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[23] Οὐ περὶ πόδα οὖν τῷ τοιούτῳ, εἰπέ μοι, ἀποφράδα
ὀνομάζεσθαι; ἀλλὰ τί, πρὸς Διός, καὶ φιλῆσαι
τῷ στόματι προσέτι ἀξιώσεις ἡμᾶς ἐπ´ ἐκείνοις
τοῖς ἔργοις; τοῦτο γοῦν τὸ ὑβριστότατον ποιεῖς,
καὶ μάλιστα πρὸς οὓς ἥκιστα ἐχρῆν, καὶ τοὺς
ὁμιλητάς, οἷς ἱκανὰ ἦν ἐκεῖνα μόνα τὰ κακὰ τοῦ
σοῦ στόματος ἀπολαύειν, τὸ βάρβαρον τῶν ὀνομάτων,
τὸ τραχὺ τῆς φωνῆς, τὸ ἄκριτον, τὸ ἄτακτον,
τὸ πάντῃ ἄμουσον, καὶ τὰ τοιαῦτα· φιλῆσαι δέ
σε ἐπὶ τούτοις μὴ γένοιτο, ὦ ἀλεξίκακε. ἀσπίδα
μᾶλλον ἢ ἔχιδναν φιλῆσαι ἄμεινον. δῆγμα ἐκεῖ
τὸ κινδύνευμα, καὶ ἄλγημα, καὶ ὁ ἰατρὸς εἰσκληθεὶς
ἐπήμυνεν· ἀπὸ δὲ τοῦ σοῦ φιλήματος καὶ τοῦ
ἰοῦ ἐκείνου τίς ἂν ἢ ἱεροῖς ἢ βωμοῖς προσέλθοι;
τίς δ´ ἂν θεὸς ἐπακούσειεν ἔτι εὐχομένου; πόσων
περιρραντηρίων, πόσων ποταμῶν δεῖ;
| [23] Eh bien ! le nom d’ g-apophras ne va-t-il pas comme un
soulier à un pareil homme ? Mais comment, par Jupiter !
oses-tu venir encore nous donner un baiser sur la
bouche, après toutes tes turpitudes ? C'est l'injure la plus
outrageante que tu puisses faire à ceux qui le méritent le
moins, à tes interlocuteurs pour lesquels c'est déjà
beaucoup que de subir les autres maux causés par ta
bouche, tes expressions barbares, ta voix rude, la
confusion, le désordre de tes phrases désavouées par les
muses, et le reste. Et après cela tu viens nous donner un
baiser ! Que les dieux nous en préservent ! J'aimerais
mieux celui d'un aspic ou d'une vipère. On risquerait, il
est vrai, d'être mordu et de souffrir, mais on ferait venir
le médecin qui calmerait la douleur, tandis que, pour
guérir ton baiser et son poison, à quoi servirait de
s'approcher des sanctuaires et des autels ? Quel dieu
écouterait les prières de la victime ? Combien d'eaux
lustrales, combien de fleuves faudrait-il ?
| [24] Καὶ τοιοῦτος αὐτὸς ὢν κατεγέλας τῶν ἄλλων ἐπ´
ὀνόμασι καὶ ῥήμασιν, ἔργα τοιαῦτα καὶ τηλικαῦτα
ἐργαζόμενος. καίτοι ἐγὼ μὲν ἀποφράδα μὴ εἰδὼς
ᾐσχυνόμην ἂν μᾶλλον, οὐχ ὅπως εἰπὼν ἀρνηθείην
ἄν· σὲ δὲ οὐδεὶς ᾐτιάσατο ἡμῶν βρωμολόγους
λέγοντα καὶ τροπομάσθλητας καὶ ῥησιμετρεῖν
καὶ ἀθηνιῶ καὶ ἀνθοκρατεῖν καὶ σφενδικίζειν καὶ
χειροβλιμᾶσθαι. κακὸν κακῶς σε ὁ λόγιος Ἑρμῆς
ἐπιτρίψειεν αὐτοῖς λόγοις. ποῦ γὰρ ταῦτα τῶν
βιβλίων εὑρίσκεις; ἐν γωνίᾳ που τάχα τῶν
ἰαλέμων τινὸς ποιητῶν κατορωρυγμένα, εὐρῶτος
καὶ ἀραχνίων μεστά, ἤ που ἐκ τῶν Φιλαινίδος Δέλτων,
ἃς διὰ χειρὸς ἔχεις. σοῦ μέντοι καὶ τοῦ σοῦ
στόματος ἄξια.
| [24] Et cependant un homme comme toi ose rire des
autres ? Tu te moques des mots et des termes qu'ils
emploient, quand tu commets de pareilles actions ! En
vérité, si je ne connaissais pas le mot g-apophras, j'en serais
confus, tant je suis loin de regretter de l'avoir employé.
Jamais personne de nous t'a-t-il reproché g-brohmologous,
g-tropomasthlehtas, g-rehsimetrein, g-athehnioh,
g-anthokratein, g-sphendikizein, g-cheiroblimasthai.
Puisse Mercure, le dieu de l'éloquence, t'écraser
misérablement, misérable, sous tes propres locutions !
Dans quels livres les as-tu trouvées ? Tu les as déterrées
sans doute dans quelque coin des Lamentations d'un
poète, au milieu de la moisissure et des toiles
d'araignées, ou bien dans les tablettes de Philénis,
que tu as toujours à la main. Du reste, ces locutions sont
dignes de la bouche qui les prononce.
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