[8] Μὴ μυσαχθῇς δὲ τοῦ σώματος τὸ εὐτελὲς μηδὲ τῆς ἐσθῆτος τὸ πιναρὸν· ἀπὸ γὰρ
τοιούτων ὁρμώμενος καὶ Φειδίας ἐκεῖνος ἔδειξε τὸν Δία καὶ Πολύκλειτος τὴν Ἥραν
εἰργάσατο καὶ Μύρων ἐπῃνέθη καὶ Πραξιτέλης ἐθαυμάσθη· προσκυνοῦνται γοῦν
οὗτοι μετὰ τῶν θεῶν. Εἰ δὴ τούτων εἷς γένοιο, πῶς μὲν οὐ κλεινὸς αὐτὸς παρὰ πᾶσιν
ἀνθρώποις γένοιο; Ζηλωτὸν δὲ καὶ τὸν πατέρα ἀποδείξεις, περίβλεπτον δὲ ἀποφανεῖς
καὶ τὴν πατρίδα. Ταῦτα καὶ ἔτι τούτων πλείονα διαπταίουσα καὶ βαρβαρίζουσα
πάντοθεν εἶπεν ἡ Τέχνη, μάλα δὴ σπουδῇ συνείρουσα καὶ πείθειν με πειρωμένη· ἀλλ᾿
οὐκέτι μέμνημαι· τὰ πλεῖστα γὰρ μου τὴν μνήμην ἤδη διέφυγεν. Ἐπεὶ δ᾿ οὖν
ἐπαύσατο, ἄρχεται ἡ ἑτέρα ὧδέ πως·
| [8] "Ne dédaigne pas la négligence de mon extérieur, ni la malpropreté de mes
vêtements : c'est de cette poussière que l'illustre Phidias a fait sortir son
Jupiter, et Polyclète sa Junon, c'est ainsi que Myron et Praxitèle ont mérité
l'admiration et les louanges ; on les adore aujourd'hui avec les dieux qu'ils
ont créés. Si tu deviens semblable à l'un d'eux, comment ne serais-tu pas
célèbre parmi tous les hommes ? Bien plus : on portera envie à ton père et tu
seras l'honneur de ta patrie !" Tels étaient, avec bien d'autres encore, les
discours de la Sculpture, discours pleins de fautes et de barbarismes, quoique
arrangés avec art dans l'intention de me persuader : mais je ne me les rappelle
plus : car beaucoup de choses me sont sorties de la mémoire ! Lors donc qu'elle
eut cessé de parler, l'autre commença à peu près en ces mots :
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