HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lysias, Discours XIX : Sur les biens d'Aristophane

Paragraphes 20-29

 Paragraphes 20-29

[19,20] Ἦσαν δἐλπίδες τοῦ πλοῦ πεῖσαι Διονύσιον κηδεστὴν μὲν γενέσθαι Εὐαγόρᾳ, πολέμιον δὲ Λακεδαιμονίοις, φίλον δὲ καὶ σύμμαχον τῇ πόλει τῇ ὑμετέρᾳ. Καὶ ταῦτἔπραττον πολλῶν κινδύνων ὑπαρχόντων πρὸς τὴν θάλατταν καὶ τοὺς πολεμίους, καὶ ἔπεισαν Διονύσιον μὴ πέμψαι τριήρεις ἃς τότε παρεσκευάσατο Λακεδαιμονίοις. (21) Μετὰ δὲ ταῦτα ἐπειδὴ οἱ πρέσβεις ἧκον ἐκ Κύπρου ἐπὶ τὴν βοήθειαν, οὐδὲν ἐνέλιπε προθυμίας σπεύδων. Ὑμεῖς δὲ <δέκα> τριήρεις αὐτοῖς ἔδοτε καὶ τἆλλα ἐψηφίσασθε, ἀργυρίου δεἰς τὸν ἀπόστολον ἠπόρουν. Ὀλίγα μὲν γὰρ ἦλθον ἔχοντες χρήματα, πολλῶν δὲ προσεδεήθησαν· οὐ γὰρ μόνον εἰς τὰς ναῦς, ἀλλὰ καὶ πελταστὰς ἐμισθώσαντο καὶ ὅπλα ἐπρίαντο. (22) Ἀριστοφάνης (δ᾽) οὖν τῶν χρημάτων τὰ μὲν πλεῖστα αὐτὸς παρέσχεν· ἐπειδὴ δὲ οὐχ ἱκανὰ ἦν, τοὺς φίλους ἔπειθε δεόμενος καὶ ἐγγυώμενος, καὶ τοῦ ἀδελφοῦ τοῦ ὁμοπατρίου ἀποκειμένας παραὐτῷ τετταράκοντα μνᾶς λαβὼν κατεχρήσατο. Τῇ δὲ προτεραίᾳ ἀνήγετο, εἰσελθὼν ὡς τὸν πατέρα τὸν ἐμὸν ἐκέλευσε χρῆσαι τι εἴη ἀργύριον. Προσδεῖν γὰρ ἔφη πρὸς τὸν μισθὸν τοῖς πελτασταῖς. Ἦσαν δἡμῖν ἔνδον ἑπτὰ μναῖ· δὲ καὶ ταύτας λαβὼν κατεχρήσατο. (23) Τίνα γὰρ οἴεσθε, ἄνδρες δικασταί, φιλότιμον μὲν ὄντα, ἐπιστολῶν δαὐτῷ ἡκουσῶν παρὰ τοῦ πατρὸς μηδενὸς ἀπορήσειν ἐν Κύπρῳ, ᾑρημένον δὲ πρεσβευτὴν καὶ μέλλοντα πλεῖν ὡς Εὐαγόραν, ὑπολιπέσθαι ἄν τι τῶν ὄντων, ἀλλοὐχ ἦν δυνατὸς πάντα παρασχόντα χαρίσασθαι ἐκείνῳ τε καὶ κομίσασθαι μὴ ἐλάττω; ὡς τοίνυν ταῦτἐστὶν ἀληθῆ, κάλει μοι Εὔνομον. “Μαρτυρία” <κάλει μοι καὶ τοὺς ἄλλους μάρτυρας. “Μάρτυρες>” (24) Τῶν μὲν μαρτύρων ἀκούετε, οὐ μόνον ὅτι ἔχρησαν τὸ <ἀργύριον> ἐκείνου δεηθέντος, ἀλλὰ καὶ ὅτι ἀπειλήφασιν· ἐκομίσθη γὰρ αὐτοῖς ἐπὶ τῆς τριήρους. Ῥᾴδιον μὲν οὖν ἐκ τῶν εἰρημένων γνῶναι ὅτι τοιούτων καιρῶν συμπεσόντων οὐδενὸς ἂν ἐφείσατο τῶν ἑαυτοῦ· (25) δὲ μέγιστον τεκμήριον· Δῆμος γὰρ Πυριλάμπους, τριηραρχῶν εἰς Κύπρον, ἐδεήθη μου προσελθεῖν αὐτῷ, λέγων ὅτι ἔλαβε <μὲν> σύμβολον παρὰ βασιλέως τοῦ μεγάλου φιάλην χρυσῆν, δώσει δἈριστοφάνει, λαβὼν ἑκκαίδεκα μνᾶς ἐπαὐτῇ, ἵνἔχοι ἀναλίσκειν εἰς τὴν τριηραρχίαν· ἐπειδὴ δὲ εἰς Κύπρον ἀφίκοιτο, λύσεσθαι ἀποδοὺς εἴκοσι μνᾶς· πολλῶν γὰρ ἀγαθῶν καὶ ἄλλων χρημάτων εὐπορήσειν διὰ τὸ σύμβολον ἐν πάσῃ τῇ ἠπείρῳ. (26) Ἀριστοφάνης τοίνυν ἀκούων μὲν ταῦτα Δήμου, δεομένου δἐμοῦ, μέλλων δἄξειν <τὸ> χρυσίον, τέτταρας δὲ μνᾶς τόκον λήψεσθαι, οὐκ ἔφη εἶναι, ἀλλὤμνυε καὶ προσδεδανεῖσθαι τοῖς ξένοις ἄλλοθεν, ἐπειδὴ ἥδιστ᾽ <ἂν> ἀνθρώπων ἄγειν τε εὐθὺς ἐκεῖνο τὸ σύμβολον καὶ χαρίσασθαι ἡμῖν ἐδεόμεθα. (27) Ὡς δὲ ταῦτἐστὶν ἀληθῆ, μάρτυρας ὑμῖν παρέξομαι. “ΜάρτυρεςὍτι μὲν τοίνυν οὐ κατέλιπεν Ἀριστοφάνης ἀργύριον οὐδὲ χρυσίον, ῥᾴδιον γνῶναι ἐκ τῶν εἰρημένων καὶ μεμαρτυρημένων· χαλκώματα δὲ σύμμεικτα οὐ πολλὰ ἐκέκτητο, ἀλλὰ καὶ ὅθεἱστία τοὺς παρΕὐαγόρου πρεσβεύοντας, αἰτησάμενος ἐχρήσατο. δὲ κατέλιπεν, ἀναγνώσεται ὑμῖν. “Ἀπογραφὴ Χαλκωμάτων” (28) Ἴσως ἐνίοις ὑμῶν, ἄνδρες δικασταί, δοκεῖ ὀλίγα εἶναι· ἀλλἐκεῖνο ἐνθυμεῖσθε, ὅτι <αὐτῷ> (πρὶν Νικοφήμῳ καὶ Ἀριστοφάνει) πρὶν τὴν ναυμαχίαν νικῆσαι <Κόνωνα> γῆ μὲν οὐκ ἦν ἀλλ χωρίδιον μικρὸν Ῥαμνοῦντι. Ἐγένετο δ᾽ <> ναυμαχία ἐπΕὐβουλίδου ἄρχοντος. (29) Ἐν οὖν τέτταρσιν πέντε ἔτεσι, πρότερον μὴ ὑπαρχούσης οὐσίας, χαλεπόν, ἄνδρες δικασταί, τραγῳδοῖς τε δὶς χορηγῆσαι, ὑπὲρ τε καὶ τοῦ πατρός, καὶ τρία ἔτη συνεχῶς τριηραρχῆσαι, εἰσφοράς τε πολλάς εἰσενηνοχέναι, οἰκίαν τε πεντήκοντα μνῶν πρίασθαι, γῆς τε πλέον τριακόσια πλέθρα κτήσασθαι· ἔτι δὲ πρὸς τούτοις οἴεσθε χρῆναι ἔπιπλα πολλὰ καταλελοιπέναι; [19,20] Le but de ce voyage était de persuader à Denys de donner sa fille à Evagoras, de se déclarer l'ennemi des Lacédémoniens, l'ami et l'allié de notre république. Les députés partirent quoiqu'ils eussent tout à craindre de la part des ennemis et de la mer, et ils persuadèrent à Denys de ne pas envoyer aux Lacédémoniens les vaisseaux qu'il avait disposés pour eux. (21) Ensuite, lorsqu'il vint ici des députés de Chypre pour demander du secours, Aristophane les servit avec un empressement et un zèle incroyables. Vous décidâtes qu'on leur fournirait des vaisseaux et plusieurs articles essentiels. L'argent leur manquait pour l'expédition navale , ils n'en avaient apporté que fort peu, et il leur en fallait encore beaucoup pour équiper les navires, pour soudoyer des troupes et acheter des armes. (22) Ce fut Aristophane qui leur fournit la plus grande partie des deniers dont ils avaient besoin ; et, comme il n'a voit pas de fonds suffisants, il pria ses amis de lui prêter des sommes pour lesquelles il engagea plusieurs de ses effets. Un de ses frères avait déposé chez lui 40 mines; il les prie avec son agrément et en fit usage. La veille de son départ pour Chypre, il vînt trouver mon père, et lui demanda tout l'argent qu'il avait dans sa maison ; il avait encore besoin, disait- il, de quelques deniers pour soudoyer des troupes. Nous avions sept mines, on les lui donna, et il usa encore de cette somme. (23) En effet, Athéniens, pensez-vous qu'un homme qui voulait se faire honneur, et à qui son père écrivait de Chypre qu'il ne manquerait de rien ; un homme qui était député vers Evagoras, et qui partait pour les états de ce monarque, pensez-vous que dans ces circonstances il eût épargné ses revenus ? pouvez-vous croire qu'il n'eût pas tout sacrifié pour rendre de bons offices à un prince généreux dont il espérait une ample récompense ? Greffier, faites paraître les témoins, Eunomos et les autres. On fait paraître les témoins. (24) Vous entendez, Athéniens, les témoins, qui déposent non seulement qu'ils ont prêté de l'argent à Aristophane qui les en avait priés, mais encore que cet argent leur a été rendu, et qu'Aristophane l'a renvoyé avec le vaisseau qui l'avait conduit en Chypre. Par ce que je viens de dire il est clair que dans les circonstances où il se trouvait, il ne ménagea aucune partie de ses biens : (25) mais en voici la preuve la plus forte. Démos, qui commandait un vaisseau pour Chypre, me pria de voir Aristophane. Il était, disait-il, en faveur auprès du roi de Perse, et en avait reçu une coupe d'or , il demandait à Aristophane de prendre la coupe pour gage, et de lui prêter 16 mines dont il avait besoin pour l'équipement de son vaisseau ; il s'engageait à lui payer vingt mines lorsqu'il serait arrivé dans l'île de Chypre ; car, vu sa faveur auprès du grand roi, lui Démos ne devait manquer dans toute l'Asie ni d'argent ni d'effets. (26) Malgré ce discours de Démos, malgré mes prières, quoiqu'on donnât pour gage une coupe d'or, et qu'on promît 4 mines pour intérêt, Aristophane protesta qu'il n'avait pas d'argent ; qu'il avait été dans le cas d'emprunter lui-même, que, sans cela, il aurait pris volontiers la coupe, trop content d'obliger quelqu'un à ma sollicitation. (27) Pour preuve que je dis vrai, je vais produire des témoins. Les témoins paraissent. Il est donc démontré par ce qui vient d'être dit et attesté, qu'Aristophane n'a laissé avant de partir ni or ni argent. Sa vaisselle non plus n'était pas considérable, puisqu'il en emprunta chez ses amis quand il traita les députés d'Evagoras. Le Greffier va vous lire ce qu'il en a laissé. Le Greffier lit. (28) Ces effets paraissent peut-être fort peu de chose à quelques uns d'entre vous ; mais faites attention, je vous prie, qu'avant la victoire navale de Conon, Nicophème et Aristophane n'avaient de terre qu'un petit champ dans le bourg de Rhamnuse. Le combat sur mer s'est livré sous l'archonte Eubulus : (29) or, je le demande, en quatre ou cinq années, sans qu'Aristophane ait eu occasion de s'enrichir promptement, après avoir fait à deux différentes reprises les dépenses de chorège et pour lui et pour son père, équipé des vaisseaux trois ans de suite, fourni de grandes sommes dans les contributions, acheté une maison de 50 mines, et acquis plus de trente arpents de terre, croira-ton qu'il ait pu laisser une grande quantité des effets dont je parle ?


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Dernière mise à jour : 28/04/2010