes ne feront point vis-à-vis de
nous ce que firent ces oiseaux, tandis que nous leur faisons si souvent entendre non
pas de vains sons, mais des discours qui s'adressent à leur raison, des discours
composés selon les règles de l'art, pleins de principes féconds et de leçons faciles à
pratiquer! Si donc jusqu'à ce moment j'ai gardé le silence vis-à-vis de tout le monde
touchant nos intérêts les plus chers, si je n'ai rien dit de grand, d'élevé, soit en
particulier, soit en public, je crois devoir aujourd'hui, à votre considération, traiter les
matières les plus sublimes et les plus transcendantes. O jeunes gens, je vous offre
une foule de moyens d'instruction très étendus, très variés, sur toute sorte de sujets, à
la portée de tous les degrés d'intelligence, propres à toutes les inclinations, à tous les
goûts, à tous les systèmes d'éducation, moyens que chacun peut mettre à contribution
à son gré, sans se constituer en frais, sans que la négligence puisse être excusée,
sans qu'on ait à redouter l'envie, et qui sont à la discrétion de quiconque veut en
profiter ! Quelqu'un a-t-il du goût pour la rhétorique ? la carrière de l'éloquence s'ouvre
devant lui. Il peut apprendre à se mettre à la hauteur de plusieurs sujets, à être
abondant, élevé, énergique, soutenu, vigoureux, et facile. Quelqu'un a-t-il du goût pour
la poésie ? Qu'il vienne avec la seule précaution de se munir d'ailleurs de poèmes. Il
recueillera ici toutes les instructions sur l'art poétique. On lui enseignera en quoi
consistent la pompe, l'éclat, le brillant, le sublime. On lui enseignera à bien dessiner un
plan, à le bien conduire, à fuir la recherche dans les expressions, à ne pas pécher
contre les règles de l'harmonie. Un autre désire-t-il de s'instruire dans la politique,
d'apprendre l'art de manier le peuple, de parler dans ses assemblées ? Pour remplir
son but, il n'a besoin que de lui-même. Qu'il observe le peuple : qu'il assiste à ses
délibérations : qu'il entende ses orateurs : qu'il soit témoin de ce qui persuade, de ce
qui fait impression. Un autre méprise-t-il tout cela, veut-il embrasser la philosophie,
offrir ses hommages à la vérité ? Ici, je cesse de me faire valoir. J'avoue mon
insuffisance : je ne suis plus en mesure. Il s'agit d'une chose de haute importance, qui
veut, de par tous les Dieux, être dirigée par quelqu'un qui soit au-dessus du vulgaire,
qui n'aille point terre à terre, et qui ne soit point encroûté de la rouille de la multitude.
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