HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Phalaris

Paragraphes 13-14

  Paragraphes 13-14

[1,13] Ὑμεῖς δέ, Δελφοί, δίκαια ποιήσετε θύσαντες μὲν ὑπὲρ ἐμοῦ μετὰ τῶν πρέσβεων, ἀναθέντες δὲ τὸν ταῦρον ἐν καλῷ τοῦ ἱεροῦ, ὡς πάντες εἰδεῖεν οἷος ἐγὼ πρὸς τοὺς πονηρούς εἰμι καὶ ὅπως ἀμύνομαι τὰς περιττὰς ἐς κακίαν ἐπιθυμίας αὐτῶν. ἱκανὸν γοῦν καὶ τοῦτο μόνον δηλῶσαί μου τὸν τρόπον, Περίλαος κολασθεὶς καὶ ταῦρος ἀνατεθεὶς καὶ μηκέτι φυλαχθεὶς πρὸς ἄλλων κολαζομένων αὐλήματα μηδὲ μελῳδήσας ἄλλο ἔτι πλὴν μόνα τὰ τοῦ τεχνίτου μυκήματα, καὶ ὅτι ἐν μόνῳ αὐτῷ καὶ πεῖραν ἔλαβον τῆς τέχνης καὶ κατέπαυσα τὴν ἄμουσον ἐκείνην καὶ ἀπάνθρωπον ᾠδήν. καὶ τὰ μὲν παρόντα ταῦτα παρ´ ἐμοῦ τῷ θεῷ· ἀναθήσω δὲ καὶ ἄλλα πολλάκις, ἐπειδάν μοι παράσχῃ μηκέτι δεῖσθαι κολάσεων. [1,13] "Pour vous, habitants de Delphes, vous ne ferez rien que de juste en offrant un sacrifice en mon nom avec mes envoyés, et en plaçant ce taureau dans un endroit apparent du temple, afin que tous voient comment je me conduis envers les méchants, et quelle punition j'inflige à l'excès de leur scélératesse, je donne comme preuves suffisantes de mon caractère la punition de Périlaüs et la dédicace de ce taureau, que je n'ai point réservé pour entendre les soupirs d'autres victimes, ni les sons mélodieux des flûtes, et qui n'a jamais fait entendre que les mugissements de l'inventeur. Lui seul a fait l'épreuve de son art, et j'ai mis fin à sa chanson inhumaine et barbare. Voilà ce qu'à présent je puis offrir au dieu : plus tard je lui ferai souvent d'autres offrandes, si j'obtiens de lui de n'être plus forcé de recourir à des supplices.
[1,14] Ταῦτα μέν, Δελφοί, τὰ παρὰ τοῦ Φαλάριδος, ἀληθῆ πάντα καὶ οἷα ἐπράχθη ἕκαστα, καὶ δίκαιοι ἂν εἴημεν πιστεύεσθαι ὑφ´ ὑμῶν μαρτυροῦντες, ὡς ἂν καὶ εἰδότες καὶ μηδεμίαν τοῦ ψεύδεσθαι νῦν αἰτίαν ἔχοντες. εἰ δὲ δεῖ καὶ δεηθῆναι ὑπὲρ ἀνδρὸς μάτην πονηροῦ δοκοῦντος καὶ ἄκοντος κολάζειν ἠναγκασμένου, ἱκετεύομεν ὑμᾶς ἡμεῖς οἱ Ἀκραγαντῖνοι Ἕλληνές τε ὄντες καὶ τὸ ἀρχαῖον Δωριεῖς, προσέσθαι τὸν ἄνδρα φίλον εἶναι ἐθέλοντα καὶ πολλὰ καὶ δημοσίᾳ καὶ ἰδίᾳ ἕκαστον ὑμῶν εὖ ποιῆσαι ὡρμημένον. λάβετε οὖν αὐτοὶ τὸν ταῦρον καὶ ἀνάθετε καὶ εὔξασθε ὑπέρ τε τῆς Ἀκράγαντος καὶ ὑπὲρ αὐτοῦ Φαλάριδος, καὶ μήτε ἡμᾶς ἀπράκτους ἀποπέμψητε μήτε ἐκεῖνον ὑβρίσητε μήτε τὸν θεὸν ἀποστερήσητε καλλίστου τε ἅμα καὶ δικαιοτάτου ἀναθήματος. [1,14] Telle est, habitants de Delphes, la lettre de Phalaris ; il dit la vérité, il vous raconte exactement les faits, et il est juste que vous croyiez à notre déposition, attendu que nous avons été les témoins oculaires de sa conduite et que nous n'avons, en ce moment, aucun motif de vous en imposer. S'il faut, toutefois, vous implorer en faveur d'un homme qui passe faussement pour cruel, et qui se voit forcé de punir, nous vous supplions, comme citoyens d'Agrigente, comme Grecs et Doriens d'origine, d'accorder à ce prince votre amitié qu'il désire ; il est tout prêt à bien mériter de votre ville en général et de chacun de vous en particulier. Recevez donc ce taureau, consacrez-le au dieu, faites des voeux pour la ville d'Agrigente et pour Phalaris. Ne nous renvoyez point sans nous accorder notre demande, ne faites pas cette injure à notre souverain, ne privez point le dieu d'une offrande qui est à la fois un chef-d'oeuvre de l'art et un monument de justice.


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Dernière mise à jour : 22/11/2007