HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Phalaris

Paragraphes 11-12

  Paragraphes 11-12

[1,11] Ταῦτα μὲν οὖν ὑπὲρ ἐμαυτοῦ ἀπολελόγημαι ὑμῖν, ἀληθῆ καὶ δίκαια καὶ ἐπαίνου μᾶλλον, ὡς ἐμαυτὸν πείθω, μίσους ἄξια. ὑπὲρ δὲ τοῦ ἀναθήματος καιρὸς ὑμᾶς ἀκοῦσαι ὅθεν καὶ ὅπως τὸν ταῦρον τοῦτον ἐκτησάμην, οὐκ ἐκδοὺς αὐτὸς τῷ ἀνδριαντοποιῷμὴ γὰρ οὕτω μανείην, ὡς τοιούτων ἐπιθυμῆσαι κτημάτωνἀλλὰ Περίλαος ἦν τις ἡμεδαπός, χαλκεὺς μὲν ἀγαθός, πονηρὸς δὲ ἄνθρωπος. οὗτος πάμπολυ τῆς ἐμῆς γνώμης διημαρτηκὼς ᾤετο χαριεῖσθαί μοι, εἰ καινήν τινα κόλασιν ἐπινοήσειεν, ὡς ἐξ ἅπαντος κολάζειν ἐπιθυμοῦντι. καὶ δὴ κατασκευάσας τὸν βοῦν ἧκέ μοι κομίζων κάλλιστον ἰδεῖν καὶ πρὸς τὸ ἀκριβέστατον εἰκασμένον· κινήσεως γὰρ αὐτῷ καὶ μυκηθμοῦ ἔδει μόνον πρὸς τὸ καὶ ἔμψυχον εἶναι δοκεῖν. ἰδὼν δὲ ἀνέκραγον εὐθύς, ἄξιον τὸ κτῆμα τοῦ Πυθίου, πεμπτέος ταῦρος τῷ θεῷ. δὲ Περίλαος παρεστώς, Τί δ´ εἰ μάθοις, ἔφη, τὴν σοφίαν τὴν ἐν αὐτῷ καὶ τὴν χρείαν ἣν παρέχεται; καὶ ἀνοίξας ἅμα τὸν ταῦρον κατὰ τὰ νῶτα, Ἤν τινα, ἔφη, κολάζειν ἐθέλῃς, ἐμβιβάσας εἰς τὸ μηχάνημα τοῦτο καὶ κατακλείσας προστιθέναι μὲν τοὺς αὐλοὺς τούσδε πρὸς τοὺς μυξωτῆρας τοῦ βοός, πῦρ δὲ ὑποκαίειν κελεύειν, καὶ μὲν οἰμώξεται καὶ βοήσεται ἀλήκτοις ταῖς ὀδύναις ἐχόμενος, βοὴ δὲ διὰ τῶν αὐλῶν μέλη σοι ἀποτελέσει οἷα λιγυρώτατα καὶ ἐπαυλήσει θρηνῶδες καὶ μυκήσεται γοερώτατον, ὡς τὸν μὲν κολάζεσθαι, σὲ δὲ τέρπεσθαι μεταξὺ καταυλούμενον. [1,11] "Voilà ce que j'avais à vous dire pour ma justification : tout en est vrai, juste, et, selon moi, plus digne d'éloge que de haine. Quant à mon offrande, écoutez comment je suis devenu possesseur de ce taureau, sans l'avoir commandé au statuaire. Je ne suis point assez fou pour désirer la possession de semblables objets. Il y avait à Agrigente un nommé Perilaüs, excellent sculpteur, mais le pire des hommes. Ce Périlaüs, bien éloigné de connaître mes véritables sentiments, s'imagine qu'il me ferait plaisir en inventant quelque nouveau supplice, comme si je ne me plaisais qu'à punir. Il fabriqua donc ce taureau et vint me le présenter. C'est une oeuvre parfaite, et d'une exécution merveilleuse ; il ne manque à l'animal que le mouvement, et, si on l'entendait mugir, on le croirait en vie. A la première vue, je m'écriai : "Voilà une offrande digne d'Apollon Pythien. II faut envoyer ce taureau au dieu !" Alors Périlaüs : "Que serait-ce, dit-il, si vous connaissiez l'art avec lequel il est fait à l'intérieur, et l'usage auquel il peut être employé ? " Ouvrant alors le taureau par le dos : " Lorsque vous voudrez, ajouta-t-il, châtier quelqu'un, faites-le monter dans cette machine, enfermez-le ; ajustez ensuite ces flûtes aux naseaux du taureau, et ordonnez qu'on lui allume du feu sous le ventre. Bientôt celui qui sera dedans poussera des gémissements et des cris, pénétré de douleurs insupportables ; mais le son de sa voix, en passant par les flûtes, formera des sons mélodieux, et soupirera un air plaintif, un mugissement lugubre, qui vous charmera pendant que l'autre subira sa peine."
[1,12] ἐγὼ δὲ ὡς τοῦτο ἤκουσα, ἐμυσάχθην τὴν κακομηχανίαν τοῦ ἀνδρὸς καὶ τὴν ἐπίνοιαν ἐμίσησα τοῦ κατασκευάσματος καὶ οἰκείαν αὐτῷ τιμωρίαν ἐπέθηκα· καί, Ἄγε δή, ἔφην, Περίλαε, εἰ μὴ κενὴ ἄλλως ὑπόσχεσις ταῦτά ἐστι, δεῖξον ἡμῖν αὐτὸς εἰσελθὼν τὴν ἀλήθειαν τῆς τέχνης καὶ μίμησαι τοὺς βοῶντας, ἵν´ εἰδῶμεν εἰ καὶ φὴς μέλη διὰ τῶν αὐλῶν φθέγγεται. πείθεται μὲν ταῦτα Περίλαος, ἐγὼ δέ, ἐπεὶ ἔνδον ἦν, κατακλείσας αὐτὸν πῦρ ὑφάπτειν ἐκέλευον, Ἀπολάμβανε, εἰπών, τὸν ἄξιον μισθὸν τῆς θαυμαστῆς σου τέχνης, ἵν´ διδάσκαλος τῆς μουσικῆς πρῶτος αὐτὸς αὐλῇς. καὶ μὲν δίκαια ἔπασχεν ἀπολαύων τῆς αὑτοῦ εὐμηχανίας· ἐγὼ δὲ ἔτι ἔμπνουν καὶ ζῶντα τὸν ἄνδρα ἐξαιρεθῆναι κελεύσας, ὡς μὴ μιάνειε τὸ ἔργον ἐναποθανών, ἐκεῖνον μὲν ἄταφον κατὰ κρημνῶν ῥίπτειν ἐκέλευσα, καθήρας δὲ τὸν βοῦν ἀνέπεμψα ὑμῖν ἀνατεθησόμενον τῷ θεῷ. καὶ ἐπιγράψαι γε ἐπ´ αὐτῷ ἐκέλευσα τὴν πᾶσαν διήγησιν, τοῦ ἀνατιθέντος ἐμοῦ τοὔνομα, τὸν τεχνίτην τὸν Περίλαον, τὴν ἐπίνοιαν τὴν ἐκείνου, τὴν δικαιοσύνην τὴν ἐμήν, τὴν πρέπουσαν τιμωρίαν, τὰ τοῦ σοφοῦ χαλκέως μέλη, τὴν πρώτην πεῖραν τῆς μουσικῆς. [1,12] "A peine eus-je entendu cet homme, que je détestai son abominable invention, et, tout indigné contre cette affreuse machine, je voulus lui faire subir le supplice qu'il avait imaginé : "Eh bien ! lui dis-je, Périlaüs, si vous ne me faites pas de vaines promesses, montrez-nous l'effet véritable de votre art ; entrez dans le taureau, imitez la voix d'un homme qui crie, et nous jugerons si, comme vous le dites, les flûtes produisent d'harmonieux accords." Périlaüs obéit. Dès, qu'il est entré, je l'enferme, et j'ordonne qu'on allume du feu par-dessous : "Reçois, lui dis-je alors, une digne récompense de ton admirable invention, et chante-nous le premier la musique que tu as composée." Ainsi fut-il justement puni, en essayant lui-même sa machine. Je le fis toutefois retirer, pendant qu'il vivait et respirait encore, afin qu'il ne souillât point la statue par sa mort ; je le fis précipiter du haut d'une roche : et laisser sans sépulture. Je purifiai ensuite le taureau, et je vous l'envoie pour le consacrer, au dieu, après avoir ordonné qu'on y gravât cette histoire, mon nom, comme donateur, celui de Périlaüs, son invention, la juste vengeance que j'en ai tirée, la musique de l'ingénieux statuaire, et l'essai qu'il en a fait le premier.


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Dernière mise à jour : 22/11/2007