[19,40] ὃς ἐφύλαττεν αὐτῷ καὶ ἐταμίευε πάντα τὰ ἐν Κύπρῳ, ἔδωκεν ὡς μυρίας δραχμάς, τῷ δὲ ἀδελφῷ τρία τάλαντα· τὰ δὲ λοιπὰ τῷ ὑεῖ κατέλιπε, τάλαντα ἑπτακαίδεκα. Τούτων δὲ κεφάλαιόν τι γίγνεται περὶ τετταράκοντα τάλαντα. (41) Καὶ οὐδενὶ οἷόν τε εἰπεῖν ὅτι διηρπάσθη ἢ ὡς οὐ δικαίως ἀπεφάνθη· αὐτὸς γὰρ ἐν τῇ νόσῳ ὢν εὖ φρονῶν διέθετο. Καί μοι κάλει τούτων μάρτυρας.
“Μάρτυρες”
(42) Ἀλλὰ μὴν ὁστισοῦν, ὦ ἄνδρες δικασταί, πρὶν ἀμφότερα δῆλα γενέσθαι, πολλοστὸν μέρος τὰ Νικοφήμου τῶν Κόνωνος χρημάτων ᾠήθη ἂν εἶναι. Ἀριστοφάνης τοίνυν γῆν μὲν καὶ οἰκίαν ἐκτήσατο πλεῖν ἢ πέντε ταλάντων, κατεχορήγησε δὲ ὑπὲρ αὑτοῦ καὶ τοῦ πατρὸς πεντακισχιλίας δραχμάς, τριηραρχῶν δὲ ἀνήλωσεν ὀγδοήκοντα μνᾶς. (43) Εἰσενήνεκται δὲ ὑπὲρ ἀμφοτέρων οὐκ ἔλαττον μνῶν τετταράκοντα. Εἰς δὲ τὸν ἐπὶ Σικελίας πλοῦν ἀνήλωσεν ἑκατὸν μνᾶς. Εἰς δὲ τὸν ἀπόστολον τῶν τριήρων, ὅτε οἱ Κύπριοι ἦλθον καὶ ἔδοτε αὐτοῖς τὰς δέκα ναῦς, καὶ τῶν πελταστῶν τὴν μίσθωσιν καὶ τῶν ὅπλων τὴν ὠνὴν παρέσχε τρισμυρίας δραχμάς. Καὶ τούτων κεφάλαιον πάντων γίγνεται μικροῦ λείποντος πεντεκαίδεκα τάλαντα. (44) Ὥστε οὐκ ἂν εἰκότως ἡμᾶς αἰτιῷσθε, ἐπεὶ τῶν Κόνωνος, τῶν ὁμολογουμένων δικαίως ἀποφανθῆναι ὑπ᾽ αὐτοῦ ἐκείνου, πολλαπλασίων δοκούντων πλεῖν ἢ τρίτον μέρος φαίνεται τὰ Ἀριστοφάνους. Καὶ οὐ προσλογιζόμεθα ὅσα αὐτὸς ἐν Κύπρῳ ἔσχε Νικόφημος, οὔσης αὐτῷ ἐκεῖ γυναικὸς καὶ θυγατρός. (45) Ἐγὼ μὲν <οὖν> οὐκ ἀξιῶ, ὦ ἄνδρες δικασταί, οὕτω πολλὰ καὶ μεγάλα τεκμήρια παρασχομένους ἡμᾶς ἀπολέσθαι ἀδίκως. Ἀκήκοα γὰρ ἔγωγε καὶ τοῦ πατρὸς καὶ ἄλλων πρεσβυτέρων, ὅτι οὐ νῦν μόνον ἀλλὰ καὶ ἐν τῷ ἔμπροσθεν χρόνῳ πολλῶν ἐψεύσθητε τῆς οὐσίας, οἳ ζῶντες μὲν πλουτεῖν ἐδόκουν, ἀποθανόντες δὲ πολὺ παρὰ τὴν δόξαν τὴν ὑμετέραν ἐφάνησαν. (46) Αὐτίκα Ἰσχομάχῳ, ἕως ἔζη, πάντες ᾤοντο εἶναι πλεῖν ἢ ἑβδομήκοντα τάλαντα, ὡς ἐγὼ ἀκούω. Ἐνειμάσθην δὲ τὼ ὑεῖ οὐδὲ δέκα τάλαντα ἑκάτερος ἀποθανόντος. Στεφάνῳ δὲ τῷ Θάλλου ἐλέγετο εἶναι πλεῖν ἢ πεντήκοντα τάλαντα, ἀποθανόντος δ᾽ ἡ οὐσία ἐφάνη περὶ ἕνδεκα τάλαντα. (47) Ὁ τοίνυν Νικίου οἶκος προσεδοκᾶτο εἶναι οὐκ ἔλαττον ἢ ἑκατὸν ταλάντων, καὶ τούτων τὰ πολλὰ ἔνδον (ἦν). Νικήρατος δὲ ὅτ᾽ ἀπέθνῃσκεν, ἀργύριον μὲν ἢ χρυσίον οὐδ᾽ αὐτὸς ἔφη καταλείπειν οὐδέν, ἀλλὰ τὴν οὐσίαν ἣν κατέλιπε τῷ ὑεῖ, οὐ πλείονος ἀξία ἐστὶν ἢ τεττάρων καὶ δέκα ταλάντων. (48) Καλλίας τοίνυν ὁ Ἱππονίκου, ὅτε νεωστὶ ἐτεθνήκει ὁ πατήρ, (ὃς) πλεῖστα τῶν Ἑλλήνων ἐδόκει κεκτῆσθαι, καὶ ὥς φασι, διακοσίων ταλάντων ἐτιμήσατο <τὰ> αὑτοῦ ὁ πάππος, τὸ δὲ τούτου νῦν τίμημα οὐδὲ δυοῖν ταλάντοιν ἐστί. Κλεοφῶντα δὲ πάντες ἴστε, ὅτε, ὅτι πολλὰ ἔτη διεχείρισε τὰ τῆς πόλεως πάντα καὶ προσεδοκᾶτο πάνυ πολλὰ ἐκ τῆς ἀρχῆς ἔχειν· ἀποθανόντος δ᾽ αὐτοῦ οὐδαμοῦ δῆλα τὰ χρήματα, ἀλλὰ καὶ οἱ προσήκοντες καὶ οἱ κηδεσταί, (49) παρ᾽ οἷς <ἂν> κατέλιπεν, ὁμολογουμένως πένητές εἰσι. Φαινόμεθα δὴ καὶ τῶν ἀρχαιοπλούτων πολὺ ἐψευσμένοι καὶ τῶν νεωστὶ ἐν δόξῃ γεγενημένων.
Αἴτιον δέ μοι δοκεῖ εἶναι, ὅτι ῥαδίως τινὲς τολμῶσι λέγειν ὡς ὁ δεῖνα ἔχει τάλαντα πολλὰ ἐκ τῆς ἀρχῆς. Καὶ ὅσα μὲν περὶ τεθνεώτων λέγουσιν, οὐ πάνυ θαυμάζω -248;οὐ γὰρ ὑπό γε ἐκείνων ἐξελεγχθεῖεν ἄν-247;, ἀλλ᾽ ὅσα ζώντων ἐπιχειροῦσι καταψεύδεσθαι. Αὐτοὶ γὰρ ἔναγχος ἠκούετε ἐν τῇ ἐκκλησίᾳ,
| [19,40] qui gouvernait tous ses biens de Chypre, et trois talents à son frère : il a laissé à son fils le reste, qui montait à 17 talents. Ces sommes réunies forment environ 40 talents. Et l'on ne pourrait dire que ses biens aient été pillés, ou qu'il ne les ait pas tous déclarés ; car il avait tout son bon sens lorsqu'il fit son testament dans l'île de Chypre. Greffier, faites paraître les témoins de ces faits.
Les témoins paraissent.
(42) Cependant, avant que les biens de Conon et de Nicophème fussent connus, il n'y avait personne qui ne fût persuadé que la fortune de l'un était de beaucoup inférieure à celle de l'autre :Aristophane avait acquis une terre et une maison de plus de cinq talents ; il avait dépensé dans la chorégie 5 000 drachmes pour lui et pour son père, 80 mines pour l'armement des vaisseaux ; (43) il n'avait fourni dans les contributions guère moins de 40 mines au nom de tous les deux ; son voyage de Sicile lui était revenu à 100 mines ; lorsqu'il vint ici des députés de Chypre, et que vous leur donnâtes 10 vaisseaux, il fournit 3000 drachmes pour les équiper, pour soudoyer des troupes et acheter des armes: toutes ces sommes montent à près de 15 talents. (44) Conon ayant donc déclaré lui même avec droiture, comme il est constant, l'état de tous ses biens qui passaient pour être beaucoup plus considérables que ceux de Nicophème, pourrait-on sans injustice avoir de mauvais soupçons contre nous, lorsque les biens trouvés après la mort d'Aristophane se montent à plus du tiers de ceux de Conon ? Je n'ai pas fait entrer dans ce compte tout ce que Nicophème possédait dans l'île de Chypre où il avait sa femme et une fille. (45) D'après un si grand nombre de preuves solidement établies pour notre justification, je demande, Athéniens, qu'on ne nous fasse pas subir une condamnation injuste. J'ai appris de mon père et d'autres vieillards, que ce n'est pas seulement de nos jours, mais par le passé, que vous vous êtes mépris sur les fortunes de plusieurs particuliers qui passaient pour être fort riches pendant leur vie, et qui après leur mort se sont trouvés l'être beaucoup moins qu'on ne se l'était imaginé. (46) Par exemple, tout le monde, à ce que j'entends dire, se figurait pendant la vie d'Ischomaque, qu'il avait une fortune de plus de 70 talents : lorsqu'il fut décédé, ses deux enfants n'en eurent pas dix à partager entre eux. On donna à Etienne, fils de Thallus, plus de 50 talents: on lui en trouva 16 environ après sa mort. (47) La maison de Nicias était estimée riche au moins de 100 talents ; la plus grande partie de sa richesse, disait-on, était renfermée dans des coffres : lorsque Nicérate mourut, il déclara lui-même qu'il ne laissait ni or ni argent, et son fils recueillit un patrimoine de 16 talents tout au plus. (48) Callias passait pour le plus opulent des Grecs à la mort de son père ; son aïeul, suivant le bruit commun , avait reconnu lui même que sa fortune était de 200 talents : on ne donne pourtant aujourd'hui à Callias que deux talents à peine. Vous connaissez tous Cléophon ; vous savez qu'il a administré durant plusieurs années les revenus de l'état ; on croyait d'ailleurs qu'il avait reçu de ses pères une fortune très considérable : cependant, après lui, on ne trouva pas d'argent ; ses proches et ses alliés, (49) possesseurs de sa succession, sont pauvres de l'aveu de tout le monde. Il est donc clair que nous nous sommes mépris grandement, et sur les anciennes familles riches, et sur celles qui dans les derniers temps passaient pour l'être.
La cause de ces méprises, selon moi, c'est qu'il n'est que trop de gens qui ne craignent pas d'avancer au hasard que tel homme possède de gros revenus qu'il tient de ses ancêtres. Je ne suis pas surpris de tout ce qu'on dit d'un mort, qui ne viendra pas nous contredire, mais des mensonges qu'on débite sur le compte des vivants. Dernièrement, dans une assemblée du peuple,
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