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[13] ἐνομίσθη δὲ τοῦτο ἄλλοις ἐπ´ ἄλλαις αἰτίαις·
ἢ γὰρ ἡττηθέντες μάχαις μεγάλαις ἔπειτα ἔταξαν
ἐκείνας τὰς ἡμέρας ἐν αἷς τὰ τοιαῦτα ἐπεπόνθεισαν
ἀπράκτους καὶ ἀκύρους τῶν ἐννόμων
πράξεων εἶναι, ἢ καὶ νὴ Δία—καίτοι ἄκαιρον
ἴσως καὶ ἔξωρόν γε ἤδη, γέροντα ἄνδρα μεταπαιδεύειν
καὶ ἀναδιδάσκειν τὰ τοιαῦτα, μηδὲ τὰ πρὸ
τούτων εἰδότα. πάνυ γοῦν τοῦτ´ ἔστι τὸ λοιπόν,
κἂν ἐκμάθῃς αὐτό, πᾶν ἡμῖν εἰδὼς ἔσῃ. πόθεν,
ὦ οὗτος; τὰ μὲν γὰρ ἄλλα καὶ ἀγνοῆσαι συγγνώμη
ὁπόσα ἔξω τοῦ πολλοῦ πάτου καὶ ἄδηλα τοῖς
ἰδιώταις, τὴν ἀποφράδα δὲ οὐδὲ βουληθεὶς ἂν ἄλλως
εἴποις· ἓν γὰρ τοῦτο καὶ μόνον ἁπάντων τοὔνομα.
| [13] Différentes raisons ont introduit cet usage chez les
différents peuples. Les uns, après avoir essuyé de
graves défaites, ont décidé que les jours anniversaires de
ces malheurs devinssent néfastes, c'est-à-dire qu'aucune
transaction n'y pût être résolue, qui fût suivie d'effet ; ou
bien, par Jupiter !... Mais n'est-il pas ridicule et hors de
saison que je me mêle d'instruire un vieillard de ton âge,
et de lui apprendre ce qu'il a toujours ignoré ? Oui, il ne
te reste plus que cela à connaître ; et, quand tu le sauras,
tu connaîtras tout, n'est-ce pas ? Oui, mais comment cela,
mon gaillard ? On pourrait peut-être t'excuser d'ignorer
certaines expressions qui ne sont plus du domaine
commun, et que le gros des hommes ne connaît plus.
Mais g-apophras ! tu l'as dit toi-même sans le comprendre ;
car c'est un mot spécial et unique.
| [14] Ἔστω, φησί τις, ἀλλὰ καὶ τῶν παλαιῶν ὀνομάτων
τὰ μὲν λεκτέα, τὰ δ´ οὔ, ὁπόσα αὐτῶν μὴ
συνήθη τοῖς πολλοῖς, ὡς μὴ ταράττοιμεν τὰς ἀκοὰς
καὶ τιτρώσκοιμεν τῶν συνόντων τὰ ὦτα. ἐγὼ δέ,
ὦ βέλτιστε, πρὸς μὲν σὲ ἴσως ταῦτα περὶ σοῦ
εἰπὼν ἥμαρτον· ἐχρῆν γὰρ ἐχρῆν ἢ κατὰ Παφλαγόνων
ἢ Καππαδοκῶν ἢ Βακτρίων πάτρια διαλέγεσθαί
σοι, ὡς ἐκμάθῃς τὰ λεγόμενα καὶ σοὶ
ἀκούειν ᾖ ἡδέα. τοῖς δ´ ἄλλοις Ἕλλησιν οἶμαι
καθ´ Ἑλλάδα γλῶτταν συνεῖναι χρή. εἶτα καὶ τῶν
Ἀττικῶν κατὰ χρόνους τινὰς πολλὰ ἐντρεψάντων
τῆς αὑτῶν φωνῆς, τοῦτο ἐν τοῖς μάλιστα τὸ
ὄνομα διετέλεσεν οὕτως ἀεὶ καὶ πρὸς ἁπάντων
αὐτῶν λεγόμενον.
| [14] Fort bien, dira-t-on peut-être : parmi les mots anciens,
il en est que l'on peut dire, et d'autres qu'il ne faut pas
employer, parce qu'ils ne sont pas d'un usage assez
répandu, qu'ils étonneraient ceux qui nous écoutent et
blesseraient leurs oreilles. Ainsi moi, mon très cher, en te
parlant de toi, j'ai fait une faute ; j'aurais dit sans doute
me servir de mots paphlagoniens, cappadociens et
bactriens ; tu m'aurais mieux compris; tu aurais été flatté
de les entendre. Mais, quand on parle aux autres Grecs,
il faut, je crois, se servir de la langue grecque. Les
Attiques, il est vrai, ont, par la suite des temps, introduit
des changements considérables dans leur idiome ; mais
g-apophras est un mot qui s'y est toujours conservé, un de
ceux que tout le monde emploie.
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