[33,3] θαυμάζω δὲ Λακεδαιμονίους πάντων μάλιστα,
τίνι ποτὲ γνώμῃ χρώμενοι καομένην τὴν Ἑλλάδα
περιορῶσιν, ἡγεμόνες ὄντες τῶν Ἑλλήνων οὐκ ἀδίκως,
καὶ διὰ τὴν ἔμφυτον ἀρετὴν καὶ διὰ τὴν τῶν πρὸς τὸν
πόλεμον ἐπιστήμην, μόνοι δὲ οἰκοῦντες ἀπόρθητοι καὶ ἀτείχιστοι
καὶ ἀστασίαστοι καὶ ἀήττητοι καὶ τρόποις ἀεὶ τοῖς
αὐτοῖς χρώμενοι· ὧν ἕνεκα ἐλπὶς ἀθάνατον τὴν ἐλευθερίαν
αὐτοὺς κεκτῆσθαι, καὶ ἐν τοῖς παρεληλυθόσι κινδύνοις σωτῆρας
γενομένους τῆς Ἑλλάδος περὶ τῶν μελλόντων προορᾶσθαι.
| [33,3] Ce sont les Lacédémoniens qui m'étonnent davantage. Je ne sais dans quelle vue ils laissent ravager la Grèce, eux qui sont les chefs des Grecs, et qui méritent de l'être par leur bravoure naturelle, et par leur habileté dans les armes. Ils sont les seuls dont le territoire n'ait jamais été ravagé, les seuls dont la ville ne soit pas entourée de murs, les seuls qui soient à l'abri des divisions, les seuls enfin, qui se montrent invincibles, et qui suivent toujours le même plan de discipline. Ainsi tout nous assure qu'ils jouiront éternellement de leur liberté, et qu'ayant sauvé la Grèce dans ses anciens périls, ils sauront pourvoir à son salut dans les temps qui suivront.
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