HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Les Saturnales

Paragraphes 18-19

  Paragraphes 18-19

[18] οἰνοχόος ὀξὺ δεδορκέτω ἐκ περιωπῆς ἐς ἕκαστον, καὶ ἔλαττον ἐς τὸν δεσπότην, καὶ ἐπ´ ὀξύτερον ἀκουέτω, καὶ κύλικες παντοῖαι. καὶ ἐξέστω παρέχειν, ἤν τις ἐθέλῃ, φιλοτησίαν. πάντες πᾶσι προπινέτωσαν, ἢν ἐθέλωσι, προπιόντος τοῦ πλουσίου. μὴ ἐπάναγκες ἔστω πίνειν, ἤν τις μὴ δύνηται. Ἐς τὸ συμπόσιον μήτε ὀρχηστὴν μήτε κιθαριστὴν αὐτοὺς ἄγειν ἄρτι μανθάνοντα ἐξέστω, ἤν τις ἐθέλῃ. Σκώμματος μέτρον ἔστω τὸ ἄλυπον ἐπὶ πᾶσιν. Πεττευέτωσαν ἐπὶ καρύων. ἤν τις ἐπ´ ἀργυρίῳ πεττεύσῃ, ἄσιτος ἐς τὴν ὑστεραίαν ἔστω. Καὶ μενέτω καὶ ἀπίτω ἕκαστος, ὁπόταν βούληται. Ἐπὰν δὲ τοὺς οἰκέτας πλούσιος εὐωχῇ, διακονούντων καὶ οἱ φίλοι σὺν αὐτῷ. Τοὺς νόμους τούτους ἕκαστον τῶν πλουσίων ἐγγράψαντα ἐς χαλκῆν στήλην ἔχειν ἐν μεσαιτάτῳ τῆς αὐλῆς, καὶ ἀναγινωσκέτω. δεῖ δὲ εἰδέναι ὅτι ἔστ´ ἂν αὕτη στήλη μένῃ, οὔτε λιμὸς οὔτε λοιμὸς οὔτε πυρκαϊὰ οὔτε ἄλλο χαλεπὸν οὐδὲν εἴσεισιν εἰς τὴν οἰκίαν αὐτοῖς. ἢν δέ ποτεὅπερ μὴ γένοιτοκαθαιρεθῇ, ἀποτρόπαιον οἷα πείσονται. [18] L'échanson aura continuellement les yeux fixés sur chacun des convives plus encore que sur son maître: il faut qu'il ait l'oreille fine. - Coupes de toute espèce. - Libre à chacun, quand il voudra, de porter une santé. Tout le monde pourra boire à un convive et lui offrir la coupe, quand un riche aura donné le signal. Nul n'est forcé de boire, s'il ne le peut pas. - Il n'est pas permis d'amener au banquet un danseur ou un cithariste novice encore dans son métier.- La plaisanterie s'arrêtera, dès qu'elle causera de la peine. - Sur toute chose, l'enjeu pour les dés ne sera que des noix : si quelqu'un joue de l'argent, qu'il jeûne jusqu'au lendemain. - On reste ou l'on s'en va, quand on veut - Quand le riche traitera ses esclaves, il les servira lui-même avec l'aide de ses amis. - Que chaque riche ait soin de faire graver ces lois sur une colonne d'airain, dressée au milieu de la cour, afin qu'on puisse les lire. Il faut savoir que, tant que cette colonne sera debout, ni faim, ni peste, ni incendies, ni aucun autre malheur ne fondra sur la maison des riches. Mais si on la renverse, ce que je souhaite n'arriver jamais, puissent les dieux détourner ce qui doit s'en-suivre !
[19] ΕΠΙΣΤΟΛΑΙ ΚΡΟΝΙΚΑΙ. ΕΓΩ ΚΡΟΝΩΙ ΧΑΙΡΕΙΝ Ἐγεγράφειν μὲν ἤδη σοι καὶ πρότερον δηλῶν ἐν οἷς εἴην καὶ ὡς ὑπὸ πενίας κινδυνεύοιμι μόνος ἄμοιρος εἶναι τῆς ἑορτῆς, ἣν ἐπήγγελκας, ἔτι καὶ τοῦτο προσθεὶςμέμνημαι γάρἀλογώτατον εἶναι τοὺς μὲν ἡμῶν ὑπερπλουτεῖν καὶ τρυφᾶν οὐ κοινωνοῦντας ὧν ἔχουσι τοῖς πενεστέροις, τοὺς δὲ λιμῷ διαφθείρεσθαι, καὶ ταῦτα Κρονίων ἐνεστώτων. ἐπεὶ δέ μοι τότε οὐδὲν ἀντεπέστειλας, ἡγησάμην δεῖν αὖθις ἀναμνῆσαί σε τῶν αὐτῶν. ἐχρῆν γάρ σε, ἄριστε Κρόνε, τὸ ἄνισον τοῦτο ἀφελόντα καὶ τὰ ἀγαθὰ ἐς τὸ μέσον ἅπασι καταθέντα ἔπειτα κελεύειν ἑορτάζειν. ὡς δὲ νῦν ἔχομεν, μύρμηξ κάμηλος, ὡς παροιμία φησί. μᾶλλον δὲ τραγικὸν ὑποκριτὴν ἐννόησον θατέρῳ μὲν τοῖν ποδοῖν ἐφ´ ὑψηλοῦ βεβηκότα, οἷοί εἰσι τραγικοὶ ἐμβάται, δ´ ἕτερος ἀνυπόδητος ἔστω. εἰ τοίνυν βαδίζοι οὕτως ἔχων, ὁρᾷς ὅτι ἀναγκαῖον αὐτῷ ἄρτι μὲν ὑψηλῷ, ἄρτι δὲ ταπεινῷ γενέσθαι, καθ´ ὁπότερον ἂν πόδα προβαίνῃ. τοσοῦτον κἀν τῷ βίῳ ἡμῶν τὸ ἄνισον· καὶ οἱ μὲν ὑποδησάμενοι ἐμβάτας τῆς τύχης χορηγούσης ἐντραγῳδοῦσιν ἡμῖν, οἱ πολλοὶ δὲ πεζῇ καὶ χαμαὶ βαδίζομεν δυνάμενοι ἄν, εὖ ἴσθι, μὴ χεῖρον αὐτῶν ὑποκρίνεσθαι καὶ διαβαίνειν, εἴ τις καὶ ἡμᾶς ἐνεσκεύασε παραπλησίως ἐκείνοις. [19] EPÎTRES SATURNALES. MOI A SATURNE, SALUT. Je t'ai déjà écrit pour te faire connaître ma position et comment ma pauvreté m'expose à ne pouvoir, seul entre tous, prendre part à la fête que tu annonces. Je t'ai marqué encore (je m'en souviens) qu’il était contre toute raison de voir quelques hommes posséder d'excessives richesses et vivre dans les plaisirs, sans en rien donner aux pauvres, tandis que ceux-ci meurent de faim, et cela, à l'approche des Saturnales. Puisque tu ne m'as pas répondu, j'ai cru devoir te rafraîchir la mémoire. Or, il convient, mon bon Saturne, que tu commences par détruire l'inégalité, et que tu fasses remettre tous les biens en commun, avant de faire célébrer ta fête. L'état des choses actuelles rappelle le proverbe : "Fourmi ou chameau ;" ou plutôt figure-toi un acteur tragique qui a un pied chaussé d'un haut cothurne, comme tous les tragédiens et l'autre déchaussé. Quand il entre en scène avec cette chaussure, vois-tu comme il marche tantôt en bas, tantôt en l'air suivant le pied qu'il met avant ? Voilà l'effet de l'inégalité des hommes. Les uns, chaussés d'un cothurne dont la fortune a fait les frais, nous écrasent de leur luxe théâtral; tandis que nous autres nous marchons à pied et sur la terre, quoique parfaitement capables, sache-le bien, de jouer notre rôle avec autant de talent qu'eux, et de rivaliser de prestance, quand on nous donne un costume semblable au leur.


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Dernière mise à jour : 6/05/2009