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Du texte à l'hypertexte

Lysias, Discours XIX : Sur les biens d'Aristophane

Paragraphes 30-39

 Paragraphes 30-39

[19,30] Ἀλλοὐδοἱ πάλαι πλούσιοι δοκοῦντες εἶναι ἄξια λόγου ἔχοιεν ἂν ἐξενεγκεῖν· ἐνίοτε γὰρ οὐκ ἔστιν, οὐδἐάν τις πάνυ ἐπιθυμῇ, πρίασθαι τοιαῦτα <> κτησαμένῳ εἰς τὸν λοιπὸν χρόνον ἡδονὴν ἂν παρέχοι. (31) Ἀλλὰ τόδε σκοπεῖτε· τῶν ἄλλων, ὅσων ἐδημεύσατε <τὰ> χρήματα, οὐχ ὅπως σκεύη ἀπέδοσθε, ἀλλὰ καὶ αἱ θύραι ἀπὸ τῶν οἰκημάτων ἀφηρπάσθησαν· ἡμεῖς δὲ ἤδη δεδημευμένων καὶ ἐξεληλυθυίας τῆς ἐμῆς ἀδελφῆς φύλακα κατεστήσαμεν <ἐν> τῇ ἐρήμῃ οἰκίᾳ, ἵνα μήτε θυρώματα μήτε ἀγγεῖα μήτε ἄλλο μηδὲν ἀπόλοιτο. Ἔπιπλα δὲ ἀπεφαίνετο πλεῖν χιλίων δραχμῶν, (32) ὅσα οὐδενὸς πώποτἐλάβετε. Πρὸς δὲ τούτοις καὶ πρότερον πρὸς τοὺς συνδίκους καὶ νῦν ἐθέλομεν πίστιν δοῦναι, ἥτις ἐστὶ μεγίστη τοῖς ἀνθρώποις, μηδὲν ἔχειν τῶν Ἀριστοφάνους χρημάτων, ἐνοφείλεσθαι δὲ τὴν προῖκα τῆς ἀδελφῆς καὶ ἑπτὰ μνᾶς ἃς ᾤχετο λαβὼν παρὰ τοῦ πατρὸς τοῦ ἐμοῦ. (33) Πῶς ἂν οὖν εἶεν ἄνθρωποι ἀθλιώτεροι, εἰ τὰ σφέτεραὐτῶν ἀπολωλεκότες δοκοῖεν τἀκείνων ἔχειν; δὲ πάντων δεινότατον, τὴν ἀδελφὴν ὑποδέξασθαι παιδία ἔχουσαν πολλά, καὶ ταῦτα τρέφειν, μηδαὐτοὺς ἔχοντας μηδέν, ἐὰν ὑμεῖς τὰ ὄντἀφέλησθε. (34) Φέρε πρὸς θεῶν Ὀλυμπίων· οὕτω γὰρ σκοπεῖτε, <ἄνδρες> δικασταί. Εἴ τις ὑμῶν ἔτυχε δοὺς Τιμοθέῳ τῷ Κόνωνος τὴν θυγατέρα τὴν ἀδελφήν, καὶ ἐκείνου ἀποδημήσαντος καὶ ἐν διαβολῇ γενομένου ἐδημεύθη οὐσία, καὶ μὴ ἐγένετο τῇ πόλει πραθέντων ἁπάντων τέτταρα τάλαντα ἀργυρίου, διὰ τοῦτο ἠξιοῦτε ἂν τοὺς ἐκείνου καὶ τοὺς προσήκοντας ἀπολέσθαι, ὅτι οὐδὲ πολλοστὸν μέρος τῆς δόξης τῆς παρὑμῖν ἐφάνη τὰ χρήματα; (35) Ἀλλὰ μὴν τοῦτο πάντες ἐπίστασθε Κόνωνα μὲν ἄρχοντα, Νικόφημον δὲ ποιοῦντα τι ἐκεῖνος προστάττοι. Τῶν οὖν ὠφελειῶν Κόνωνα εἰκὸς πολλοστὸν μέρος ἄλλῳ τινὶ μεταδιδόναι, ὥστεἰ οἴονται πολλὰ γενέσθαι Νικοφήμῳ, ὁμολογήσειαν <ἂν> τὰ Κόνωνος εἶναι πλεῖν δεκαπλάσια. (36) Ἔτι δὲ φαίνονται οὐδὲν πώποτε διενεχθέντες, ὥστεἰκὸς καὶ περὶ τῶν χρημάτων ταὐτὰ γνῶναι, ἱκανὰ μὲν ἐνθάδε τῷ ὑεῖ ἑκάτερον καταλιπεῖν, τὰ δὲ ἄλλα παραὑτοῖς ἔχειν· ἦν γὰρ Κόνωνι μὲν ὑὸς ἐν Κύπρῳ καὶ γυνή, Νικοφήμῳ δὲ γυνὴ καὶ θυγάτηρ, ἡγοῦντο δὲ καὶ τὰ ἐκεῖ ὁμοίως σφίσιν εἶναι σᾶ ὥσπερ καὶ τὰ ἐνθάδε. (37) Πρὸς δὲ τούτοις ἐνθυμεῖσθε ὅτι καὶ εἴ τις μὴ κτησάμενος ἀλλὰ παρὰ τοῦ πατρὸς παραλαβὼν τοῖς παισὶ διένειμεν, οὐκ ἐλάχιστα ἂν αὑτῷ ὑπέλιπε· βούλονται γὰρ πάντες ὑπὸ τῶν παίδων θεραπεύεσθαι ἔχοντες χρήματα μᾶλλον ἐκείνων δεῖσθαι ἀποροῦντες. (38) Νῦν τοίνυν εἰ δημεύσαιτε τὰ τοῦ Τιμοθέου, —— μὴ γένοιτο, εἰ μή τι μέλλει μέγα ἀγαθὸν ἔσεσθαι τῇ πόλει, —— ἐλάττω δὲ ἐξ αὐτῶν λάβοιτ ἐκ τῶν Ἀριστοφάνους γεγένηται, τούτου ἕνεκα ἠξιοῦτε ἂν τοὺς ἀναγκαίους τοὺς ἐκείνου τὰ σφέτεραὐτῶν ἀπολέσαι; ἀλλοὐκ εἰκός, ἄνδρες δικασταί· γὰρ Κόνωνος θάνατος καὶ αἱ διαθῆκαι, (39) ἃς διέθετο ἐν Κύπρῳ, σαφῶς ἐδήλωσαν ὅτι πολλοστὸν μέρος ἦν τὰ χρήματα ὧν ὑμεῖς προσεδοκᾶτε· τῇ μὲν γὰρ Ἀθηναίᾳ καθιέρωσεν εἰς ἀναθήματα καὶ τῷ Ἀπόλλωνι εἰς Δελφοὺς πεντακισχιλίους στατῆρας· τῷ δὲ ἀδελφιδῷ τῷ ἑαυτοῦ, [19,30] Les particuliers mêmes dont la fortune passe pour la plus solide, auraient peine à en montrer beaucoup d'un certain prix. On n'en trouve pas toujours à vendre, quelque désir qu'on ait d'en acheter pour s'en faire honneur dans l'occasion. (31) Voici une remarque qu'il est encore à propos de faire. Les autres particuliers dont on a confisqué les biens, on ne s'est pas contenté de vendre leurs meubles, on a arraché les portes de leurs domiciles. Pour moi, lorsque les biens d'Aristophane eurent été confisqués, et que ma sœur fut sortie, je mis des gardes à la maison que je regardais comme la mienne, de peur qu'on n'enlevât les portes et certains ustensiles qu'on n'avait pas droit d'emporter. On trouva pour plus de mille drachmes de meubles ; (32) et vous n'en tirâtes jamais autant de personne. Outre cela, j'ai déjà offert et j'offre encore de donner aux avocats du trésor l'assurance la plus forte qu'il y ait parmi les hommes, d'affirmer devant eux que nous n'avons rien des effets d'Aristophane, qu'on nous doit la dot de ma sœur, et les sept mines qu'il a reçues de mon père en partant. (33) Y aurait-il donc des hommes plus malheureux que nous, si, après avoir perdu nos propres biens, nous étions encore réputés saisis de ceux d'Aristophane et de Nicophème ? Mais ce qu'il y aurait de plus dur, c'est que, chargé de ma sœur avec plusieurs enfants, je fusse toujours obligé de les nourrir, n'ayant plus rien moi-même si vous m'enlevez les restes d'une fortune modique. (34) Au nom des dieux, observez ceci, Athéniens : Si quelqu'un d'entre vous eût donné sa fille ou sa sœur à Timothée fils de Conon, que Timothée en son absence eût été chargé d'une accusation grave, que ses biens eussent été confisqués, et qu'après une vente générale il ne revînt au trésor que quatre talents : croiriez-vous devoir inquiéter ses proches parce qu'on aurait tiré de cette vente beaucoup moins qu'on ne l'espérait ? (35) Vous le savez cependant, Conon commandait et Nicophème obéissait: or il est probable que le général n'a abandonné à un autre que la moindre partie des fruits de la victoire. Si donc on est persuadé que Nicophème jouissait d'une ample fortune, on doit convenir que celle de Conon était bien supérieure à la sienne. (36) De plus, comme il paraît qu'ils furent toujours unis de sentiments, il est vraisemblable qu'ils pensèrent de même pour l'administration des biens, qu'ils en abandonnèrent à leurs fils une partie suffisante, et gardèrent le reste pour eux. Conon avait dans l'île de Chypre un fils et sa femme, et Nicophème sa femme et une fille. Le public était persuadé qu'ils avaient une moitié de leur fortune à Athènes et l'autre dans l'île. (37) Songez outre cela que, quand même on partagerait à ses enfants des biens non acquis, des biens patrimoniaux, on en garderait toujours la plus grande partie pour soi, tous les pères étant jaloux de vivre dans l'aisance, et de voir leurs enfants empressés de leur plaire, plutôt que de se réduire à l'indigence, et de se mettre dans la nécessité de recourir à eux. (38) Si donc confisquant les biens de Timothée (ce que je ne souhaite pas à moins qu'il ne dût en revenir à l'état de grands avantages), vous en tiriez moins encore que vous n'avez tiré des biens d'Aristophane ; serait-ce une raison pour dépouiller ses parents ? Il n'y aurait pas en cela de justice. La mort de Conon et le testament (39) qu'il a fait dans l'île de Chypre, ont mis sa fortune en évidence, et ont prouvé, qu'elle était fort au-dessus de l'opinion publique. Il avait employé 5000 statères en offrandes faites à Minerve et à Apollon de Delphes ; il avait donné 10000 drachmes à son cousin


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Dernière mise à jour : 28/04/2010