HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Le pseudologiste

Chapitre 7-8

  Chapitre 7-8

[7] "Ἐν δὲ τούτοις ἅπασι καὶ τὸν λόγον τόνδε συγγράψας ἦν ἐν τοῖς γελῶσι καὶ αὐτός. τί δ´ οὐκ ἔμελλεν γελᾶν ἐφ´ οὕτω περιφανεῖ καὶ ἀπιθάνῳ καὶ ἀναισχύντῳ τολμήματι; καί πως (ἔστιν δὲ ἀκρατὴς γέλωτος) μὲν τὴν φωνὴν ἐντρέψας ἐς μέλος, ὡς ᾤετο, θρῆνόν τινα ἐπηύλει τῷ Πυθαγόρᾳ, δέ, τοῦτο δὴ τὸ τοῦ λόγου, ὄνον κιθαρίζειν πειρώμενον ὁρῶν ἀνεκάγχασε μάλα ἡδύ, ποιητὴς οὗτος ἐμός· δὲ εἶδεν ἐπιστραφείς. τοῦτο ἐξεπολέμωσεν αὐτούς, τό τε ἔναγχος ἐνθένδε. [7] Parmi les auditeurs se trouvait l'auteur même du morceau : il était du nombre des rieurs. Et comment aurait-il pu s'empêcher de rire d'une hardiesse aussi manifeste, aussi incroyable, aussi impudente ? Comment ne pas éclater ? On ne peut commander au rire. Notre auteur donc, en entendant cette voix que l'orateur croyait harmonieuse et qui ressemblait à une lamentation funèbre en l'honneur de Pythagore, s'imagine voir un âne qui essaye de jouer de la lyre, et s'abandonne aux bruyants transports de son hilarité. L'orateur se retourne, l'aperçoit, et voilà la guerre allumée.
[8] ἦν μὲν τοῦ ἔτους ἀρχή, μᾶλλον δὲ ἀπὸ τῆς μεγάλης νουμηνίας τρίτη, ἐν οἱ Ῥωμαῖοι κατά τι ἀρχαῖον εὔχονταί τε αὐτοὶ ὑπὲρ ἅπαντος τοῦ ἔτους εὐχάς τινας καὶ θύουσι, Νομᾶ τοῦ βασιλέως καταστησαμένου τὰς ἱερουργίας αὐτοῖς, καὶ πεπιστεύκασιν τοὺς θεοὺς ἐν ἐκείνῃ μάλιστα τῇ ἡμέρᾳ χρηματίζειν τοῖς εὐχομένοις. ἐν τοιαύτῃ τοίνυν ἑορτῇ καὶ ἱερομηνίᾳ τότε γελάσας ἐν Ὀλυμπίᾳ ἐκεῖνος ἐπὶ τῷ ὑποβολιμαίῳ Πυθαγόρᾳ ἰδὼν προσιόντα τὸν κατάπτυστον καὶ ἀλαζόνα, τὸν τῶν ἀλλοτρίων λόγων ὑποκριτήν (ἐτύγχανε δὲ καὶ τὸν τρόπον ἀκριβῶς εἰδὼς αὐτοῦ καὶ τὴν ἄλλην ἀσέλγειαν καὶ μιαρίαν τοῦ βίου καὶ ποιεῖν ἐλέγετο καὶ ποιῶν κατείληπτο) ‘Ὥρα ἡμῖν,’ ἔφη πρός τινα τῶν ἑταίρων, ‘ἐκτρέπεσθαι τὸ δυσάντητον τοῦτο θέαμα, ὃς φανεὶς ἔοικε τὴν ἡδίστην ἡμέραν ἀποφράδα ἡμῖν ποιήσειν.’ "Τοῦτ´ ἀκούσας σοφιστὴς τὴν ἀποφράδα ὥς τι ξένον καὶ ἀλλότριον τῶν Ἑλλήνων ὄνομα ἐγέλα εὐθὺς καὶ τὸν ἄνδρα τοῦ πάλαι ἐκείνου γέλωτος ἠμύνετο, ὡς γοῦν ᾤετο, καὶ πρὸς ἅπαντας ἔλεγεν, ‘Ἀποφράς, τί δὲ τοῦτό ἐστι; καρπός τις βοτάνη τις σκεῦος; ἆρα τῶν ἐσθιομένων πινομένων τί ἐστιν ἀποφράς; ἐγὼ μὲν οὔτε ἤκουσα πώποτε οὔτ´ ἂν συνείην ποτὲ τι καὶ λέγει.’ [8] Peu de temps après arrive le premier jour de l'an, ou plutôt la célébration du troisième jour de la Grande Néoménie, durant laquelle les Romains, suivant l'antique usage, font certains voeux pour toute l'année, offrent des sacrifices prescrits par le roi Numa, et croient que ce jour-là les dieux sont mieux disposés à exaucer leurs prières. Or, notre rieur d'Olympie, qui s'était si fort diverti du Pythagore supposé, assistait à cette fête et à cette cérémonie. Quand il voit venir ce vantard sans vergogne, ce comédien qui s'affuble des discours d'autrui, cet infâme dont il connaît à fond les habitudes, les sales débauches, la vie hideuse, et les actions qu'on lui attribue, et les postures où on l’a surpris : "Évitons, dit-il à un de ses amis, cette vue malencontreuse; la présence de cet homme suffit pour changer cet heureux jour en g-apophrada. Le sophiste, qui prend ce mot pour un terme barbare, étranger à la langue grecque, se met aussitôt à rire ; et, comme pour se venger des rires que notre auteur avait fait éclater jadis à son sujet, il dit à ceux qui l'environnent : g-apophras ! Qu'est-ce que cela ? Un fruit, une plante, un vase ? Un g-apophras est-il bon à manger ou à boire ? Je n'ai jamais entendu parler d’g-apophras; je ne sais pas ce que cela veut dire. "


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 18/05/2009