HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Zeuxis ou Antiochus

Chapitres 4-6

  Chapitres 4-6

[4] Ἐπὶ χλόης εὐθαλοῦς Κένταυρος αὕτη πεποίηται ὅλῃ μὲν τῇ ἵππῳ χαμαὶ κειμένη, καὶ ἀποτέτανται εἰς τοὐπίσω οἱ πόδες· τὸ δὲ γυναικεῖον ὅσον αὐτῆς ἠρέμα ἐπεγήγερται καὶ ἐπ´ ἀγκῶνός ἐστιν, οἱ δὲ πόδες οἱ ἔμπροσθεν οὐκέτι καὶ οὗτοι ἀποτάδην, οἷον ἐπὶ πλευρὰν κειμένης, ἀλλ´ μὲν ὀκλάζοντι ἔοικεν ὢν καμπύλος ὑπεσταλμένῃ τῇ ὁπλῇ, δὲ ἔμπαλιν ἐπανίσταται καὶ τοῦ ἐδάφους ἀντιλαμβάνεται, οἷοί εἰσιν ἵπποι πειρώμενοι ἀναπηδᾶν. τοῖν νεογνοῖν δὲ τὸ μὲν ἄνω ἔχει αὐτὴ ἐν ταῖς ἀγκάλαις καὶ τρέφει ἀνθρωπικῶς ἐπέχουσα τὸν γυναικεῖον μαστόν, τὸ δ´ ἕτερον ἐκ τῆς ἵππου θηλάζει ἐς τὸν πωλικὸν τρόπον. ἄνω δὲ τῆς εἰκόνος οἷον ἀπό τινος σκοπῆς Ἱπποκένταυρός τις, ἀνὴρ ἐκείνης δηλαδὴ τῆς τὰ βρέφη ἀμφοτέρωθεν τιθηνουμένης, ἐπικύπτει γελῶν οὐχ ὅλος φαινόμενος, ἀλλ´ ἐς μέσον τὸν ἵππον, λέοντος σκύμνον ἀνέχων τῇ δεξιᾷ καὶ ὑπὲρ ἑαυτὸν αἰωρῶν, ὡς δεδίξαιτο σὺν παιδιᾷ τὰ βρέφη. [4] Sur un épais gazon est représentée la centauresse. La partie chevaline de son corps est couchée à terre, les pieds de derrière étendus, sa partie supérieure, qui est toute féminine, est appuyée sur le coude, ses pieds de devant ne sont point allongés comme ceux d'un animal qui repose sur le flanc, mais l'une de ses jambes, imitant le mouvement de cambrure d'une personne qui s'agenouille, a le sabot recourbé, l'autre se dresse et s'accroche à la terre, comme font les chevaux quand ils essayent de se relever. Elle tient entre ses bras un de ses deux petits et lui donne à téter, comme une femme, en lui présentant la mamelle. L'autre tette sa mère à la manière des poulains. Vers le haut du tableau, est placé, comme en sentinelle, un hippocentaure, époux sans nul doute de celle qui allaite les deux petits. Il se penche en souriant. On ne le voit pas tout entier, mais seulement à mi-corps. De la main droite, il tient un lionceau qu'il élève au-dessus de sa tête, et semble s'amuser à faire peur aux deux enfants.
[5] Τὰ μὲν οὖν ἄλλα τῆς γραφῆς, ἐφ´ ὅσα τοῖς ἰδιώταις ἡμῖν οὐ πάντῃ ἐμφανῆ ὄντα τὴν ὅλην ἔχει ὅμως δύναμιν τῆς τέχνηςοἷον τὸ ἀποτεῖναι τὰς γραμμὰς ἐς τὸ εὐθύτατον καὶ τῶν χρωμάτων ἀκριβῆ τὴν κρᾶσιν καὶ εὔκαιρον τὴν ἐπιβολὴν ποιήσασθαι καὶ σκιάσαι ἐς δέον καὶ τοῦ μεγέθους τὸν λόγον καὶ τὴν τῶν μερῶν πρὸς τὸ ὅλον ἰσότητα καὶ ἁρμονίανγραφέων παῖδες ἐπαινούντων, οἷς ἔργον εἰδέναι τὰ τοιαῦτα. ἐγὼ δὲ τοῦ Ζεύξιδος ἐκεῖνο μάλιστα ἐπῄνεσα, ὅτι ἐν μιᾷ καὶ τῇ αὐτῇ ὑποθέσει ποικίλως τὸ περιττὸν ἐπεδείξατο τῆς τέχνης, τὸν μὲν ἄνδρα ποιήσας πάντῃ φοβερὸν καὶ κομιδῇ ἄγριον, σοβαρὸν τῇ χαίτῃ, λάσιον τὰ πολλὰ οὐ κατὰ τὸν ἵππον αὐτοῦ μόνον, ἀλλὰ καὶ κατὰ στέρνον τοῦ ἀνθρώπου καὶ ὤμους ἐπὶ πλεῖστον, τὸ βλέμμα, καίτοι γελῶντος, θηριῶδες ὅλον ὄρειόν τι καὶ ἀνήμερον. [5] Toutes les autres beautés de ce tableau, qui échappent en partie à l’œil d'un ignorant tel que moi, bien qu'elles réalisent la perfection de la peinture, je veux dire la correction exquise du dessin, l'heureuse combinaison des couleurs, les effets de saillie et d'ombre ménagés avec art, le rapport exact des parties avec l'ensemble, l'harmonie générale, je les laisse à louer aux fils des peintres, qui ont mission de les comprendre. Pour moi, j'ai surtout loué Zeuxis pour avoir déployé dans un seul sujet les trésors variés de son génie, en donnant au centaure un air terrible et sauvage, une crinière jetée avec fierté, un corps hérissé de poils, non seulement dans la partie chevaline, mais dans celle qui est humaine. A ses larges épaules, à son regard tout à la fois riant et farouche, on reconnaît un être sauvage, nourri dans les montagnes, et qu'on ne saurait apprivoiser.
[6] Τοιοῦτον μὲν ἐκεῖνον. τὴν θήλειαν δὲ ἵππου τε τῆς καλλίστης, οἷαι μάλιστα αἱ Θετταλαί εἰσιν, ἀδμῆτες ἔτι καὶ ἄβατοι, τὸ δὲ ἄνω ἡμίτομον γυναικὸς πάγκαλον ἔξω τῶν ὤτων· ἐκεῖνα δὲ μόνα σατυρώδη ἐστὶν αὐτῇ. καὶ μῖξις δὲ καὶ ἁρμογὴ τῶν σωμάτων, καθ´ συνάπτεται καὶ συνδεῖται τῷ γυναικείῳ τὸ ἱππικόν, ἠρέμα καὶ οὐκ ἀθρόως μεταβαίνουσα καὶ ἐκ προσαγωγῆς τρεπομένη λανθάνει τὴν ὄψιν ἐκ θατέρου εἰς τὸ ἕτερον ὑπαγομένη. τῶν νεογνῶν δὲ τὸ ἐν τῷ νηπίῳ ὅμως ἄγριον καὶ ἐν τῷ ἁπαλῷ ἤδη φοβερόν, καὶ τοῦτο θαυμαστὸν οἷον ἔδοξέ μοι, καὶ ὅτι παιδικῶς μάλα πρὸς τὸν σκύμνον τοῦ λέοντος ἀναβλέπουσι, μεταξὺ τῆς θηλῆς ἑκάτερος ἐπειλημμένοι ἐν χρῷ τῇ μητρὶ προσιστάμενοι. [6] Tel est le centaure. La femelle ressemble à ces superbes cavales de Thessalie, qui n'ont point encore été domptées et qui n'ont pas fléchi sous l'écuyer. Sa moitié supérieure est d'une belle femme, à l'exception des oreilles qui se terminent en pointe comme celles des Satyres, mais le mélange, la fusion des deux natures, à ce point délicat où celle du cheval se perd dans celle de la femme, est ménagée par une transition si habile, par une transformation si fine, qu'elle échappe à l’œil et qu'on ne saurait y voir d'intersection. Quant aux deux petits, on remarque dans leur physionomie, malgré leur tout jeune âge, je ne sais quoi de sauvage mêlé à la douceur, et ce qu'il y a d'admirable, selon moi, c'est que leurs regards d'enfant se tournent cers le lionceau, sans qu'ils abandonnent la mamelle et sans qu'ils cessent de s'attacher à leur mère.


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Dernière mise à jour : 28/05/2009