HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lysias, Discours XIX : Sur les biens d'Aristophane

Paragraphes 50-59

 Paragraphes 50-59

[19,50] ὡς Διότιμος ἔχοι τάλαντα τετταράκοντα πλείω ὅσα αὐτὸς ὡμολόγει παρὰ τῶν ναυκλήρων καὶ ἐμπόρων· καὶ ταῦτα, ἐπειδὴ ἦλθεν, ἐκείνου ἀπογράφοντος καὶ χαλεπῶς φέροντος ὅτι ἀπὼν διεβάλλετο, οὐδεὶς ἐξήλεγξε, δεομένης μὲν τῆς πόλεως χρημάτων, (51) ἐθέλοντος δὲ ἐκείνου λογίσασθαι. Ἐνθυμεῖσθε τοίνυν οἷον ἂν ἐγένετο, εἰ Ἀθηναίων ἁπάντων ἀκηκοότων ὅτι τετταράκοντα τάλαντα ἔχοι Διότιμος, εἶτα ἔπαθέ τι πρὶν καταπλεῦσαι δεῦρο. Εἶτα οἱ προσήκοντες ἂν αὐτοῦ ἐν κινδύνῳ ἦσαν τῷ μεγίστῳ, εἰ ἔδει αὐτοὺς πρὸς τοσαύτην διαβολὴν ἀπολογεῖσθαι, μὴ εἰδότας μηδὲν τῶν πεπραγμένων. Αἴτιοι οὖν εἰσι καὶ ὑμῖν πολλῶν ἤδη ψευσθῆναι καὶ δὴ ἀδίκως γέ τινας ἀπολέσθαι οἱ ῥαδίως τολμῶντες ψεύδεσθαι καὶ συκοφαντεῖν ἀνθρώπους ἐπιθυμοῦντες. (52) Ἐπεὶ οἴομαι ὑμᾶς εἰδέναι ὅτι Ἀλκιβιάδης τέτταρα πέντε ἔτη ἐφεξῆς ἐστρατήγει ἐπικρατῶν καὶ νενικηκὼς Λακεδαιμονίους, καὶ διπλάσια ἐκείνῳ ἠξίουν αἱ πόλεις διδόναι ἄλλῳ τινὶ τῶν στρατηγῶν, ὥστᾤοντο εἶναί τινες αὐτῷ πλεῖν ἑκατὸν τάλαντα. δἀποθανὼν ἐδήλωσεν ὅτι οὐκ ἀληθῆ ταῦτα ἦν· ἐλάττω γὰρ οὐσίαν κατέλιπε τοῖς παισὶν αὐτὸς παρὰ τῶν ἐπιτροπευσάντων παρέλαβεν. (53) Ὅτι μὲν οὖν καὶ ἐν τῷ ἔμπροσθεν χρόνῳ τοιαῦτα ἐγίγνετο, ῥᾴδιον γνῶναι· φασὶ δὲ καὶ τοὺς ἀρίστους καὶ σοφωτάτους μάλιστα ἐθέλειν μεταγιγνώσκειν. Εἰ οὖν δοκοῦμεν εἰκότα λέγειν καὶ ἱκανὰ τεκμήρια παρέχεσθαι, ἄνδρες δικασταί, πάσῃ τέχνῃ καὶ μηχανῇ ἐλεήσατε· ὡς ἡμεῖς τῆς μὲν διαβολῆς οὕτω μεγάλης οὔσης ἀεὶ προσεδοκῶμεν κρατήσειν μετὰ τοῦ ἀληθοῦς· ὑμῶν δὲ μηδενὶ τρόπῳ ἐθελησάντων πεισθῆναι οὐδἐλπὶς οὐδεμία σωτηρίας ἐδόκει ἡμῖν εἶναι. (54) Ἀλλὰ πρὸς θεῶν Ὀλυμπίων, ἄνδρες δικασταί, βούλεσθε ἡμᾶς δικαίως σῶσαι μᾶλλον ἀδίκως ἀπολέσαι, καὶ πιστεύετε τούτοις ἀληθῆ λέγειν, οἳ ἂν καὶ σιωπῶντες ἐν ἅπαντι τῷ βίῳ παρέχωσι σώφρονας σφᾶς αὐτοὺς καὶ δικαίους. (55) Περὶ μὲν οὖν αὐτῆς τῆς γραφῆς, καὶ τρόπῳ κηδεσταὶ ἡμῖν ἐγένοντο, καὶ ὅτι οὐκ ἐξήρκει τὰ ἐκείνου εἰς τὸν ἔκπλουν, ἀλλὰ καὶ ὡς ἄλλοθεν προσεδανείσατο ἀκηκόατε καὶ μεμαρτύρηται ὑμῖν· περὶ δἐμαυτοῦ βραχέα βούλομαι ὑμῖν εἰπεῖν. Ἐγὼ γὰρ ἔτη γεγονὼς ἤδη τριάκοντα οὔτε τῷ πατρὶ οὐδὲν πώποτε ἀντεῖπον, οὔτε τῶν πολιτῶν οὐδείς μοι ἐνεκάλεσεν, ἐγγύς τε οἰκῶν τῆς ἀγορᾶς οὔτε πρὸς δικαστηρίῳ οὔτε πρὸς βουλευτηρίῳ ὤφθην οὐδεπώποτε, πρὶν ταύτην τὴν συμφορὰν γενέσθαι. Περὶ μὲν οὖν ἐμαυτοῦ τοσαῦτα λέγω, (56) περὶ δὲ τοῦ πατρός, ἐπειδὴ ὥσπερ ἀδικοῦντος αἱ κατηγορίαι γεγένηνται, συγγνώμην ἔχετε, ἐὰν λέγω ἀνήλωσεν εἰς τὴν πόλιν καὶ εἰς τοὺς φίλους· οὐ γὰρ φιλοτιμίας ἕνεκα ἀλλὰ τεκμήριον ποιούμενος ὅτι οὐ τοῦ αὐτοῦ ἐστιν ἀνδρὸς ἄνευ ἀνάγκης τε πολλὰ ἀναλίσκειν καὶ μετὰ κινδύνου τοῦ μεγίστου ἐπιθυμῆσαι ἔχειν τι τῶν κοινῶν. (57) Εἰσὶ δέ τινες οἱ προαναλίσκοντες οὐ μόνου τούτου ἕνεκα ἀλλἵνα ἄρχειν ὑφὑμῶν ἀξιωθέντες διπλάσια κομίσωνται. τοίνυν ἐμὸς πατὴρ ἄρχειν μὲν οὐδεπώποτε ἐπεθύμησε, τὰς δὲ χορηγίας ἁπάσας κεχορήγηκε, τετριηράρχηκε δὲ ἑπτάκις, εἰσφορὰς δὲ πολλὰς καὶ μεγάλας εἰσενήνοχεν. Ἵνα δὲ εἰδῆτε καὶ ὑμεῖς, καθἑκάστην ἀναγνώσεται. “Λειτουργίαι” (58) Ἀκούετε, ἄνδρες δικασταί, τὸ πλῆθος. Πεντήκοντα γὰρ ἔτη ἐστὶν ὅσα πατὴρ καὶ τοῖς χρήμασι καὶ τῷ σώματι τῇ πόλει ἐλῃτούργει. Ἐν οὖν τοσούτῳ χρόνῳ δοκοῦντά τι ἐξ ἀρχῆς ἔχειν οὐδεμίαν εἰκὸς δαπάνην πεφευγέναι. Ὅμως δὲ καὶ μάρτυρας ὑμῖν παρέξομαι. “Μάρτυρες” (59) Τούτων συμπάντων κεφάλαιόν ἐστιν ἐννέα τάλαντα καὶ δισχίλιαι δραχμαί. Ἔτι τοίνυν καὶ ἰδία τισὶ τῶν πολιτῶν ἀποροῦσι συνεξέδωκε θυγατέρας καὶ ἀδελφάς, τοὺς δἐλύσατο ἐκ τῶν πολεμίων, τοῖς δεἰς ταφὴν παρεῖχεν ἀργύριον. Καὶ ταῦτἐποίει ἡγούμενος εἶναι ἀνδρὸς ἀγαθοῦ ὠφελεῖν τοὺς φίλους, καὶ εἰ μηδεὶς μέλλοι εἴσεσθαι· νῦν δὲ πρέπον ἐστὶ καὶ ὑμᾶς ἀκοῦσαί μου. Καί μοι κάλει τὸν καὶ τόν. “Μάρτυρες[19,50] on prétendait que Diotime avait levé sur les armateurs et les commerçants une somme qui excédait de quarante talents celle dont il convient. A son retour, il était déjà dénoncé, et il se plaignait fort de ce qu'on l'avait attaqué injustement en son absence. Personne n'entreprit de le convaincre, quoique la ville eût besoin d'argent, (51) et qu'il s'offrît à rendre compte de son administration. Examinez donc ce qui serait arrivé si Diotime, que l'on soutenait en pleine assemblée être saisi d'une somme de 40 talents, eût essuyé quelque accident avant de revenir ici, et que ses parents se trouvaient dans le plus grand embarras, obligés de se défendre contre des poursuites injustes, sans avoir aucune connaissance des faits. C'est principalement, je crois, à ces calomniateurs audacieux, acharnés contre les citoyens par cupidité ou par envie, qu'on doit attribuer la cause des méprises où vous êtes déjà tombés sur le compte de plusieurs, et dont quelques uns même ont été les victimes. (52) Vous n'ignorez pas non plus que pendant quatre ou cinq années de suite, Alcibiade triompha des Lacédémoniens, et que les villes lui assignaient le double des fonds qu'elles auraient donnés à un autre, en sorte qu'on lui croyait plus de 100 talents. Sa mort a fait voir combien cette opinion était fausse, puisqu'il a laissé à ses enfants moins de fortune qu'il n'en avait reçu de ses tuteurs. Les temps passés fournissent beaucoup d'exemples pareils qu'il est facile de remarquer. (53) On dit communément que les hommes les plus sages et les plus raisonnables sont les plus disposés à revenir d'une erreur ; si donc il vous semble, Athéniens, que nous n'avons rien allégué que de solide, rien qui ne soit appuyé de bonnes preuves; daignez nous accorder toute la compassion dont nous sommes dignes. Poursuivis sans ménagement par la calomnie, nous nous flattions toujours de triompher par la vérité, pourvu que vous voulussiez bien nous écouter sans prévention ; mais nous pensions en même temps qu'il ne nous restait aucune ressource si vous refusiez de nous entendre. (54) Au nom des dieux, sauvez-nous par une sentence équitable, plutôt que de nous laisser en proie à l'injustice ; et croyez qu'une conduite sage et vertueuse, qui ne se démentit jamais, est un témoignage tacite de la vérité des discours. (55) Je me suis justifié sur le fond de l'accusation : je vous ai montré comment Nicophème et Aristophane sont entrés dans notre famille, et comment les biens de celui-ci ne suffisant pas pour l'expédition navale, il a été obligé d'emprunter d'ailleurs; ces faits vous ont été exposés et prouvés par des dépositions dignes de foi : il me reste à vous dire un mot de ma personne. Agé déjà de 30 ans, je n'ai jamais contredit mon père ; aucun citoyen ne porta jamais de plainte à mon sujet. Quoique je demeure près de la place publique, on ne m'avait encore vu paraître devant aucun tribunal ni devant le sénat, avant que cette malheureuse affaire me fût survenue. Voilà tout ce que j'ai à dire de moi. (56) Pour ce qui est de mon père, puisqu'on l'accuse d'avoir fait tort à l'état, souffrez que je vous rappelle les dépenses qu'il a faites pour l'état et pour ses amis. Il n'entre aucune vanité dans mon récit, je veux seulement prouver qu'un particulier qui prodigue volontairement ses biens pour la république, n'est pas homme à s'exposer aux plus grands risques en retenant ce qui doit revenir au trésor. (57) On en voit qui font le sacrifice de leurs deniers par intérêt autant que par orientation, dans l'espoir de se dédommager avec usure dans les places qu'ils pourront obtenir de vous. Pour mon père, sans avoir jamais désiré ces places, il s'est acquitté de toutes les fonctions de chorège, il a équipé sept fois des vaisseaux, et a souvent fourni de fortes contributions. Mais, pour que vous soyez parfaitement instruits, on va vous lire tous les articles. (58) Pensez, je vous prie, Athéniens, combien ils doivent être multipliés. Mon père a passé cinquante ans à servir l'état et de sa fortune et de sa personne; or, durant tout ce temps où l'on nous a crus solidement riches, nous ne nous sommes refusés à aucune dépense. Quoique les faits parlent assez d'eux mêmes, des témoins vont en déposer. Les témoins déposent. (59) Tout ce que nous avons dépensé pour la ville se monte à neuf talents 200 drachmes. Ce n'est pas tout ; mon père a secouru des citoyens dans l'indigence ; il a marié leurs filles et leurs sœurs, payé leur rançon ou leur sépulture ; et il s'y est porté, convaincu qu'il est d'une âme honnête de secourir ses amis quand même le bienfait devrait rester ignoré : mais la circonstance m'oblige aujourd'hui d'en révéler le secret. Greffier, faites paraître les témoins. Les témoins paraissent.


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Dernière mise à jour : 28/04/2010