HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Les Saturnales

Paragraphes 28-29

  Paragraphes 28-29

[28] Καὶ γὰρ νῦν ἐποτνιῶ πρός με, ὡς τοὺς μὲν ὑῶν καὶ πλακούντων ἐμφορουμένους ἐν τῇ ἑορτῇ, σκέψαι ὁποῖά ἐστι. πρὸς μὲν γὰρ τὸ παρὸν ἡδὺ καὶ οὐκ ἀνιαρὸν ἴσως ἑκάτερον αὐτῶν, πρὸς δὲ τὰ μετὰ ταῦτα ἔμπαλιν ἀναστρέφεται τὸ πρᾶγμα. εἶτα ὑμεῖς μὲν οὔτε καρηβαροῦντες ἀνασταίητ´ ἂν ἐς τὴν ὑστεραίαν ὥσπερ ἐκεῖνοι ὑπὸ τῆς μέθης οὔτε ὑπὸ τῆς ἄγαν πλησμονῆς δυσῶδές τι καὶ καπνωδέστερον ἐρυγγάνοντες· οἱ δὲ τούτων τε ἀπολαύουσι καὶ τὸ πολὺ τῆς νυκτὸς παισὶν γυναιξὶν ὅπως ἂν τράγος κελεύῃ συναναφυρέντες φθόην περιπνευμονίαν ὕδερον οὐ χαλεπῶς συνελέξαντο ἐκ τῆς πολλῆς τρυφῆς. τίνα ἂν αὐτῶν ῥᾳδίως δεῖξαι δύναιο μὴ πάντως ὠχρὸν ὄντα πολὺ τὸ νεκρῶδες ἐμφαίνοντα; τίνα δὲ ἐς γῆρας ἀφικόμενον τοῖς αὐτοῦ ποσίν, ἀλλὰ μὴ φοράδην ἐπὶ τεττάρων ὀχούμενον, ὁλόχρυσον μὲν τὰ ἔξω, κατάρραφον δὲ τὰ ἔνδον, ὥσπερ αἱ τραγικαὶ ἐσθῆτες ἐκ ῥακῶν πάνυ εὐτελῶν συγκεκαττυμέναι; ὑμεῖς δὲ ἰχθύων μὲν ἄγευστοι καὶ ἄσιτοι, ποδάγρας δὲ περιπνευμονίας οὐχ ὁρᾶθ´ ὅτι καὶ τούτων ἄπειροί ἐστε, εἴ τι κατ´ ἄλλην τινὰ αἰτίαν συμβαίνει; καίτοι οὐδ´ αὐτοῖς ἐκείνοις ἡδύ ἐστιν αὐτὸ καθ´ ἡμέραν καὶ πέρα τοῦ κόρου ἐσθίειν τούτων, ἀλλὰ ἴδοις ἂν αὐτοὺς οὕτω λαχάνων καὶ θύμου ὀρεγομένους ἐνίοτε, ὥσπερ οὐδὲ σὺ τῶν λαγωῶν καὶ ὑῶν. [28] Tu te plains auprès de moi que les riches se gorgent de sangliers et de gâteaux, tandis que, durant les fêtes, vous ne mangez que du cresson, du poireau et des oignons : voyons la chose à fond. Oui, le moment présent est pour eux fort agréable ; mais quelle différence dans les suites ! Le lendemain, à votre réveil, vous ne vous levez pas, comme eux, avec des pesanteurs produites par l'ivresse, et l'excès des aliments dont le corps est gonflé ne vous amène ni flatuosités ni rapports fétides. C'est, au contraire, le fruit que les riches retirent de leurs festins ; puis, après s'être roulés une partie de la nuit avec des garçons ou des femmes, selon la passion ordurière qui les entraîne, la phtisie, la pneumonie, l'hydropisie viennent les payer de leurs débauches. Lequel d'entre eux pourrais-tu me montrer, qui n'ait pas un teint pâle et cadavéreux ? Quel est celui qui, parvenu à la vieillesse, marche sur ses propres pieds et ne se fait pas porter sur les épaules de quatre esclaves ? L'extérieur est complètement d'or, mais le dedans est une guenille rapiécée, semblable à ces oripeaux de théâtre composés de lambeaux recousus. Vous ne mangez pas de poissons, vous n'en goûtez jamais, j'en conviens ; mais la goutte, mais la pneumonie, ne voyez-vous pas que vous en êtes exempts, ainsi que des maux produits par des causes analogues ? D'ailleurs, ce n'est pas un plaisir pour eux de manger chaque jour de pareils mets jusqu'à la satiété ; et vous les voyez quelquefois désirer un légume ou du thym, avec autant d'ardeur que tu désires les lièvres et les sangliers.
[29] Ἐῶ λέγειν ὅσα ἄλλα λυπεῖ αὐτούςυἱὸς ἀκόλαστος γυνὴ τοῦ οἰκέτου ἐρῶσα ἐρώμενος πρὸς ἀνάγκην μᾶλλον πρὸς ἡδονὴν συνών. καὶ ὅλως πολλά ἐστιν ἅπερ ὑμεῖς ἀγνοοῦντες τὸν χρυσὸν ὁρᾶτε αὐτῶν μόνον καὶ τὴν πορφύραν, καὶ ἢν ἴδητέ ποτε ἐξελαύνοντας ἐπὶ λευκοῦ ζεύγους, κεχήνατε καὶ προσκυνεῖτε. εἰ δὲ ὑπερεωρᾶτε αὐτῶν καὶ κατεφρονεῖτε καὶ μήτε ἐπεστρέφεσθε πρὸς τὴν ἀργυρᾶν ἁρμάμαξαν μήτε μεταξὺ διαλεγομένων εἰς τὸν ἐν τῷ δακτυλίῳ σμάραγδον ἀφεωρᾶτε καὶ τῶν ἱματίων παραπτόμενοι τὸ μαλακὸν ἐθαυμάζετε, ἀλλ´ εἰᾶτε καθ´ ἑαυτοὺς πλουτεῖν, εὖ ἴστε, αὐτοὶ ἐφ´ ὑμᾶς ἰόντες ἐδέοντο συνδειπνεῖν, ὡς ἐπιδείξαιντο ὑμῖν τὰς κλίνας καὶ τὰς τραπέζας καὶ τὰ ἐκπώματα, ὧν οὐδὲν ὄφελος, εἰ ἀμάρτυρος κτῆσις εἴη. [29] Je ne parle pas des autres chagrins qui les désolent ; c'est un fils débauché, une épouse amoureuse d'un esclave, un mignon qui se donne par nécessité, plutôt que par penchant. En un mot, il y a dans la condition des riches une foule de maux secrets que vous ignorez, vous qui ne voyez que leur or et leur pourpre. Quand vous les apercevez parfois conduisant un char attelé de chevaux blancs, vous regardez avec admiration, vous vous prosternez. Mais si vous dédaigniez, si vous méprisiez ce vain luxe, si vous ne considériez pas ce char d'argent, si, en conversant avec eux, vos regards ne s'arrêtaient pas à l'émeraude de leur anneau, si vous ne restiez pas comme muets de surprise devant leurs habits moelleux, si vous les laissiez n'être riches que pour eux-mêmes, ils viendraient à vous, soyez-en sûrs, ils viendraient à vous, et vous prieraient à souper, afin d'avoir à qui montrer ces lits, ces tables et ces coupes, dont la possession est nulle, dès qu'elle n'a plus de témoins.


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Dernière mise à jour : 6/05/2009