HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lysias, Discours XIX : Sur les biens d'Aristophane

Paragraphes 10-19

 Paragraphes 10-19

[19,10] Μὴ οὖν προκαταγιγνώσκετε ἀδικίαν τοῦ εἰς αὑτὸν μὲν μικρὰ δαπανῶντος, ὑμῖν δὲ πολλὰ καθἕκαστον τὸν ἐνιαυτόν, ἀλλὅσοι καὶ τὰ πατρῷα καὶ ἐάν τί ποθεν λάβωσιν, εἰς τὰς αἰσχίστας ἡδονὰς εἰθισμένοι εἰσὶν ἀναλίσκειν. (11) Χαλεπὸν μὲν οὖν, ἄνδρες δικασταί, ἀπολογεῖσθαι πρὸς δόξαν ἣν ἔνιοι ἔχουσι περὶ τῆς Νικοφήμου οὐσίας, καὶ σπάνιν ἀργυρίου νῦν ἐστιν ἐν τῇ πόλει, καὶ τοῦ ἀγῶνος πρὸς τὸ δημόσιον ὄντος· ὅμως δὲ καὶ τούτων ὑπαρχόντων ῥᾳδίως γνώσεσθε ὅτι οὐκ ἀληθῆ ἐστι τὰ κατηγορημένα. Δέομαι δὑμῶν πάσῃ τέχνῃ καὶ μηχανῇ μετεὐνοίας ἀκροασαμένους ἡμῶν διὰ τέλους τι ἂν ὑμῖν ἄριστον καὶ εὐορκότατον νομίζητε εἶναι, τοῦτο ψηφίσασθαι. (12) Πρῶτον μὲν οὖν, τρόπῳ κηδεσταὶ ἡμῖν ἐγένοντο, διδάξω ὑμᾶς. Στρατηγῶν γὰρ Κόνων περὶ Πελοπόννησον, τριηραρχήσαντι τῷ ἐμῷ πατρὶ πάλαι φίλος γεγενημένος, ἐδεήθη δοῦναι τὴν <ἐμὴν> ἀδελφὴν αἰτοῦντι τῷ ὑεῖ τῷ Νικοφήμου. (13) δὲ ὁρῶν αὐτοὺς ὑπἐκείνου τε πεπιστευμένους γεγονότας τε ἐπιεικεῖς τῇ <τε> πόλει ἔν γε τῷ τότε χρόνῳ ἀρέσκοντας, ἐπείσθη δοῦναι, οὐκ εἰδὼς τὴν ἐσομένην διαβολήν, ἀλλὅτε καὶ ὑμῶν ὁστισοῦν ἂν ἐκείνοις ἠξίωσε κηδεστὴς γενέσθαι, ἐπεὶ ὅτι γε οὐ χρημάτων ἕνεκα, ῥᾴδιον γνῶναι ἐκ τοῦ βίου παντὸς καὶ τῶν ἔργων τῶν τοῦ πατρός. (14) Ἐκεῖνος γὰρ ὅτἦν ἐν τῇ ἡλικίᾳ, παρὸν μετὰ πολλῶν χρημάτων γῆμαι ἄλλην, τὴν ἐμὴν μητέρα ἔλαβεν οὐδὲν ἐπιφερομένην, ὅτι δὲ Ξενοφῶντος ἦν θυγάτηρ τοῦ Εὐριπίδου ὑέος, ὃς οὐ μόνον ἰδίᾳ χρηστὸς ἐδόκει εἶναι, ἀλλὰ καὶ στρατηγεῖν αὐτὸν ἠξιώσατε, ὡς ἐγὼ ἀκούω. (15) Τὰς τοίνυν ἐμὰς ἀδελφὰς ἐθελόντων τινῶν λαβεῖν ἀπροίκους πάνυ πλουσίων οὐκ ἔδωκεν, ὅτι ἐδόκουν κάκιον γεγονέναι, ἀλλὰ τὴν μὲν Φιλομήλῳ τῷ Παιανιεῖ, ὃν οἱ πολλοὶ βελτίω ἡγοῦνται εἶναι πλουσιώτερον, τὴν δὲ πένητι γεγενημένῳ οὐ διὰ κακίαν, ἀδελφιδῷ δὲ ὄντι Φαίδρῳ <τῷ> Μυρρινουσίῳ, ἐπιδοὺς τετταράκοντα μνᾶς, (16) κᾆτἈριστοφάνει τὸ ἴσον. Πρὸς δὲ τούτοις ἐμοὶ πολλὴν ἐξὸν πάνυ προῖκα λαβεῖν ἐλάττω συνεβούλευσεν, ὥστε εὖ εἰδέναι ὅτι κηδεσταῖς χρησοίμην κοσμίοις καὶ σώφροσι. Καὶ νῦν ἔχω γυναῖκα τὴν Κριτοδήμου θυγατέρα τοῦ Ἀλωπεκῆθεν, ὃς ὑπὸ Λακεδαιμονίων ἀπέθανεν, ὅτε ναυμαχία ἐγένετο ἐν Ἑλλησπόντῳ. (17) Καίτοι, ἄνδρες δικασταί, ὅστις αὐτός τε ἄνευ χρημάτων ἔγημε τοῖν τε θυγατέροιν πολὺ ἀργύριον ἐπέδωκε τῷ τε ὑεῖ ὀλίγην προῖκα ἔλαβε, πῶς οὐκ εἰκὸς περὶ τούτου πιστεύειν ὡς οὐχ ἕνεκα χρημάτων τούτοις κηδεστὴς ἐγένετο; (18) Ἀλλὰ μὴν γε Ἀριστοφάνης ἤδη ἔχων τὴν γυναῖκα ὅτι πολλοῖς ἂν μᾶλλον ἐχρῆτο τῷ ἐμῷ πατρί, ῥᾴδιον γνῶναι. τε γὰρ ἡλικία πολὺ διάφορος, τε φύσις ἔτι πλέον· ἐκείνου μὲν γὰρ ἦν τὰ ἑαυτοῦ πράττειν, Ἀριστοφάνης δὲ οὐ μόνον τῶν ἰδίων ἀλλὰ καὶ τῶν κοινῶν ἐβούλετο ἐπιμελεῖσθαι, καὶ εἴ τι ἦν αὐτῷ ἀργύριον, ἀνήλωσεν ἐπιθυμῶν τιμᾶσθαι. (19) Γνώσεσθε δὲ ὅτι ἀληθῆ λέγω ἐξ αὐτῶν ὧν ἐκεῖνος ἔπραττε. Πρῶτον μὲν γὰρ βουλομένου Κόνωνος πέμπειν τινὰ εἰς Σικελίαν, ᾤχετο ὑποστὰς μετὰ Εὐνόμου, Διονυσίου φίλου ὄντος καὶ ξένου, τὸ πλῆθος τὸ ὑμέτερον πλεῖστα ἀγαθὰ πεποιηκότος, ὡς ἐγὼ ἀκήκοα τῶν ἐν Πειραιεῖ παραγενομένων. [19,10] Ne condamnez donc pas, sans entendre les raisons qui le justifient, un citoyen qui tous les ans s'est montré aussi libéral et aussi prodigue pour vous qu'il était économe et réservé pour lui même. Condamnez plutôt ceux qui prostituent habituellement à des plaisirs infâmes ce qu'ils ont reçu de leurs pères, et ce qu'ils ont pu acquérir d'ailleurs. (11) Je sais qu'il est difficile, dans l'opinion où sont quelques uns sur les biens de Nicophème, et dans la disette d'argent où se trouve aujourd'hui la ville, de se justifier d'une accusation intentée devant le trésor : malgré cet état critique de ma cause, vous verrez sans peine, je l'espère, la fausseté de tout ce que les accusateurs ont avancé contre nous. Je vous conjure donc avec toute l'ardeur dont je suis capable, de m'écouter favorablement jusqu'à la fin, et de prononcer ce qui vous semblera le plus utile pour vous et le plus conforme à vos serments. (12) Je dois vous apprendre, Athéniens, (c'est par où je commence) comment Nicophème et Aristophane sont entrés dans notre famille. Mon père avait commandé anciennement un vaisseau, et dès ce temps il était devenu ami de Conon chef des troupes dans le Péloponnèse. Conon le pria de donner ma sœur à Nicophème qui la demandait en mariage. (13) Mon père qui les voyait honorés de la confiance du général, se rendre utiles à l'état, et pour lors du moins être agréables au peuple, consentit de donner sa fille ; et, ne prévoyant pas l'accusation dont ils se verraient chargés par la suite, il accepta une alliance que vous eussiez recherchée vous-mêmes. On peut se convaincre aisément par toute la vie et la conduite de mon père, que ce n'est pas l'intérêt qui le détermina. (14) Lorsqu'il était jeune, et qu'il pouvait trouver une femme qui lui apportât une dot considérable, il préféra ma mère, qui ne lui apportait rien, parce qu'elle était fille de Xénophon, fils d'Euripide, qui avait par lui-même un mérite distingué, et que vous aviez honoré du commandement des armées, à ce que j'ai oui dire. (15) Des citoyens fort riches voulaient épouser mes sœurs sans qu'elles fussent dotées ; mon père les leur refusa parce qu'ils annonçaient de mauvaises inclinations. Il en donna une à Philomèle, que l'on sait avoir plus de vertus que de richesses, et une autre à Phèdre, son neveu, qui était pauvre, sans qu'il y eût de sa faute. Il lui donna avec sa fille une dot de 40 mines, (16) égale à celle qu'a reçue Aristophane. De plus, pouvant trouver pour moi une riche dot, il m'engagea à me contenter d'une fortune plus modique pour m'attacher à une famille où la probité et la sagesse fussent héréditaires. D'après ses conseils, je pris pour épouse la fille de Critodème qui est mort à la bataille navale de l'Hellespont. (17) Mais, je le demande, un homme qui avait épousé une femme sans dot, qui dota richement ses filles et se contenta pour son fils d'une fortune médiocre, ne doit on pas croire, sans peine, qu'il n'avait aucune vue d'intérêt en prenant pour gendre Aristophane ? (18) Il n'est pas moins facile de se convaincre que, lorsque celui-ci eut épousé ma sœur, il était plus lié avec d'autres qu'avec mon père. Il y avait entre eux une grande différence d'âge, et encore plus de caractère. L'un ne s'occupait que de ses propres affaires ; Aristophane avait de plus l'ambition de se mêler des affaires publiques. Il sacrifiait tout ce qu'il avait de fortune au désir de s'avancer : (19) sa conduite va vous prouver la vérité de ce que je dis. Conon voulait envoyer en Sicile pour une négociation ; Aristophane s'en chargea, et partit avec Eunomos, fils de Lysias, son hôte et son ami, qui avait rendu de grands services au peuple, comme je l'ai appris de quelques uns des exilés venus du Pirée.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu |Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 28/04/2010