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[24] Ὃ δὲ δὴ μάλιστα ἂν αὐτοὺς ἀνιάσειε, τὸ μὲν
χρυσίον μύρμηκάς τινας οἵους τοὺς Ἰνδικοὺς ἀνορύττοντας
ἐκ τῶν θησαυρῶν ἐκφέρειν νύκτωρ ἐς
τὸ δημόσιον· τὴν ἐσθῆτα δὲ ὀλιγωρίᾳ τῶν
ἐπιμελητῶν κοσκινηδὸν διατετρυπῆσθαι ὑπὸ τῶν
βελτίστων μυῶν, ὡς σαγήνης θυννευτικῆς μηδὲν
διαφέρειν· παῖδας δὲ αὐτῶν τοὺς ὡραίους καὶ
κομήτας, οὓς Ὑακίνθους ἢ Ἀχιλλέας ἢ Ναρκίσσους
ὀνομάζουσι, μεταξὺ ὀρέγοντας σφίσι τὸ ἔκπωμα
φαλακροὺς γίγνεσθαι ὑπορρεούσης τῆς κόμης
καὶ πώγωνα φύειν ὀξύν, οἷοί εἰσιν ἐν ταῖς κωμῳδίαις
οἱ σφηνοπώγωνες, καὶ τὸ παρὰ τοῖς κροτάφοις
πάνυ λάσιον καὶ κάρτα ἐκκεντοῦν, τὸ μεταξὺ
δὲ λεῖον καὶ γυμνὸν εἶναι. ταῦτα καὶ πλείω
τούτων εὐξαίμεθ´ ἄν, εἰ μὴ θέλωσι τὸ ἄγαν
φίλαυτον τοῦτ´ ἀφέντες ἐς τὸ κοινὸν πλουτεῖν καὶ
μεταδιδόναι ἡμῖν τῶν μετρίων.
| [24] Mais, ce qui leur fera le plus de peine, que des
fourmis, semblables à celles des Indes, déterrent leurs
trésors pendant la nuit et les répandent parmi le peuple ;
que, par la négligence de leurs intendants, leurs
vêtements précieux soient criblés de trous par de bonnes
petites souris, au point de ressembler à les filets à
prendre des thons ; que les jolis esclaves, à la belle
chevelure, qu'ils nomment Hyacinthe, Achille ou
Narcisse, au moment où ils présenteront la coupe,
deviennent chauves et perdent tout à coup leurs cheveux
; que la barbe leur pousse en pointe, comme celle des
sphénopogons de comédie ; que leurs tempes se
hérissent d'un poil dur et piquant, tandis que le sommet
de la tête sera lisse et dépouillé. Tels sont les voeux que
nous formons, avec d'autres encore, si les riches ne
renoncent pas à leur égoïsme, pour jouir en commun de
leur richesse et nous en donner une modeste portion.
| [25] ΚΡΟΝΟΣ. ΕΜΟΙ ΤΩΙ ΤΙΜΙΩΤΑΤΩΙ ΧΑΙΡΕΙΝ.
Τί ταῦτα ληρεῖς, ὦ οὗτος, ἐμοὶ περὶ τῶν παρόντων
ἐπιστέλλων καὶ ἀναδασμὸν τῶν ἀγαθῶν ποιεῖν
κελεύων; τὸ δὲ ἑτέρου ἂν εἴη, τοῦ νῦν ἄρχοντος.
θαυμάζω γὰρ εἰ μόνος τῶν ἁπάντων ἀγνώσσεις ὡς
ἐγὼ μὲν πάλαι βασιλεὺς ὢν πέπαυμαι τοῖς παισὶ
διανείμας τὴν ἀρχήν, ὁ δὲ Ζεὺς μάλιστα τῶν
τοιούτων ἐπιμελεῖται. τὰ δὲ ἡμέτερα ταῦτα μέχρι
πεττῶν καὶ κρότου καὶ ᾠδῆς καὶ μέθης, καὶ τοῦτο
οὐ πλέον ἡμερῶν ἑπτά. ὥστε περὶ τῶν μειζόνων
ἃ φής—ἀφελεῖν τὸ ἄνισον καὶ ἐκ τῆς ὁμοίας ἢ πένεσθαι
ἢ πλουτεῖν ἅπαντας—ὁ Ζεὺς ἂν χρηματίσειεν ὑμῖν.
Εἰ δέ τι τῶν ἐκ τῆς ἑορτῆς ἀδικοῖτό τις ἢ
πλεονεκτοῖτο, ἐμὸν ἂν εἴη δικάζειν. καὶ ἐπιστέλλω
δὲ τοῖς πλουσίοις περὶ τῶν δείπνων καὶ τοῦ
χοίνικος τοῦ χρυσίου καὶ τῶν ἐσθήτων, ὡς καὶ
ὑμῖν πέμποιεν ἐς τὴν ἑορτήν. δίκαια γὰρ ταῦτα
καὶ ἄξια αὐτοὺς ποιεῖν, ὡς φατέ, εἰ μή τι εὔλογον
ἐκεῖνοι πρὸς ταῦτα λέγειν ἔχωσιν.
| [25] SATURNE A MOI, SON TRÈS HONORÉ, SALUT.
Es-tu fou, mon bon, de m'écrire ainsi sur les abus du
jour et de me demander le partage des biens ? Est-ce que
cela ne dépend pas d'un autre, du souverain actuel de
l'univers ? Je m'étonne que tu sois le seul à ignorer que,
depuis longues années, après avoir distribué l'empire du
monde à mes enfants, j'ai cessé d'être roi. C'est Jupiter
qui s'occupe maintenant de tout cela. Ma puissance à
moi ne va pas plus loin que les jeux de dés, les
applaudissements, les chansons, l'ivresse ; et cela même
ne dure que sept jours. Quant aux grandes affaires dont
tu parles, détruire l'inégalité, rendre tous les hommes
également pauvres ou riches, c'est à Jupiter à vous
répondre. Mais si, dans tout ce qui a rapport à la fête, on
a commis quelque faute, par injustice ou par avarice, on
aura affaire à moi. Or, j'écris aux riches une lettre relative
aux festins, à la chénice d'or, aux vêtements, aux objets
qu'ils doivent vous envoyer pour ma fête. Ta demande, à
cet égard, est juste, et ils doivent s'y conformer, à moins
qu'ils n'aient quelque bonne raison pour n'en rien faire.
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